Après l'effort, le réconfort [PV Avalon]

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Ayant descendu mon verre de jus de pomme, je jetais machinalement un coup d’œil à ma montre. Damn ! (Dam Déooo oh oh oh) Cela faisait plus d’une heure que nous échangions et je n’avais pas du tout vu le temps passer. Sa compagnie était extrêmement plaisante et je réalisais que j’avais très envie de la revoir. Mais comment dit-on à quelqu’un qu’on a envie de le revoir ? Je n’en avais aucune idée. Enfin, je savais comment ça se passait en général dans les films, mais pour la vraie vie, c’était une autre paire de manche.
Tout est plus simple dans les films. Cela aurait eu lieu sur une plage au soleil couchant. Le ciel aurait des teintes sublimes, entre l’orange et le violet. Les vagues viendraient lécher le sable chaud. Hormis le bruit de la mer et peut-être quelques mouettes volant en cercle au-dessus de nous, le silence règnerait. Nous arriverions chacun de notre côté, nous nous apercevrions, et l’on se mettrait à courir l’un vers l’autre… Ah merde c’est vrai qu’elle ne peut pas me voir. Bon bah je serais seul à courir, elle m’attendrait, les bras grand ouverts, un large sourire sur le visage. Là, un type que l’on n’aurait pas repéré jusque-là gratterait quelques accords sur sa guitare : Premier baiser, échangé, sur une plage, en été…

Et retour à la réalité. Combien de temps j’avais divagué, je n’en avais aucune idée ! Mais Avalon était toujours là, et l’expression de son visage n’avait pas vraiment changé. Ouf ! Elle était en train de me parler de ce qu’elle aimait faire. Les balades en forêt, j’aimais bien aussi : c’était calme, on n’y croisait pratiquement personne, c’est parfait. La musique en revanche, je me méfiais un peu, ça pouvait vite virer à la danse ce truc. Mieux valait rester prudent. Quant au yoga, avec ma souplesse et mon sens de l’équilibre, c’était parfaitement contre-indiqué ! A moins bien sûr de tourner une parodie de Véronique et Davina, dans ce cas j’étais l’homme de la situation.
Par la suite on en vint à mes passions personnelles. J’étais tellement peu habitué à parler de moi qu’une question aussi simple me prit de court quelques instants. Je bafouillais un petit peu avant de me reprendre. « Je lis beaucoup. Des romans, des essais, un peu de tout. Je regarde pas mal la télé aussi, j'aime aussi me balader... » En m’écoutant je réalisais à quelques points mes occupations étaient désespérément banales et combien elles pourraient l’inciter à prendre la fuite le plus vite possible. Mais je préférais jouer la carte de l’honnêteté plutôt que de me retrouver dans quinze jours dans des situations improbables à assumer des passions qui n’étaient pas les miennes. « Rien de bien palpitant, mais ça me convient plutôt pas mal », dis-je, presque sur un ton d’excuse.

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Pendant un instant, j’eus l’impression de parler face à un mur, puisque mes propos faisaient écho dans l’espace autour de moi et qu’il restait silencieux. En même temps, cela prouvait qu’il était capable d’écouter ! Ou simplement que mes propos ne l’intéressaient pas du tout. Je ne pouvais pas voir l’expression de son visage pour savoir laquelle de ces deux suppositions était la bonne et je décidais de mettre ça de côté pour l’instant, lui renvoyant la balle. J’avais la sensation d’avoir parlé pendant une bonne heure entière ! À son tour de combler les trous de ce moment plutôt cosy et agréable, en fin de compte.

Le ton de sa voix trahissait un malaise, n’aimait-il pas parler de lui et de ses passions ? Ce serait le premier mec du genre qui aura croisé mon chemin ! Je l’écoutais avec attention, constatant au final qu’il n’était pas le genre de gars à faire du saut en parachute sans préméditation, juste parce qu’il en aura eu envie. Il semblait plutôt « sédentaire » et peut-être manquait-il d’un peu de fun dans ses activités ? Je ne souhaitais pas le juger puisque, depuis qu’on s’était rencontré, il avait tout de même réussi à capter mon attention et me faire rire. S’il n’avait pas la passion des grandes escapades, il était tout de même doté d’un grand sens de la répartie et de l’humour.

« Tant que tu te plais comme ça, c’est le principal. » On ne pouvait pas dire non plus que mes occupations étaient plus fanfaronnes que les siennes. À part peut-être mes sorties occasionnelles avec des amies, je ne faisais rien de folichon de mes soirées. « Est-ce que tu pourrais me donner l’heure par contre ? » Non pas que je m’ennuyais, mais je n’avais pas non plus tout l’après-midi à lui accorder – et réciproquement, j’en étais certaine. Je voulais être sûre de ne pas empiéter sur son temps de liberté ou… de lecture ?

