Sujet: Ce jour-là, j'ai cru voir un fantôme Ven 16 Déc - 3:38
J'étais assis là, à cette table, depuis au moins une heure. Si ce n'était pas plus. Je devais boire un coup avec un ancien pote du lycée mais ce crétin n'était pas venu. A croire qu'il m'avait oublié, depuis toutes ces années. Ce coup de fil de sa part avait présagé quelque chose de bon et au final, j'étais là, comme un con, à l'attendre. Sincèrement, je ne pensais pas qu'il me bernerait. On avait été de très bons potes à l'époque et aujourd'hui, c'était comme s'il avait tout oublié. Et puis, franchement, il aurait pu téléphoner. Ou au moins, envoyer un texto pour expliquer la situation. J'aurai compris.
Enfin bref, j'étais là, assis depuis une heure passée et j'en étais déjà à ma deuxième bière – qui était déjà bien entamée, je l'avoue – et je n'attendais qu'une chose : la finir pour rentrer à la maison. J'avais assez attendu cette abruti mais force est de constater que l'alcool pouvait vite monté à la tête donc je prenais mon temps pour la finir. Je regardais une nouvelle fois mon téléphone au cas où cet « ami » avait essayé de me joindre. Mais non, rien. Je soufflais. J'aimais pas être berné de la sorte. Je regardais de nouveau ma bière qui me faisais de l'oeil et je la finis d'une traite. Au diable l'alcool qui monte à la tête, j'avais décidé de rentrer chez moi.
Je me levais tout en faisant un signe au patron, derrière le bar, en lui lançant un « à la prochaine » de loin. Sauf qu'en arrivant devant la porte d'entrée – qui était aussi la sortie – je me retrouvais face à quelqu'un que je n'avais pas vu depuis des lustres. Depuis 12 ans, si mes calculs étaient bons. Bon à quelques mois, c'est vrai. J'avais l'impression de voir un fantôme, bien que je suivais sa carrière de près. Deux mois que j'étais revenu ici et je la croisais ici, seule de surcroît. Je restais donc bloqué devant cette porte qui nous séparait, sans savoir quoi faire. J'étais comme bloqué. Mon cœur battait la chamade, j'avais le souffle coupé et les mains moites. Elle était belle, très belle. Encore plus que dans les magazines ou dans les séries ou films dans lesquels elle tournait. Elle était toujours aussi resplendissante qu'à l'époque où nous étions ensemble.
Je fis le premier pas (enfin, vous allez me dire), ouvrit la porte pour la laisser entrer et referma derrière elle. Nous restions là, à nous regarder dans le blanc des yeux et la seule chose que je pouvais faire, c'était de sourire. Ouais, comme un gamin devant un sapin de Noël où il y avait tout plein de cadeaux.
- Je … Tu … Euh …
J'avais perdu les mots et je me sentais comme à mon premier rendez-vous avec elle. Complètement perdu et stressé. Mais je chassais cette sensation bien vite. J'étais un homme maintenant. Je ne devais pas perdre de temps avec toutes ses conneries.
- Salut, lui lançai-je. Ça fait un bail, continuai-je, heureux de pouvoir la voir en face de moi.
J'espérais qu'elle soit dans le même état que moi. Qu'elle soit heureuse de me retrouver après tout ce temps. Après, j'imaginais bien qu'elle m'en veuille d'être parti comme ça sans un mot. Qu'elle est tourné la page et qu'elle soit ici pour attendre son petit-ami ou pire son mari. Je croisais donc les doigts pour que tout se passe bien.
