When East meets West w/ Sera

Une respiration. Deux respirations. Trois respirations.

Je rouvre les yeux, regardant le plateau qui se profile devant moi. Bientôt, ce sera à moi d'entrer et comme à chaque fois que j'apparais à la télévision, je suis prise d'une grande angoisse. Et si je me trompais dans mes propos ? Si je divulguais de faux conseils ? Si j'apparaissais comme la dernière des cruches face à une centaine de personnes et des milliers de téléspectateurs ? Si je trébuchais, tombais et déchirais ma tenue ? Si je faisais du tort à quelqu'un ?

Je touche du bout des doigts le petit anneau en or blanc que Rayane m'a offert fut un temps. Si petit qu'il ne tient que sur mon auriculaire. Je pense aussitôt à lui en faisant ça et me rappelle les vraies raisons de mon arrivée à Vancouver. Non, penser à cette potentielle trahison ne va pas m'aider à me calmer, il faut que j'oublie ce détail pendant une petite heure.

La maquilleuse vient faire quelques petites retouches sur mon visage et c'est à moi d'entrer en scène. Enfin, à Zeffie plus exactement. Zeffie, c'est une fille sûre d'elle, confiante, assurée, tous les synonymes que vous voulez quoi... Elle fait claquer ses talons et voler sa chevelure tout en souriant, s'avançant d'un pas nonchalant vers le siège où elle va s'asseoir. Sa tenue est parfaite en tous points, au summum du moderne et de l'originalité. Il y a la lumière froid du plateau, le mobilier moderne, les vingtaines de caméras - voire plus - mais, surtout, il y a toutes ces personnes qui me regardent comme s'ils s'apprêtaient à me dévorer à la moindre erreur.

Heureusement pour moi, je ne suis pas la seule invitée de ce talk show. Il y a une autre blogueuse mode que je suis personnellement : Ruby. Nous ne sommes pas du même genre et mais je pense, peut-être trop naïvement, que nos buts sont similaires. Faut-il simplement que je ne me ridiculise pas face à une concurrente.

Je dépose donc mes mains, paume contre table et souris à tout le monde, faisant de temps en temps un petit geste de la main envers le public.

"Bonjour tout le monde ! Je suis ravie d'être ici, au Canada."

Qu'est-ce que je fous ici, bordel ?

J'essaie de me rappeler les raisons qui m'ont poussées à dire oui à cette fichue invitation, mais je dois avouer que pour le moment, ça me paraît assez vague. Une histoire de facture à payer... Ah, oui, c'est ça. Qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour un gros chèque, hein ? Non, laissez tomber, c'est une question rhétorique. Il y a des tas de choses auxquelles on ne devrait pas céder pour de l'argent, et passer à la télévision faisait partie de ma liste jusqu'à la semaine dernière. À la réception de la fameuse facture. Mon loyer a augmenté, est-ce que je suis responsable ? T'es une personnalité publique, donc ton proprio pense que tu es riche. Pfeuh ! Comme si Youtube et Instagram avaient besoin de moi pour leurs chiffres d'affaires... Je ne suis strictement rien, pour eux ; une goute dans l'océan. Je ne suis soutenue par aucune marque, les grandes me haïssent parce que je les descends en permanence... Je ne serai même pas étonnée si un tueur à gages débarquait un jour dans mon appartement pour...

"Nous sommes également ravis de vous accueillir, Zeffie ! Eh oui, si vous ne le saviez pas, Zeffie est une star internationale, fraîchement débarquée de Portland pour ses fans canadiens !"

Acclamation du public, cris en délire et petites culottes qui volent. Ok, j'exagère pour ce dernier point... Mais à peine. Zeffie joue le jeu, salue ses fans. Elle paraît un peu tendue alors que je suis juste... agacée. Vivement que ça se termine.

"Et bien sûr, nous souhaitons également la bienvenue à Ruby, qui a accepté de venir dans notre show pour sa première apparition télé !"

