(libre) braquage raté.

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Ses céréales, mon fils avait le chic pour en demander tous les jours et j'avais le chic pour ne jamais en prendre assez. Après, le truc vicieux c'était que si j'en prenais davantage pour être tranquille, les paquets partaient plus vite parce que je me mettai à en manger également.
Sifflottant, je m'étais rendu à ma voiture pour prendre la route de la supérette, un jour de repos ne pouvait pas me faire de mal étant donné que j'avais des bricoles à faire à la maison et que mon fils devait rentrer trop cette fois.
Il avait une journée au zoo avec sa classe et la journée devait se terminer à 15heures ce jour là, j'avais donc ma matinée pour avancer un peu les choses à la maison et acheter les céréales de Samuel faisait parti de la liste pour voir son sourire quand il rentrerai à la maison.

Je me suis garé devant la supérette, je suis descendu de la voiture toujours aussi gaiement, j'ai franchi le seuil de la boutique et j'ai commencé à faire mes courses. Il me fallait également des pop corn, des steaks hachés, de la bière et également du pain... Bref, des courses banales et insignifiantes.
Sauf qu'au lieu de passer une matinée tranquille, il avait fallu qu'un mec vienne pointer son nez dans la supérette pour braquer une arme sur le caissier.

J'ai levé les yeux au ciel, juré à voix basse et j'ai posé mon panier sur le sol sans un bruit. Une personne était non loin de moi, un panier tout aussi chargé que le mien entre ses mains, je lui ai fait signe de la main de ne piper mot et de me laisser faire après que je ne lui ai montré mon insigne à ma ceinture.

J'ai fait quelques pas, l'air de rien pour me rapprocher de l'imbécile à l'arme tremblante et j'ai attendu de voir la suite.

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Cela faisait combien de temps que je n'avais pas eu de jour de congés ? Bien trop longtemps ! La dernière fois, cela devait être suite au décès de ma partenaire. Ouais enfin, tu parles d'un congé... Je passais mes journées à dormir et mes nuits à veiller et à traîner dans les rues de Vancouver, parce que je n'arrivais pas à dormir. Bref, désormais cette dure épreuve appartenait au passé et je comptais bien profiter de ces vraies jours de repos auxquels j'avais le droit pour m'éloigner le plus possible du commissariat, ainsi que de mon "mari". Celui-ci, n'étant pas en congé, j'allais pouvoir être un peu tranquille.

Ce matin-là, je m'étais levée à dix heures du matin et alors même que je m'apprêtais à faire mon petit déjeuner, j'avais eu la mauvaise surprise de voir qu'il n'y avait plus de céréales dans le placard. Encore un coup d'Isaac... A croire qu'il faisait exprès de me pourrir la vie pour que je change d'avis et que j'accepte enfin mon statut de femme mariée. Jamais. Jamais je ne pourrai accepter cela. Refermant alors le placard d'un coup sec, j'avais filé dans ma salle de bain pour me préparer et une fois sortie de chez moi, j'avais filé à la supérette qui se trouvait dans les quartiers de Nord de Vancouver, puis à peine entrée dans la boutique, voilà que je me retrouvais nez à nez avec un mec qui venait tout juste de pointer son arme sur le caissier. Super... même en vacances... ces petits cons de délinquants avaient décidé de m'emmerder.

Évidemment, je n'allais rien tenter, je n'étais pas stupide. D'une part, je ne savais pas combien de personnes se trouvaient dans le magasin et d'une autre, le preneur d'otage m'avait vu entrer et ne me lâchait pas des yeux. Ce n'était vraiment pas le moment de se la jouer Wonder Woman et de sortir mon arme de ma poche, ni même mon portable. D'ailleurs, je n'en aurai pas vraiment eu l'occasion puisque à peine avais-je refermé la porte, voilà que ce mec en avait profité pour pointer son arme sur moi, en m'ordonnant de rejoindre le caissier et de déposer mon téléphone sur le comptoir. Tout en secouant alors la tête de haut en bas, j'avais alors sorti mon téléphone de ma poche et m'étais approchée doucement du comptoir, avant de prendre la parole :

- C'est bon, c'est bon, voilà... tu vois j'ai posé mon téléphone, comme tu me l'as demandé. On fait quoi maintenant ? On continue de se regarder dans les blancs des yeux comme des cons ou tu as d'autres doléances ?

