Informatique VS langues

Comment ne pas être heureuse ? J’aime le changement. Depuis le temps que je souhaitais que les choses changent, c’est possible aujourd’hui. Mon déménagement était prévu dans peu de temps. Je ne pouvais plus supporter mes colocataires. J’aime les soirées, le week-end. Pas tous les jours de la semaine. J’aime un peu désordre, mais pas dans tout l’appart. C’était devenu insupportable. Pouvoir m’évader de l’appartement pour une après-midi c’était ce qui me fallait entre deux cartons. Je rassemble mes affaires pour honorer mon rendez-vous de cet après-midi. Je prends mes carnets de notes, mon ordinateur ainsi que quelques manuels d’italien que j’ai trouvé dans une bibliothèque du coin. Je les avais trouvés plutôt intéressant et avais déjà jeté un œil. Les nombreux signets de couleurs en témoignaient. J’attrape mon sac en sortant de l’appartement et m’en vais rapidement en voiture. Il faisait trop froid pour que je prenne le vélo. Cette fois, il était définitivement à la cave jusqu’à la prochaine saison. J’arrive rapidement jusqu’à l’appartement d’Isaac et toque doucement, en arrivant. Il ne fallait pas réveiller Soan si on voulait étudier tranquillement. Bien que sa présence ne m’ait jamais dérangé. « Salut. Viens entre. Mon fils vient de s’endormir, on devrait être tranquille pour au moins deux bonnes heures. » Je lui souris et acquiesce de la tête. Nous nous dirigeons vers le salon et je vois déjà la table bien chargé. Comment dire ? C’est exactement la définition d’une séance d’étude pour moi. Je ne peux pas rester assise de longues heures sans manger, ni boire. Il faut être avant tout à l’aise « Par quoi on commence ? Tu veux quelque chose à boire ? » Je regarde un peu plus attentivement la table. Il y a une seule chose qui m’ait réellement indispensable, peu importe le moment de la journée « J’aimerai beaucoup un café, s’il-te-plait. Je suis déjà en manque. Je te propose qu’on commence par l’italien, si ça ne te dérange pas. J’ai un rendez-vous de prévu après-demain pour un contrat et ce serait bien que je puisse tenir une partie de la conversation à la place de mon manager pour une fois »

Il fallait bien gagner sa vie. Ça fait bien longtemps que je ne souhaitais plus être au crochet de mes parents. Je les aime, il ne faut pas en douter. Pourtant, je préfère ma vie actuelle. Je suis bien plus heureuse de partager avec un eux un repas, plutôt que de les avoir sur le dos toute la journée « Merci beaucoup » dis-je à Issac avant qu'il n'aille côté cuisine. Je m'installe à table et sors toutes mes affaires. Et dieu sait qu'il y en a ! Quand il revient, je suis déjà prête pour mon cours « Oui bien sûr, j'y jetterais un coup d’œil ! J'ai emmené mon ordinateur donc ça tombe bien » dis-je dans un sourire. C'était bien le compromis après tout. Il m'aide à me perfectionner en langues. Et je l'aide pour qu'il s'en sorte avec un ordinateur. Je me sens tout de suite moins à l'aise quand il ferme son ordinateur et qu'il avance des manuels d'italien. Je suis hors de mon champs de compétence. Je prend une grande inspiration « Je pense que la mise en situation est une bonne idée, c'est toujours plus facile d'apprendre en pratiquant » J'étais bonne à l'école, je n'avais pas de problèmes particuliers. Les langues étaient toutefois quelque chose qui me posait quelques difficultés. La méthode très scolaire de mes professeurs ne me convenaient pas. Je passais mon temps à regarder des films dans la langue enseignée pour voir mon niveau. Après un certain temps, on se surprend à ne plus lire les sous-titres et comprendre tout simplement ce qui se dit. « La dernière fois, j'étais tellement stressée que j'ai raconté n'importe quoi. Ça devait vouloir dire quelque chose vu que tout le monde a rigolé. » dis-je dans un rire mal à l'aise. C'était un moment humiliant. Mon manager s'est contenté de rire parce qu'il ne savait pas où se mettre. « Enfin, je fais ce que tu veux tant que tu m'apprends à ne pas insulter quelqu'un en voulant lui dire bonjour »