Et lancement du jingle. Que c'est kitsch... Souris, imbécile. Je m'exécute en essayant de faire abstraction du caméraman planté à ma droite. Encore une fois le public est à fond. Peut-être qu'ils sont payés aussi ? Dis-leur quelque chose !

"Merci, merci..."

... C'est tout ? Oui, bah, c'est pas évident ! Je les connais pas, tous ces gens. J'espère qu'elle va nous poser des vraies questions sur lesquelles on pourra rebondir, parce que si en plus on s'amuse avec des interrogatoires bateaux...

"Alors, mesdemoiselles, comment allez-vous ?"

Est-ce que quelqu'un a une corde, en régie ?

Je tourne le regard vers l'autre blogueuse mode, Ruby. Je la trouve radieuse, avec ses cheveux gris et son teint parfait. J'aime notamment cette belle couleur qui met ses yeux en valeur. Il n'y a pas à dire, cette demoiselle a énormément de charme, une belle présence et est sublime. J'espère réellement être à la hauteur.

Je me tourne ensuite vers la présentatrice et dis un petit mot pour accompagner mon arrivée. Malgré les nombreuses fois où je suis passée devant une caméra, j'ai toujours autant le tract. Mais aussi une certaine forme d'excitation. Je me demande si Ruby ressent la même chose, étant donné que c'est sa première télévision. Elle n'a pas l'air plus à l'aise. Je lui envoie donc un gentil sourire d'encouragement, même si je me doute que ce sera mal pris venant d'une "concurrente". Le métier de la mode peut être horriblement compétitif et cruel. Je ne m'attends pas à me faire des amies parmi mes semblables. C'est à celui qui coulera le premier, apparemment...

"Très bien." Je décide de prendre la parole la première, par habitude. "Vancouver est une ville très agréable. Les canadiens sont adorables avec moi, je suis vraiment ravie d'être ici ! Je pense rester quelques temps. Je suis, par ailleurs, très excitée à l'idée d'intervenir ici en la compagnie de Ruby."

Je me tourne ensuite vers elle et adopte mon visage le plus doux possible.

"Sachez que j'ai toujours admiré votre travail sur la Toile."

Pur instant de pub, caché par un peu de sincérité. Une personnalité comme moi ne peut pas révéler son véritable avis concernant une autre de ces personnalités. Mais au fond, je prends souvent du plaisir et de l'intérêt à regarder les vidéos de Ruby. Elle a un style qui n'appartient qu'à elle.

J'écoute attentivement ce que Zeffie a à dire, probablement parce qu'elle est la seule source d'intérêt ici. Et personne, sur le plateau ou en dehors, ne pourrait me contredire : tous l'admirent et boivent ses paroles. J'espère que je ne suis pas censée l'imiter.

"... Sachez que j'ai toujours admiré votre travail sur la Toile."

Je me fige alors qu'elle me fixe avec un petit sourire qui se veut... amical ?

"Eh bien, je.. j'en suis flattée. Extrêmement, flattée. Je ne pensais être suivie que par les voisins de mon quartier."

La présentatrice part d'un grand éclat de rire, emportant le public dans son hilarité. Très bien. Ce sera beaucoup plus simple si je peux être moi-même... Je m'accorde un petit sourire en ramenant une mèche derrière mon oreille. Je regarde à nouveau Zeffie, en essayant de lui renvoyer un regard complice - seulement, difficile d'être discrète dans ces circonstances. Remise de ma vanne, la vedette du show reprend :

"C'est vrai, vous vous suivez mutuellement ? Avez-vous déjà échangé avant de vous voir ici ?"

Je réponds sans réfléchir :

"Nous n'avons pas eu ce plaisir."

Je saisis alors la bouteille d'eau posée devant moi et la lève devant ma partenaire de jeu, comme pour porter un toast :

"Aux belles rencontres ?"

