Quand les esprits conflictuels s'en mêlent. PV Annlynn

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Quand les esprits conflictuels s'en mêlent.
♫ ♦ by dream's

Mon crayon tape discrètement un rythme entre deux mots annotés. Le regard pensif, lointain, je cherche le bon rime pour terminer cette phrase. Installé dans l'herbe, mon vélo déposé quelques mètres devant moi, j'ai choisi cette butte dans le parc pour écrire tout en admirant le paysage offert. Cet endroit calme est le lieu idéal pour se reposer mais aussi pour réfléchir. J'aime entendre les arbres chanter au moindre courant d'air et le soleil agréable qui chauffe cet après-midi fait naître poésie et gaieté sous ma plume.

Au bout de deux heures, je place dans mon sac à dos les feuilles gribouillées de notes, couplets et autres idées de paroles pour m'allonger un moment. Bras croisés derrière la tête, je fixe le ciel avant de fermer les yeux, bercé par le silence de la nature...

J'entends passer un petit groupe au loin. Rien de dérangeant. C'est lorsque j'entends la chaîne de mon vélo grincer que je tique ! Je me redresse aussitôt et tombe nez à nez avec un groupe de trois jeunes hommes, visiblement décidés à m'emmerder.
L'un s'est installé sur mon vélo pour faire mine de le tester quand les deux autres, sans gêne, se sont emparé de mon sac.

" ... T'as une clope mec ? "

" Navré, je ne fume plus. "

Je m'approche pour récupérer mon sac en contenant les insultes qui me viennent au bord des lèvres. Ces ratés ne peuvent pas aller voir ailleurs si j'y suis ?

" Déconnez pas. "

J'attrape mon sac que je parviens à libérer mais les feuilles s'en échappent et déjà les abrutis se mettent à les lire, les froisser.

" Sérieusement ! Rendez-moi mes affaires et aller trouver une autre occupation moins stupide. "

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Ce matin, et comme tous les matins depuis maintenant quelques mois, je me suis levée tôt pour confectionner les pâtisseries qui font la renommée de ma petite boutique. Il arrive, bien sûr, que je prépare certaines d'entre elles la veille, mais il y a des gâteaux qui sont bien meilleurs frais ! Du coup, j'ai embauché une vendeuse pour prendre mon relais dans la journée, pour que je puisse rentrer me reposer. Cependant, cet après-midi, je n'ai pas envie de rentrer chez moi. Avec le beau temps qu'il fait depuis quelques jours, je n'ai qu'une envie : prendre un bain de soleil dans un parc, et pourquoi pas y faire une petite sieste. Vêtue d'un short court et d'un débardeur tout ce qu'il y a de plus simple, j'enlève mes chaussures ouvertes et glisse mes orteils dans l'herbe chatouilleuse avant de m'allonger directement sur le sol, en plein soleil.

Je ne m'endors pas, mais j'ai les yeux fermés et j'entends tout ce qu'il se passe autour de moi. D'abord les oiseaux, le bruit du vent dans les branches de arbres qui se remplissent de feuilles avec l'arrivée du printemps... Puis plusieurs personnes qui parlent non loin de moi. J'essaie de ne pas écouter ce qu'il se dit, mais je comprends bien vite que certaines de ces personnes en embêtent une autre. Histoire d'être sûre de moi, je me redresse en prenant appui sur mon coude et, les yeux plissés à cause du soleil, je dirige mon regard vers l'origine des sons dérangeants. Quand je me rends compte que j'ai raison, je saisis mon téléphone et je compose le numéro de la police. Je me lève et m'approche des abrutis qui embêtent le jeune homme. Le doigt au-dessus du bouton d'appel, je lève le téléphone et les interpelle :

Si j'étais vous, je reposerais ça tout de suite et je partirais d'ici.

S'il y a bien une chose que je déteste ce sont les idiots de leur genre qui ne trouve rien de mieux à faire que d'embêter un homme qui n'a visiblement rien demandé. Ces derniers me regardent, dubitatifs, alors je fronce les sourcils et j'ajoute :

Au cas où vous n'auriez pas compris, c'est le numéro des flics qui est composé, et ils ne sont vraiment pas loin. A vous de voir.