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Sujet: Re: Ce jour-là, j'ai cru voir un fantôme Lun 19 Déc - 16:33
Ce jour-là, j'ai cru voir un fantôme
Han A. Convert & Alyson Everghton
Aujourd’hui je devais retrouver ma meilleure amie en ville, mais cette dernière s’étant désistée au dernier moment à cause d’un soucis avec son petit ami, j’avais finalement décidé d’aller boire un verre avant de rentrer chez moi. Après tout, ce n’est pas parce que celle-ci ne pouvait plus me rejoindre que je devais me priver d’aller boire un café ou d’aller faire la fête quand même. Et puis, elle savait très bien que si elle avait besoin de me parler, elle pouvait m’appeler à n’importe quelle heure. Je serai toujours là pour elle, tout comme elle l’avait été pour moi, par le passé. Bref, après avoir marché quelques mètres, je m’apprêtais à entrer dans le premier bar que j’avais trouvé sur mon chemin, quand soudain j’avais cru être dans autre monde. Surprise de le trouver, là, face à moi, à nouveau, j’étais restée comme paralysée pendant quelques minutes, avant que ce dernier ne m’ouvre la porte et que je ne me décide enfin à rentrer dans ce café. Me retrouver en sa présence me faisait à la fois du bien et du mal et surtout cela me rendait nostalgique des moments que nous avions passé ensemble par le passé, jusqu’à ce jour où il avait disparu de ma vie, sans plus jamais me donner de nouvelles. Tant de questions se bousculaient alors dans ma tête, pourquoi n’avait-il pas gardé le contact avec moi après être parti avec ses parents ? Pourquoi revenait-il aujourd’hui ? Avait-il rencontré quelqu’un et était-il revenu ici pour elle ? Toutes ces questions sans réponses ne cessaient d’aller et venir dans ma tête et pourtant la seule chose que j’avais trouvé à répondre à Han, après qu’il ait finalement pris la parole, c’était quelque chose du genre :
- Contente de voir que tu te rappelles enfin de mon existence…
Bien sûr que j’étais heureuse de le revoir, mais vu la manière dont il m’avait zappé il y a douze ans de cela, vous ne croyez tout de même pas que j’allais l’accueillir les bras grand ouvert si ? J’ai tout de même ma fierté à préserver vous savez.
Dernière édition par Alyson Everghton le Ven 23 Déc - 6:53, édité 1 fois
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Sujet: Re: Ce jour-là, j'ai cru voir un fantôme Lun 19 Déc - 21:27
La voir devant moi me rappelait le bon vieux temps, quand nous étions ensemble. Douze ans déjà. J'avais l'impression que c'était hier que je partais. Si seulement, j'avais eu le temps de lui dire au revoir, lui dire à quel point elle était importante pour moi, cela aurait changé beaucoup de choses. Mais nous étions partis à la va vite, sans que je ne sache pourquoi. Et une fois arrivés à LA, je n'avais pas réussi à lui envoyer un seul sms. Pourquoi ? Je n'en sais trop rien. Peut-être parce que je ne savais pas par quoi commencer ni quoi dire. Tout d'un coup, je me sentais gêné devant elle. Sa petite pique me faisait mal mais elle était justifiée. Je comprenais parfaitement qu'elle ne me saute pas dans les bras après ce que je lui ai fait.
- Touché, fis-je, dans une grimace que même moi je ne saurai expliquer.
La loose, quand même. Je ne savais pas quoi faire devant elle ni quoi dire. Le passé était le passé c'est vrai mais elle avait été le meilleur moment de ma vie et j'avais tout gâché. Je repris un peu de contenance avant de reprendre la parole.
- Je sais que tout ce que je dirai ne changera rien à ce qu'il s'est passé mais je suis désolé. Sincèrement.
Je la regardais droit dans les yeux pour lui faire comprendre que j'étais sincère. Je voulais qu'elle comprenne que j'avais merdé, certes, mais que je m'en voulais énormément. Je voulais me faire pardonner. Enfin, si cela était possible.
- Tu as cinq minutes à m'accorder pour discuter ou tu es là pour quelqu'un ? Auquel cas, je te laisserai. Je ne voudrais pas te déranger.
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Sujet: Re: Ce jour-là, j'ai cru voir un fantôme Mer 21 Déc - 17:27
Ce jour-là, j'ai cru voir un fantôme
Han A. Convert & Alyson Everghton
Ok.. j'avais tout prévu sauf ça. Jamais je n'aurai pensé que ce dernier allait réapparaître comme ça dans ma vie, du jour au lendemain. Quoique apparemment c'était dans ses habitudes de faire ça, puisqu'il avait aussi disparu du jour au lendemain il y douze ans, sans même que je ne puisse le joindre au téléphone et sans qu'aucune réponse à mes lettres ne me soit parvenue. Alors bien évidemment je n'allais certainement pas faire comme si tout était oublié maintenant qu'il était soudainement de retour dans ma vie, c’est pourquoi d’ailleurs, je lui avais dit que j’étais contente de voir qu’il se souvenait de moi. Ce dernier m’ayant par la suite dit qu’il était sincèrement désolé et qu’il savait très bien que l’on ne pouvait pas effacé le passé, j’avais alors secoué doucement ma tête de gauche à droite, tout en lui disant :
- Non ça c’est sûr, rien ne pourra effacer le fait que tu aies disparu de la circulation du jour au lendemain…
Han reprenant ensuite la parole pour demander si j’avais quelques minutes à lui accorder, tout en me demandant subtilement si j’attendais quelqu’un, je lui avais montré une table encore libre, situé non loin de nous, avant de reprendre la parole à mon tour :
- Je veux bien t’accorder quelques minutes… mais ne va pas t’imaginer pour autant que je te pardonne d’avoir disparu comme ça du jour au lendemain d’accord ?