Je ris également à sa petite boutade, vraiment sincère. Il n'est pas rare que je force quelques rires pour plaire aux personnes devant moi, invités ou partenaires d'affaires. Il faut toujours bien paraître pour obtenir le meilleur des autres. Ce n'est pas en leur faisant comprendre que leur blague est nulle que vous signerez un contrat important ! Mais pour une fois, j'apprécie et l'atmosphère se détend un peu, tout comme moi.

"C'est vrai qu'il ne nous ait jamais arrivé de nous rencontrer avant."

Je souris de nouveau à son initiative et lève ma propre bouteille dans sa direction.

"Aux belles rencontres."

Cela a l'air de faire plaisir à la présentatrice, qui se délecte de notre échange. Je me demande simplement si les téléspectateurs ne préfèrent pas voir des concurrentes se crêper le chignon plutôt que de se parler aussi poliment. Je ne me vois pourtant pas attaquer volontairement cette jeune femme, qui a vraiment l'air gentille et qui fait du bon travail. Il faut être honnête hein ! Ne pas se voiler la face. Je ne vais pas insulter son boulot pour la simple raison que je fais le même et que j'aimerais être la meilleure. Voire la seule.

"Mesdemoiselles, une rumeur court récemment sur le fait que vous puissiez collaborer ensemble. Sur un nouveau projet. Nous sommes tous, je pense, impatients de savoir si cette information est vraie ou fausse. Pouvez-vous dire quelques mots à ce sujet ?"

Je tourne de nouveau mon regard vers Ruby, ne sachant si je dois parler la première ou non. Je suis la plus "ancienne" sur les plateaux et, si je ne m'abuse, c'est à moi qu'on en a parlé en premier. Mon agent m'a clairement spécifié que je ne devais pas révéler les détails de cette rumeur.

"C'est possible, oui. Je dirais même que c'est... en cours de réflexion ?"

La présentatrice me prend au dépourvu. Une collaboration...? Je cogite à toute vitesse, me demandant s'il s'agit d'un piège. Mais si, vous savez bien : prêcher le faux pour avoir le vrai. Mais Zeffie reprend la parole :

"C'est possible, oui. Je dirais même que c'est... en cours de réflexion?"

Et là, le flash. Les mails de la chaîne, les messages sur mon répondeur, la prise de contact de son agent... Eh merde. Il semblerait que j'ai royalement ignorer les propositions de travail en équipe de celle qui me fait face. C'est tout moi, ça. Et cette Gina qui ne peut s'empêcher de...

"Oh, ne soyez pas avares d'informations, les filles ! On est entre nous..."

Sérieux ? C'est ça, son argument ? "Exprimez-vous, mesdemoiselles, on est juste en direct avec un replay de prévu à partir de 20h !"... Pitoyable. Comme Zeffie s'est sacrifiée la première, je me dévoue pour la suite des festivités.

"Comme je vous l'ai dit, on ne s'était encore jamais rencontrées jusqu'à présent. Il aurait été difficile d'entreprendre quoi que ce soit de concret..."

J'esquisse un sourire cordial en évitant autant que possible le regard de ma "collègue" potentielle.

"Donc, si je comprends bien, nous avons peut-être provoqué votre association sur de futurs projets ?"

What the... Je bats des cils avant de reprendre sur un ton empli de mystères :

"L'avenir nous le dira."

Non mais... Au secours. C'est quoi le délire des journalistes ? Trouver le point faible et appuyer dessus pour que ça fasse mal ? J'ai assez honte comme ça... Et Zeffie. Zeffie ! Je n'ose même pas imaginer ce qu'elle doit penser de moi. Je dois passer pour une espèce de vampire à likes, une de ces gonzesses trop bien pour le monde qui les entoure.. Alors que je suis juste paumée ! Un agent qui me contacte, moi ? Jusque-là, je croyais que ça n'existait que dans les films ! Je gère ma pseudo-célébrité toute seule, madame. Comme je peux. C'est-à-dire relativement mal, visiblement. Il fait chaud, tout à coup... Vous voulez pas mettre une coupure publicitaire ?