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Finalement, mes activités trépidantes n’eurent pas l’air de la choquer plus que ça. Ou alors, si c’était le cas elle cachait plutôt bien son jeu. Poker face style, si vous voyez ce que je veux dire. Elle demeurait impassible, m’écoutant comme si elle n’avait absolument rien de plus passionnant à faire. Ce qui était à la fois totalement faux, mais aussi extrêmement sympathique de sa part.
Et oui, rester dans mon coin me convenait plutôt pas mal. Bien sûr, j’avais déjà essayé de sortir de ma zone de confort à l’occasion, mais ça n’avait jamais été une grande réussite. Du coup je me cantonnais généralement à ce que je maîtrisais, et ça n’était pas plus mal comme ça.

Quand elle me demanda l’heure, je fus un peu pris de court. J’avais beau avoir jeté un coup d’œil à ma montre, j’avais divagué depuis, ce qui revenait peu ou prou à traverser une faille spatio-temporelle : du temps s’était écoulé depuis, mais pour ce qui était d’estimer combien, c’était une tout autre paire de manches ! Hop, petit coup d’œil à la montre pour constater que cette fois la rêverie avait plutôt été de courte durée.

« - Bien sûr, il est 17h30 passé. Je crois que j’ai dépassé mon quota de socialisation pour la semaine ! Tu as peut-être des trucs à faire ? »

Bien vu Sherlock ! En voilà une hypothèse audacieuse, on frôle le pouvoir mentaliste avec des prédictions pareilles ! Ne voulant pas la retenir plus longtemps au cas où elle aurait des trucs importants à faire, j’attire l’attention du serveur et lui fais signe de nous apporter l’addition.

« - Quoi qu’il en soit je suis heureux d’avoir fait ta connaissance. Il faudra que je pense à remercier Ben d’avoir manqué te dégommer la tronche tout à l’heure ! »

Quand la note fut déposée sur la table, je la réglais aussitôt, déjà parce que ma maman m’avait toujours dit que la galanterie était une chose importante (et surtout parce que la dernière chose que je voudrais en sortant du pub c’était entendre sa voix dans ma tête me dire que « quand même, tu aurais pu payer, c’est comme ça que je t’ai éduqué ? »), mais aussi et avant tout peut-être parce que j’avais commandé l’essentiel de ce que l’on avait bu et mangé. Donc quand l’idéologique le disputait au pragmatisme il n’y avait pas de question à se poser.
J’enfilais ensuite mon blouson, attendant qu’Avalon se lève à son tour, puis nous sortîmes tranquillement du pub, regagnant la fraicheur de la rue.

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Je ne souhaitais pas paraître impolie à son égard. Il était très gentil, serviable et, surtout, il suscitait assez mon intérêt pour que je ne m’ennuie pas. Le temps avait semblé passer si vite qu’il fallait bien que je me renseigne sur l’heure qu’il était. J’avais promis à ma mère de faire quelques courses avant de rentrer et on s’était accordé sur un horaire à ne pas dépasser le soir. De plus, j’avais encore pas mal de tâches à faire avant d’aller effectuer mon travail de commis au restaurant. C’était dommage de clore aussi vite cette conversation mais j’espérais qu’il ne m’en voudrait pas – et que, surtout, le destin nous fasse nous recroiser un peu plus tard dans le temps.

« Il faut que je me prépare pour aller bosser et j’ai promis à ma mère de l’aider avant. Engagement de progéniture, on ne peut rien contre ça ! » Je l’entendis demander l’addition et la question essentielle se posa dans mon esprit : comment allait-on se répartir l’addition ? Ou allait-il tout prendre en charge ? Sans même que je n’ai à dire quoique ce soit, il régla tout et je fus à moitié surprise par ce geste. Dans un sens, cela correspondait bien au personnage qu’il me décrivait depuis qu’on s’était assis dans ce café, mais en plus cela lui rajoutait un petit côté galant qui n’était pas pour me déplaire. Quelle femme n’aimait pas se faire faire offrir quelque chose ? Même si ce n’étaient que des scones et un thé ? Pour ma part, j’appréciais le geste.

Je le rejoignis à l’extérieur et me tournais vers lui avec un léger sourire. « J’ai été ravie de faire ta connaissance également, Leland. Merci pour l’invitation et la boisson. Oh, et en parlant de ton ami… Ben, c’est ça ? Tu lui feras une petite tape amicale de ma part, sans rancune ! » Je dis dans un petit rire. C’était toujours difficile de partir après ce genre de moment. C’était comme un rendez-vous, non ? Alors, est-ce que je devais faire un geste envers lui ou pas du tout ? Pour l’instant, je ne me sentais pas propice non plus à lui accorder un baiser, même par principe. Alors, je lui fis simplement la bise, lui transmettais mon numéro de téléphone – on ne sait jamais – et m’éloignais en direction de l’arrêt de bus voisin.

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» Après l'effort, le réconfort ツ Elizabeth
» I can't hear you, it's too dark (ft. Avalon)
» gab et stan (après rp #2)
» QUI POSTERA APRES MOI ?
» ♫ Viens chez moi, j'habite chez la Martine (ma proprio) ♫ Ft. Avalon