"Merde !" Dit l'un d'entre eux en me montrant du doigt. Ses amis suivent son regard et partent finalement en courant en faisant voler les feuilles de l'homme qu'ils embêtaient. L'air étonné, je les regarde courir comme s'ils avaient peur de moi. Je finis par me retourner et je vois non loin deux policiers qui doivent être en train de patrouiller. Du coup je comprends que ça n'est pas moi qui ait fait peur aux abrutis. Je rigole, je mets mon téléphone en veille et me retourne vers le jeune homme. Tout en me baissant pour ramasser les feuilles pour les lui rendre, je demande :

Est-ce que tout va bien ?

Spoiler:

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Quand les esprits conflictuels s'en mêlent.
♫ ♦ by dream's

C'est probablement l'ennui qui pousse les gens à agir avec stupidité. L'ennui, et indéniablement la connerie. Je n'irai pas jusqu'à dire que ceux-ci sont définitivement con, mais sérieusement, qui - à part les cons - tuent leur temps en emmerdant le premier qui passe ?

Alors que je récupère les feuilles volantes que leur jeu a laissé échapper, une jeune femme intervient. Embarras, honte, ridicule. Je ne me sens pas forcément fier d'avoir du mal à gérer un petit groupe de jeunes "délinquants". Ceci dit, voir que leur bêtise ne rend pas tout le monde indifférent est rassurant : il y a encore des personnes solidaires.

Je jette un regard à la patrouille de flics en retrait et émets un soupir de soulagement. Autant éviter que les imbéciles s'en prennent à la demoiselle qui vient de se mêler de l'affaire. Attrapant le document qu'elle me tend, j'affiche un sourire reconnaissant.

Est-ce que tout va bien ?

" Oui, je crois qu'ils n'ont rien détruit. Merci. "

Dis-je en vérifiant quand même que j'ai récupéré tout ce qui m'appartient. Ceci fait, je referme mon sac que je jette sur mon dos en prenant le temps d'observer ma "sauveuse" avec l'attention et le respect mérité.
Et puis, on ne se fait pas tous les jours sauver par une si charmante présence.

" On ne sait jamais comment ça peut tourner ce genre d'histoire. "

Ils n'avaient pas l'air foncièrement méchants... mais je ne vois pas la méchanceté facilement. Naïf ? Disons tolérant et, optimiste.
Fronçant légèrement les sourcils je cherche à rattacher ce joli visage à mes souvenirs. La gourmandise aidant, ça revient vite :

" Je... vous travaillez à la pâtisserie n'est-ce pas ? "

Loin de moi l'idée d'être ennuyant, la miss avait surement prévu de se promener, reposer ou même de rejoindre quelqu'un dans cet espace de verdure. Attentif aux alentours, je ne remarque pourtant personne qui semble l'attendre.

{Hj : pas de soucis

}

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Je ne me sens pas particulièrement l'âme d'une héroïne, mais je ne supporte pas de voir ce type de méchanceté gratuite. Je peux imaginer que l'homme que je viens d'essayer d'aider aurait très bien pu s'en sortir seul, mais là n'est pas la question. S'attaquer à une seule personne alors qu'on est en groupe relève de la lâcheté. Du coup, oui, je suis intervenue. En plus, celui qu'ils sont venus embêter me semble particulièrement gentil et sympathique, alors je n'allais pas détourner le regard.

Quand, finalement, les abrutis ont détalé, je demande à l'intéressé si tout va bien. Il me remercie et je réponds : Pas de quoi ! Je sais me défendre, j'ai pris des cours de self-défense, ils auraient regretté d'insister !

Je ris, mais c'est la vérité. Etant donné que j'ai fréquenté un homme célèbre, il m'a été conseillé d'apprendre à me défendre, et je l'ai fait. Bref, je ne reconnais pas immédiatement l'homme que j'ai en face de moi, étant donné qu'il y a pas mal de clients qui passent par ma boutique, mais quand il me demande si je travaille à la pâtisserie, ça fait tilt.

Oui ! Je m'appelle Annalynn, je suis la gérante de la boutique.

Je lui tends une main pour serrer la sienne en souriant. En désignant l'herbe à mes côtés, je demande finalement : Je peux m'asseoir avec vous ?

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