Je regarde Ruby. Elle n'a clairement pas l'air de comprendre de quoi je parle et cela me gêne. J'ai fait une erreur ? Non, j'ai lu tous mes mails ce matin et les plus importants avant le maquillage d'il y a une demi-heure. Je sais de quoi je parle. Mon agent m'a même demandé de ne pas trop en parler, pour garder le mystère et l'attente. Mais de là à ce que ma collègue joue aussi bien l'incompréhension, c'est perturbant. J'en viens même à douter de ma propre parole.

Je la laisse donc se reprendre et répondre pour nous deux. J'en ai besoin, pour pouvoir adapter mon propre discours. Je garde néanmoins un visage assuré bien qu'en dedans, ce soit la pure débâcle. Elle a quand même du culot et semble ne pas vouloir en dire plus. Cependant, j'applaudis sa dernière réplique intérieurement. L'avenir, en effet, nous dira tout sur cette fameuse collaboration secrète.

Je passe une main sur ma nuque et réajuste la position de mes cheveux, avant de sourire à la présentatrice. Dans le genre "okay pétasse, arrête de poser ce genre de questions, tu vois bien que ni elle ni moi n'a envie d'y répondre !". Mais c'est stupide de croire qu'un pseudo-journaliste s'en tiendra à ça. L'audimat, tout ça... Elle doit chercher l'info qui fera le buzz dès le lendemain !

"On se retrouve après cette courte pause."

C'est limite si je ne soupire pas de soulagement. Mine de rien, cinq minutes deviennent vite cinq heures quand on est sur ce genre de plateau. J'ai besoin d'air, d'un peu d'eau et d'une distraction. Et d'une bonne respiration aussi pour calmer mon cœur qui bat. Je profite de ce court instant de répis pour vider la moitié de ma bouteille et m'approcher ensuite de Ruby. Si on veut assurer pour la suite, autant se mettre sur la même longueur d'ondes non ?

"Hey, désolée, je ne voulais pas te mettre mal à l'aise avec cette réponse. Concernant une 'potentielle collaboration'..."

J'ai l'impression de faire du sport. Du tennis, a priori. On se renvoie la balle pour afficher le meilleur score possible ; un tennis mental, par contre. Je me sens épuisée psychologiquement alors qu'on vient à peine de commencer... C'est bien ma veine. Reste à savoir contre qui je joue et qui compte les points. Et physiquement, j'ai chaud ! Comment Gina peut-elle rester sous les projecteur toute la journée ? Tu m'étonnes, qu'elle soit bronzée !... Je descends moi aussi le niveau de ma bouteille en voyant Zeffie faire, après quoi elle se rapproche de moi.

"Hey, désolée, je ne voulais pas te mettre mal à l'aise avec cette réponse. Concernant une 'potentielle collaboration'..."

Je secoue vivement la tête, manquant de m'étouffer avec le peu d'eau qu'il me restait dans la bouche. C'est ça, meurs en direct, tu auras les lauriers que tu ne mérites pas ! Reprenant contenance, je tâche de la rassurer.

"Arrête, c'est moi qui te dois des excuses, c'est moi qui..."

Je soupire, consciente que je vais passer pour une idiote dans 3... 2... 1...

"J'ai pas assuré à ce niveau-là. J'ai jamais répondu à ton agent ou à la chaîne..."

Je jette un regard autour de nous, comme si quelqu'un pouvait nous espionner sur un plateau où tournent une dizaines de caméras. Haha. Je me penche alors vers elle et baisse d'un ton :

"Je suis vraiment, vraiment désolée pour mon silence. Si t'es toujours d'accord, peut-être qu'on pourrait en discuter toutes les deux, après l'émission ?"

Là, tout de suite, j'ai pas d'autre solution à lui proposer. À part peut-être une soirée filles pour se bourrer la gueule et refaire le monde, mais en général, j'attends le deuxième rendez-vous...