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J'entendais le braqueur parlait précipitamment au caissier pour lui ordonner de vider sa caisse quand j'ai entendu la clochette de l'entrée. Je me suis penché hors du rayon pour voir qui entrait, il avait fallu que ça soit Mackenzie... évidemment.
Mackenzie n'avait pas besoin de ça, je pouvais régler cette affaire rapidement avant son arrivée, pas que je me vantais d'être doué dans ce genre d'affaires, c'était juste que j'avais pas à me soucier de la sécurité en plus de mes amis. Hors, désormais était présente ma seule véritable amie, j'ai serré les dents en pestant intérieurement alors que l'inconnu criait à mon amie de déposer son téléphone portable.
Elle a coopéré pour ne pas faire d'histoire, elle devait sans doute manquer d'informations sur le braqueur et la composition de l'établissement pour tenter quelques chose, j'aurai réagi de la même façon.

Je trépignais sur place face à ce brusque changement de situation, je pouvais courir vers le connard pour lui bloquer les bras et lui faire lâcher son arme, mais Mackenzie était dans le champs de tire. Il en était de même si je contournais l'homme par derrière, que je me mettais de façon à le plaquer au sol à partir d'un des cotés... Mackenzie restait là.
J'avais bien mon arme sur moi, c'était une évidence, mais je ne pouvais pas risquer de tirer et de donner l'occasion au braqueur de tirer à son tour en se prenant ma balle et risquer la vie de Mackenzie.

Au moment où Mackenzie demandait au braqueur ce qu'il allait décider de faire maintenant, tout en se balançant d'un pied à l'autre, la situation lui échappait un peu il me semblait. Il n'avait pas pensé à verrouiller la porte d'entrée, première erreur. Désormais, il savait que n'importe qui pouvait entrer à tout moment et peut être que la personne qui s'aventurerait là, ne serait pas aussi coopérative que la dernière ayant franchi le seuil de la porte.

Je me suis alors raclé la gorge pour faire réagir l'homme : « Ecoute mec, t'as déjà fait ça combien de fois auparavant? Je parie que c'est la première fois... Je suis prêt à parier que si t'enlever ta cagoule, le caissier te reconnaîtrait. » L'homme s'est tourné vers moi rapidement pour dire de la fermer dans un langage fleuri et peu assuré, ça m'a fait rire.

Puis en reprenant mon sérieux, j'ai bougé ma main lentement pour trouver mon insigne et la lui montrer dans un geste montrant que je ne voulais pas me faire tirer dessus. « Je crois que tu n'as pas bien choisi ton jour... J'suis flic, ok? Si tu arrêtes tes conneries maintenant, ça n'ira pas très loin et ça évitera que tu te fasse enfermer parce que tu auras blesser quelqu'un. »
Il m'a répondu qu'il ne voulait blesser personne, qu'il voulait juste l'argent pour se payer des trucs, qu'il en avait besoin et qu'il partirait sans encombre.
« Ok, cependant... Ce n'est pas aujourd'hui que tu arriveras à quoi que ce soit... Nous t'arrêtons pour tentative de braquage, tout ce que tu diras pourra être retenu contre toi. »
L'homme a abaissé légèrement son arme, surpris par mes propos, le nous paraissait incompréhensible pour lui. Je lui alors fait signe de regarder derrière lui. « En te retournant, non seulement tu n'as pas vu le caissier appeler la police, mais tu n'as pas non plus vu que la jeune femme que tu as laisser entrer... Ben c'est une flic aussi. »

