[Jay&Jin] Réception d’un étrange colis

Jaysukh & SungHyun

I will overthrow everything, this crazy world, I will change it. I will repay you the exact same way, tooth for a tooth, eye for an eye, remember those words. I will imprison you in darkness 

S’il y a une chose que l’asiatique détestait, c’est bien celle de perdre tout ses bénéfices "durement" acquis. Ou plutôt le fait qu’on vienne s’immiscer dans ses affaires et qu’on ruine ses projets. Il allait lui faire payer à cet indien. Ce satané paysan débarqué d’on ne sait où pour foutre la merde. Cela faisait plusieurs mois que ce voleur avait dépouillé le dépôt de café que Sung Hyun a acheté lors d’un voyage dans le Sud de l’Inde. L’exportation de ces grains de café hors de prix, ça pouvait lui remplir les poches, sauf qu’il a fait la grosse erreur de ne pas laisser le lieu sous surveillance. Et évidemment, l’agriculteur n’avait été d’aucune aide. Il n’avait eu aucune information, aucune preuve, rien. Y avait pas plus inutile que lui et Dieu sait qu’il en avait connu des types inutiles. Vu qu’il n’avait rien réussi à en tirer et qu’il le suspectait d’être complice, une balle en pleine tête avait suffit pour "régler" le début du problème.

Pour le reste, il a du utiliser un paquet d’argent, de temps et d’hommes avant de remonter à la source. Courir après ce type commençait sérieusement à lui taper sur le système. Lui qui avait réussi à obtenir plus ou moins ce qu’il voulait depuis son enfance, voilà qu’il galérait avec cet escroc. Il en regrettait presque d’avoir tué l’agriculteur, jusqu’à ce qu’un "témoin" débarque. L’un de ses clients qui semblait se plaindre de l’arrêt si brusque de la vente à bon prix de ce fameux Kopi Luwak, tombant étrangement à la même période où son stock s’était volatilisé. Il avait enfin son nom, restait plus qu’à le trouver et partir à la chasse. Chasse qu’il a bien évidemment laisser aux mains de ses agents. Trois mois. C’est le temps qu’il leur a fallu avant de l’attraper. Trois mois avant de recevoir cet appel lui disant « On l’a eu ce connard ». S’il n’avait pas autant d’occupations à Vancouver, il aurait directement prit l’avion jusqu’en Inde pour lui coller une balle au milieu du front à lui aussi. Il devait attendre qu’on lui ramène. Sérieusement, ce qu’il détestait attendre.

Il observait les gratte-ciel face au sien, immobile face à la baie vitrée, les mains dans les poches et prêt à sortir son portable à la moindre sonnerie. Durant ces longs mois, il a réfléchi à ce qu’il voulait lui faire subir. Et maintenant qu’il allait enfin avoir sa sale tronche sous les yeux, sa seule envie c’était de le faire disparaître. Mais c’était trop doux comme punition et puis ça serait trop d’honneur de mourir de ses mains. En bas, une sirène de police le sorti de ses envies de meurtre, le ramenant subitement à la réalité. Ce n’était pas l’heure. Et il se devait de rester calme, s’il veut revenir ici et non en taule. Mais il en avait marre, il avait atteint sa limite et au lieu d’attendre le fameux appel, c’est snapchat qu’il lança afin de lui envoyer son plus beau selfie affichant son plus grand sourire ironique, accompagné de la phrase « Dépêche-toi ou t’es viré ! ». La réponse fut immédiate, annonçant qu’ils viennent d’atterrir et qu’il peut se mettre en route, ce que le coréen s’empressa de faire après lui avoir rappelé que c’est lui qui donnait les ordres et de lui dire de se retrouver à la planque au quartier Nord.

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bleh:

Au fin fond de l'Inde, au milieu des parfums d'épices et de fruits, jouait un petit garçon, seul au milieu d'une immensité. Il courait à s'en couper le souffle, ses pieds nus battant le sol en soulevant des nuages de poussière. Jay était comme ces millions d'indiens livrés à eux-même. Il était un enfant que la vie n'avait pas épargnée. Et pourtant...pourtant, il s'était battu pour survivre. La loi des bidonvilles est terrible, et les pauvres doivent se soumettre au code moral des escrocs pour subsister. Contrairement à certains dont les cas de conscience les empêchaient d'aller jusqu'au bout, Jay n'eu aucun mal à se tourner vers la malhonnêteté. Il se mit à voler les camions garés sur les bords d'autoroute pour revendre leur marchandise aux marchés. Tous les Mardi, un marché s'ouvrait à Agra. Tous les Vendredi, le quartier musulman de la ville organisait un bazar où les femmes venaient en nombre pour trouver ce dont avait besoin le foyer. Jay était toujours là, devant son étal en carton, proposant tantôt des bouteilles de crèmes pour le corps, tantôt des culottes bon marché. Il se mouvait parmi les différentes communautés qui constituaient la nation indienne pour s'entendre avec chacune. Le mardi il parlait tamoul, le vendredi il parlait le ourdou. Quand il se rendait au Gujarat pour y vendre des feuilles de thé de première qualité, il y parlait le Gujarati. Avec le temps, Jay avait apprit toutes les langues du commerce. Notamment...l'anglais.
C'est d'ailleurs cela qui lui valu le début de ses ennuis. Un client anglais vint un jour le retrouver pour lui demander si il pouvait lui procurer un café très prisé dans le British Community d'Inde. Le Kopi Luwak. L'origine de ce café avait de quoi rebuter le jeune indien mais il n'en avait que faire, les affaires sont les affaires. Après quelques recherches, il trouva un fournisseur de ce café. Un coréen qui le faisait venir d'Indonésie pour le vendre au peuple indien. Jay sauta sur l'occasion. En Inde, il ne faut pas plus que quelques milliers de roupies pour détourner un camion. Encore moins pour soudoyer le chef de service chargé de recenser les commandes et les livraisons. Ce petit manège dura deux ans...
Jay se réveilla brusquement sur un sol en béton. Il avait les membres engourdis, le dos en miettes. Sa joue droite était gonflée et en passant sa langue sur ses dents, il eu la douloureuse impression qu’il lui en manquait quelques unes. Où se trouvait-il ? Il l’ignorait. Comment était-il arrivé là ? Il n’en savait pas plus.

L’endroit où il se trouvait était sombre, un fin halo lumineux l’éclairait par une brèche dans le toit. Jay tâtonna un moment avant de rencontrer un mur auquel il s’adossa. Son dos hurla de douleur tandis que la surface dure du mur redressait sa colonne vertébrale tordue par les heures de voyage.

Le jeune indien fouilla dans ses souvenirs, les yeux clos et les sourcils froncés. Il se rappelait avoir été dans son quartier de prédilection en Inde, les poches pleines de ce café volé qu’il vendait une bouchée de pain. Il se souvenait avoir empoché une liasse lorsqu’il se sentit tiré en arrière. Depuis, le trou noir. Qu’avait-il bien pu se passer ? Il ressentit une sueur froide en repensant à sa dernière incartade...il avait déjà été abordé par deux coréens en Inde. Ils parlaient une langue qu'il ne connaissait pas et, les prenant pour deux touristes, il s'éloigna promptement pour ne pas avoir à débattre avec eux...étaient-ils...associés à l'homme qu'il dépouillait depuis ces deux ans ?