Allant ensuite m’asseoir à la table que je lui avais désigné, j’avais fait signe au serveur de venir prendre notre commande, avant de reposer mon regard sur Han, tout en restant silencieuse.
Dernière édition par Alyson Everghton le Ven 23 Déc - 6:52, édité 1 fois
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Sujet: Re: Ce jour-là, j'ai cru voir un fantôme Jeu 22 Déc - 18:46
Je sentais bien dans sa voix et ses dires que je l'avais blessée. Je me sentais vraiment mal devant elle mais rien qu'à la voir là, je savais que je ne pourrai pas vivre sans elle. Je devais tout faire pour la reconquérir, quitte à évincer le petit-ami voire le mari. Elle était tout pour moi. C'était pas pour rien que je ne l'avais jamais oublié.
- Non bien sûr. Je comprends parfaitement.
Je m'asseyais en face d'elle. J'allais reprendre quand le serveur arriva. Je laissais Alyson choisir avant de commander un café. Après mes deux bières, il fallait être raisonnable. Quelques minutes passèrent sans qu'aucun de nous deux ne parle. Je ne savais pas par quoi commencer. Le serveur nous apporta nos boissons.
- Je suis content de te voir. Tu as l'air en forme. Je …
Mon téléphone sonna. Qui m'appelait à cette heure-ci ? Tiens, c'était mon « ami », celui qui devait me rejoindre il y a déjà une heure. Je refusais l'appel. Après tout, il n'avait qu'à être là à l'heure.
- Excuses-moi, dis-je, en l'arrêtant carrément. Tu sais, je m'en suis voulu de ne pas être venu te dire au revoir. Voulu aussi de ne pas t'avoir appelé pour t'expliquer ce qu'il se passait. Je crois que j'étais surtout en colère contre mes parents de nous avoir séparé. En colère aussi pour avoir accepté cet argent sale pour quitter Vancouver.
Je ne savais pas si elle était au courant ou pas. De cette histoire rocambolesque et j'espérais qu'elle me croirait si je lui annonçais.
- Je sais que ça n'excuse en rien mon silence radio. Mais je sais aussi que je ne t'ai jamais oublié à tel point que j'ai gardé une photo de nous deux sur les marches devant le lycée. Elle m'a jamais quitté, tu sais. Comme tu n'as jamais quitté mes pensées.
Je mettais de côté le fait que je suivais sa carrière de près. Je ne voulais pas l'effrayer pour un premier contact après 12 ans sans nouvelles.
Dernière édition par Han A. Convert le Ven 30 Déc - 14:44, édité 1 fois
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Sujet: Re: Ce jour-là, j'ai cru voir un fantôme Mar 27 Déc - 7:03
Ce jour-là, j'ai cru voir un fantôme
Han A. Convert & Alyson Everghton
Installée à cette table qui se trouvait juste derrière nous, j'étais impatiente d'entendre les explications de mon ex petit-ami. Pourquoi était-il parti, comme ça du jour au lendemain sans me prévenir et sans me donner de nouvelles de lui par la suite ? Avais-je fait quelque chose de mal ? Mille questions allaient et venaient dans ma tête, cependant je me retenais de toutes les lui poser et quand enfin il prit la parole pour me dire qu'il était content de me voir, j'avais acquiescé d'un signe de tête, comme pour lui dire que je l'étais aussi, malgré tout. Puis, alors même qu'il allait ajouter quelque chose, voilà que son téléphone s'était mis à sonner, mais heureusement pour moi, il avait vite fait de couper celui-ci et avait par la suite repris la parole. Tout en l'écoutant, je buvais quelques gorgées de mon café, manquant de m'étouffer avec celui-ci, après que Han ait dit qu'il en voulait à ses parents d'avoir accepté une somme d'argent pour quitter la ville et de l'avoir séparé de moi, quelques années auparavant.