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A l’avenir, je pense que je ferai mes courses au drive, pendant mes jours de congés, au moins de cette manière, je ne prendrai pas le risque d’avoir à bossé lors de mes jours de repos. Cependant, à l’heure actuelle, bien que je n’en ai pas envie, j’avais dû me résoudre à travailler quand même, ceci afin de me protéger, mais aussi et surtout afin de protéger les personnes présentes dans le magasin. Si en entrant dans la supérette, je n’avais pas aperçu Lucas de suite, lorsque ce dernier avait pris la parole à son tour, j’avais posé mon regard sur lui, surprise de le voir parmi les otages. Mon regard croisant alors le sien, un court instant, j’avais profité du fait que le délinquant se trouve dos à moi, pour sortir discrètement les menottes qui se trouvait dans ma poche. Puis, ni d’une, ni de deux, à peine Lucas avait-il annoncé à ce mec qu’il était flic et que je l’étais aussi, je m’étais précipitée sur le jeune homme avant qu’il ne puisse faire quoi que ce soit, pour lui attacher les mains dans le dos, afin de ne pas prendre de risque.

- Tu croyais franchement qu’on allait te laisser cambrioler ce pauvre homme et te laisser partir alors que tu as menacé des personnes, dont deux flics en civil, avec une arme ? C’est très mal nous connaître tu vois.

Me tournant par la suite face un agent qui était entré dans le magasin après que Lucas lui ai fait signe de venir, j’avais ajouté à l’encontre de celui-ci :

- Emmenez-le au poste de suite et ensuite dites à vos collègues de venir prendre la déposition des témoins. Je ferai la mienne quand je serai en service, pour ma part.

Mon attention se portant ensuite sur Lucas, j’avais fini par reprendre la parole à son encontre, sur un ton qui trahissait mon état d’inquiétude :

- Tu sais quoi ? Tu es complètement dingue. Tu as eu de la chance que celui-ci baisse son arme après avoir entendu qu’on était flic. Parce qu’un délinquant plus expérimenté, n’aurait pas hésité à tirer sur toi ou sur n’importe qui d’autre. Et tu sais quoi ? Je n’ai pas envie de devoir te rendre visite à l’hôpital, voir même ailleurs, si tu vois ce que je veux dire.

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La suite s'est déroulée sans accroche, Mack a donné les instructions aux collègues qui étaient entré dans la boutique et elle a terminé en me regardant. Je l'ai tout d'abord observé, sans un sourire, sans même un levé de sourcil, des plus sérieux et j'ai fini par lâché un petit rire à son attention.
« Tu rigoles? On aurait dit qu'il allait faire dans son pantalon, il n'aurait rien fait... T'as regardé son arme? Je suis certain qu'il n'y avait même pas de balles dedans, il tenté juste d'intimider... a tous les coups, c'est encore un mec qui avait besoin de thunes pour un paquet de clopes ou bien, pour acheter un paquet de couches... »
J'ai haussé les épaules, un sourire toujours sur les lèvres et j'ai repris un bout de sa phrase pour la lui mettre sous le nez et plaisanter :
« "voir même ailleurs", donc tu ne veux pas venir à l'anniversaire de Sam le week-end prochain? Parce que bon, si tu veux pas me rendre visite... »
J'ai rattrapé mon panier que j'avais laissé par terre et je me suis approché de la caisse où se tenait encore le caissier, un peu sur les nerfs, il m'a affiché un sourire en me disant que mes commissions étaient offertes par la maison. J'ai cependant quand même sorti un billet de 20dollars que j'ai posé sur le comptoir et que j'ai fait glisser vers l'homme. Je n'ai pas attendu pour qu'il me rende la monnaie, j'ai pris mes affaires et j'ai fait un mouvement de tête vers Mackenzie pour lui signifier que je sortais.
L'air frais m'a frappé le visage, mais ça me faisait du bien après cette histoire de braqueur et une fois que Mack m'a rejoint, je l'ai regardé :
« Qui aurait pu croire que même au repos, on bosse quand même... Et il y en a qui dise encore qu'on est des glandeurs en uniforme... tsss »

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