Je me permets de m'installer à côté d'elle pour lui parler, afin que la présentatrice - Gina - ne nous entende pas. Elle semble du genre à choper la moindre information pour faire le buzz et cela ne me desservira pas. J'essaye donc d'être la plus discrète possible dans mes propos. La réponse de Ruby, néanmoins, me laisse sur le cul. Est-ce qu'elle est sérieuse quand elle dit ça ? Je ne peux m'empêcher de la juger malgré moi.

"Oh... je vois."

Ne pas répondre à une chaîne ou un agent, ce n'est pas vraiment se prendre au sérieux. Du moins, c'est l'impression que sa réponse me donne. Accompagnant son geste, je me baisse un peu aussi vers elle. Quelle explication aura-t-elle à me donner à ce sujet ? Aucune peut-être.

"Écoute, ce n'est pas grave, on va passer l'éponge là-dessus ! Maintenant, tu es au courant. Et je suis totalement d'accord pour en parler en privé par la suite. De toute façon, nous sommes les principales concernées donc c'est à nous d'en discuter. Pas à des répondeurs interposés..."

Dis-je dans un sourire qui se voulait rassurant, même si j'ai toujours du mal à y croire. Je n'ai eu affaire pour l'instant qu'à des personnes presque trop guindés, qui se permettent d'avoir des agents à la pelle. C'est étrange de me retrouver en face d'une personne encore plus simple que moi ! C'est à croire que moi, je suis devenue plus complexe et exigeante qu'avant. La célébrité, ça ronge...

"Nous reprenons l'antenne dans une minute !"

Je me tourne vers Gina et hoche de la tête, avant de retourner à ma place. Dis donc, ça aura duré peu de temps cette pause. Et dire que lorsqu'on est téléspectateur, on a l'impression que ces pauses publicitaires durent un quart d'heure... mais sur plateau, c'est totalement différent !

Oui, c'est ça. Je suis passée pour une imbécile. En même temps, je l'ai cherché, non ? Ce sont leurs manières, qui m'insupportent... À harceler les gens pour un "oui" ou pour un "non". Plus ils me relançaient avec cette histoire d'émission, plus j'avais envie de les envoyer se faire... enfin, vous voyez.

"Reprise d'antenne dans quinze secondes !"

Le petit personnel s'agite autour de Gina comme des elfes le 24 décembre. Retouche maquillage et coiffure, petite gorgée d'eau au passage - sans s'étouffer, elle... - et la voilà au top.

"Bonjour et bienvenue à vous si vous nous rejoignez..."

Bla, blabla, bla... Elle reprend son speech depuis le début et, pendant une seconde, je crains qu'elle ne nous repose les mêmes questions, histoire de rajouter du sel sur mes plaies ouvertes.

"... Et pour mieux connaître nos invitées, nous avons bien entendu farfouillé dans leur passé. Commençons par vous, Ruby ; est-ce que vous pouvez nous décrire les circonstances de ce selfie ?"

Je fronce les sourcils avant de capter qu'elle me désigne l'un des écrans de télé sur notre droite.

"Oh meeeeerde..."

Je plaque une main sur ma bouche. Heu... J'ai pensé tout haut ? Mais le public est à nouveau hilare, donc en plus de m'avoir entendue, je suppose qu'il voit aussi ce que nous avons sous les yeux.

"Mais encore ?"

Puisqu'il vaut mieux le prendre comme ça, je ricane.

"C'est une photo prise quand j'avais... Moins de 20 ans, peut-être 17 ou 18. Je portais les fringues de mon père, beaucoup trop grandes pour moi... Je me la jouais bohème. C'est un bon souvenir."

L'un des premiers qui apparaît encore sur les réseaux sociaux. Hors de question pour moi de laisser des clichés qui remontent plus loin dans le passé, de toute façon... Mais assez parlé de moi. Que peut-on apprendre sur miss Zeffie ?