- Quoi ? Comment ça tes parents ont été payé pour quitter la ville ? Par qui ? Et pourquoi, tu ne m'as pas appelé en arrivant dans cette nouvelle ville pour me dire que tu avais dû suivre tes parents et que tu n'avais pas eu l'intention de me quitter sans rien dire ? Tu avais ton téléphone et tu connaissais mon numéro tout de même.
Han reprenant la parole en s'excusant de ne pas m'avoir appelée depuis son départ, m'avait ensuite dit qu'il avait gardé une photo de nous deux, à l'époque où nous sortions ensemble, ajoutant par la même occasion qu'il ne m'avait jamais oubliée. Surprise par cette révélation, j'avais alors repris la parole, après quelques secondes durant lesquelles le silence s'était installé à nouveau autour de nous :
- Tu dis ne pas m'avoir oubliée, mais tu n'as même pas cherché à me joindre ou à m'écrire depuis ton départ, comment je pourrai te croire Han ? Quand tu es partie, je me suis retrouvée comme une idiote et tous mes appels restaient sans réponses en plus de cela. Même mes lettres. Maman me disait toujours, à chaque fois que je lui demandais de poster une lettre pour toi, que si tu ne donnais pas de nouvelles cela voulait dire que tu étais passé à autre chose, alors au fil du temps, j'ai fini par être convaincu que c'était la vérité et j'ai arrêté de t'appeler ou de t'écrire, parce que cette situation devenait invivable et il fallait que j'aille de l'avant si je voulais pouvoir m'en sortir dans la vie.
Regardant par la suite autour de nous, tout en buvant à nouveau quelques gorgées de mon café, j'avais ajouté :
- Et si ce soir je ne t'avais pas croisé par hasard, est-ce que tu aurais cherché à me retrouver ou bien alors ce n'était pas du tout plan ?
Sujet: Re: Ce jour-là, j'ai cru voir un fantôme Ven 30 Déc - 14:53
Je soufflais. La discussion était ardue et je la sentais sur les nefs. Cela n'allait pas être simple de tout lui expliquer sans que je ne me prenne une baffe ou quelque chose dans la figure. Certes, je l'aurai mérité. Amplement. Mais j'avais aussi envie que cela ne vire pas aux règlements de comptes.
- Ça ne m'étonne même pas que tes parents ne t'aient rien dit là-dessus. C'est eux qui ont payé les miens pour nous éloigner, fis-je légèrement énervé. Je pensais qu'on s'entendait bien eux et moi mais force est de constater qu'ils me pensaient pas assez bien pour toi pour nous faire partir aussi loin. Et c'est que je les ai cru. C'est en partie pour ça que je ne t'ai pas appelée. Parce que j'avais honte de t'avoir abandonné. Honte de mes parents. Honte de n'avoir pas pu élever la voix pour leur dire que tu étais tout pour moi. Et …
Je sentais les larmes monter. C'était bien la première fois depuis la mort de ma mère que je ressentais cette émotion. Je m'étais endurci au fil des années mais en lui racontant ma partie de l'histoire, tout me revenait en tête et je ne pouvais pas me contenir.
- Et en même temps, j'ai été tellement énervé que j'en ai claqué mon téléphone contre un mur. J'ai passé des jours, cloîtré dans ma chambre, à ne parler ni voir personne. J'ai acheté un nouveau téléphone au bout d'une semaine à LA.
Puis, je me suis arrêté de parler et quand elle m'annonça avoir téléphoné mais surtout envoyé des lettres, mon sang ne fit qu'un tour.
- Je n'ai jamais reçu une de tes lettres et j'imagine que tu n'en as reçu aucune de ma part, demandais-je en soufflant de nouveau. Je ne sais même pas pourquoi je pose la question, je connais déjà la réponse. Je crois que nos parents ont tout fait pour que nous nous recontacterions plus.
Je regardais mon café que je n'avais pas encore touché. Je jouais le tout pour le tout en ce moment même et il m'était difficile de garder mon calme avec toutes ses nouvelles informations en ma possession.
- Cela ne fait que quelques semaines que je suis arrivé à Vancouver et tu me croiras ou pas, mais j'allais te contacter. J'ai juste été un peu débordé. Entre le déménagement et le boulot, j'ai eu un peu de mal à me remettre sur pied. Mais je tenais expressément à te revoir pour t'expliquer ce qu'il s'était passé. Parce que oui, je ne t'ai jamais oublié. Parce que tu es la seule à m'avoir fait découvrir ce qu'est réellement l'amour.
C'était peut-être un peu trop mais les mots étaient sortis plus vite que je ne l'aurai pensé.
HRP:
J'espère que ça te plaira et que ce n'est pas trop brouillon. J'avoue, je me suis lâchée sur les explications et j'ai l'impression de m'être mélangée les pinceaux lol
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Sujet: Re: Ce jour-là, j'ai cru voir un fantôme Mar 3 Jan - 3:17
Ce jour-là, j'ai cru voir un fantôme
Han A. Convert & Alyson Everghton
Entendre mon ex petit ami me dire que quelqu’un avait payé ses parents pour qu’il quitte le pays, en compagnie de sa famille, sans rien me dire auparavant, avait eu le don de m’énerver. Oh je n’étais pas en colère contre lui, mais je l’étais surtout envers ses parents et aussi envers ces personnes qui avaient osé proposer ce deal aux parents de Han. Comment ceux-ci avaient-ils pu accepter de tout quitter comme ça, du jour au lendemain, pour de l’argent, alors qu’ils savaient très bien qu’Han et moi on était fous amoureux l’un de l’autre ? Et pourquoi d’autres personnes leur avaient proposé de quitter la ville de cette manière ? Voulant comprendre ce qu’il s’était réellement passé et surtout savoir qui étaient ces personnes qui nous avaient séparé de force. Ce dernier ayant alors repris la parole, j’avais l’impression de sombrer peu à peu dans un cauchemar. Ou bien alors j’étais dans un de ces rêves un peu bizarre et Han n’était pas réellement là… ah ben non, il était bel et bien là, assis face à moi, en train de me dire que ça ne l’étonnait guère que mes parents ne m’aient rien dit concernant ce départ précipité.
- Qu’est-ce que mes parents viennent faire dans cette histoire ?
Evidemment, en ayant entendu cette première phrase je m’étais doutée de ce qu’il allait me dire ensuite, mais j’avais énormément de mal à croire ce qu’il me racontait. Mon père n’aurait jamais pu me faire un truc pareil. En revanche, connaissant ma génitrice, elle, elle était totalement capable de faire ça. D’autant plus qu’elle avait toujours été jalouse de l’attention que mon père me portait, quand ces derniers étaient encore mariés. Alors vous vous doutez bien qu’en ayant divorcé et en s’étant remariée avec un alcoolique, celle-ci devait une fois de plus être tellement jalouse de ma relation avec Han. Je le savais capable de bien des choses, mais jamais je n’aurai imaginé que ma mère aurait pu en arriver à réellement faire une telle chose. Pourtant, quand Han venait chez nous, lors des week-end de garde de maman, cette dernière n’avait pas l’air de montrer de l’aversion pour lui, bien au contraire. Elle appelait souvent les parents d’Han pour les convaincre de laisser le jeune homme dormir chez elle, dans la chambre d’amis, alors bien entendu, jamais à l’époque, je n’aurai pu penser une seule seconde qu’elle s’amuserait à proposer de l’argent aux parents de mon petit ami pour qu’il quitte Vancouver. Essayant de comprendre comment ma mère avait pu en arriver là, Han m’avait tiré de mes pensées en me faisant part du fait qu’il était tellement énervé après avoir appris tout cela qu’il avait balancer son téléphone contre le mur de sa chambre et que c’était pour cette raison que je n’avais eu aucun coup de fil de sa part, après son départ.
- Tu connaissais pourtant mon numéro par cœur, pourquoi tu n’as pas essayé de m’appeler depuis le fixe de chez toi, quand tes parents n’étaient pas là ? Tu ne vas pas me dire que tes parents cachaient le téléphone en sortant ou qu'ils étaient collés à toi vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept, quand même ? Si ?
Lui ayant ensuite dit que je lui avais envoyé des lettres et que jamais je n’avais obtenu de réponses à celles-ci, j’avais vu mon ex complètement exaspéré. Puis lorsque ce dernier m’avait dit m’avoir écrit lui aussi, j’avais fini par réaliser que ma mère devait une fois de plus être au milieu de tout ça. Elle s’était vraiment bien foutu de ma gueule en me disant que s’il ne me répondait pas, c’était sans doute parce que Han était passé à autre chose. Poussant alors ma tasse de café au milieu de la table, bien qu’elle ne soit pas terminée, j’avais fini par reprendre la parole, à l’attention de mon premier amour :
- Je… Pourquoi est-ce qu’ils ont fait ça ? Que ma mère soit jalouse de moi ça, ça n’a jamais été un secret, mais en revanche, je ne comprends pas comment tes parents ont pu se laisser avoir par elle. Si ça se trouve ma mère savait quelque chose sur eux, qu’ils ne voulaient pas que tu saches et elle a réussi son coup en les faisant chanter.
Je la savais capable de bien des choses, même à faire des coups bas à mon père, pour le faire souffrir, mais de là à tout mettre en œuvre pour faire souffrir sa propre fille… on avait quand même passé un cap là. Passant par la suite une main dans mes cheveux, je prenais sur moi pour ne pas laisser ma colère prendre le dessus et à l’entente des derniers mots de Han, ma colère s’était peu à peu estompée… déjà du temps où nous étions ensemble, il avait le don de me calmer rien qu’en prononçant quelques mots et apparemment c’était encore le cas aujourd’hui. Pourtant, plutôt que de lui dire que moi aussi je ne l’avais pas oublié, bien que les années soient passées depuis notre rupture si soudaine, j’avais préféré garder ça pour moi et simplement dire :
- Je… je ne sais vraiment pas quoi te dire… tout ça, ça fait un peu trop d’un coup pour moi… Ce que je veux dire c’est que tu as disparu pendant des années et là, tu reviens tout à coup dans ma vie et je dois non seulement gérer ton retour, mais en plus je dois encaisser le fait que c’est à cause de ma… de cette femme, que tu as disparu de ma vie comme ça il y a douze ans. Tu peux comprendre qu’il va me falloir pas mal de temps pour digérer tout ça et mettre tout ceci derrière moi une bonne fois pour toute, n’est-ce pas ?
Sujet: Re: Ce jour-là, j'ai cru voir un fantôme Jeu 5 Jan - 19:04
Plus la discussion avançait, plus je sentais que tout ceci m'échappait. J'étais vraiment au plus mal et je ne savais pas comment me dépêtrer de tout cette merde. Je m'engouffrais dans mes explications qui avaient l'air d'avoir ni queue ni tête et je sentais bien qu'Alyson avait des doutes quand à la véracité de mes dires. Mais pourtant, je ne pouvais pas être plus sincère qu'aujourd'hui.
- Qu'est-ce que tu veux que je te dise là-dessus ? Je sais que j'ai pas géré. Pas géré du tout même. J'ai laissé ma colère envers mes parents prendre le dessus sur tout le reste.
Depuis tout ce temps, j'étais en colère contre mes parents mais aussi contre moi-même. Je n'avais pas eu le courage de l'appeler pour tout lui expliquer à l'époque et je le regrettais maintenant.
- J'aurai dû t'appeler, c'est vrai. Tout t'expliquer à l'époque et repartir sur de bases saines. Et c'est pour ça que …
Je relevais la tête, qui ne cessait de regarder cette tasse de café depuis plusieurs minutes, et plantait mon regard dans ses yeux bleus océans.
- C'est pour ça que je voulais prendre contact avec toi. Je voudrais essayer de réparer mes erreurs, te faire comprendre que j'ai été qu'un con fini. Après, je comprendrai que tu ne veuilles plus entendre parler de moi, que tu ne veuilles plus me voir. Mais au moins, j'aurai pu te dire à quel point je suis désolé d'avoir agi de la sorte avec toi.
Je jouais le tout pour le tout dans cette affaire. C'était une question, non pas de vie ou de mort, mais de maturité, d'être un homme prenant ses responsabilités. Et là, elle me pose la question que j'attendais entre autres choses : pourquoi mes parents ont-ils accepté l'argent ?
- Tout ce qu'ils ont su me dire c'est que c'était une occasion en or de se faire un peu de thunes. Tu parles.
Je ris jaune. Comment avaient-ils pu faire ça ? Accepter de l'argent aussi facilement ? Ma colère ressort contre eux alors que je croyais les avoir pardonnés.
- Après, tu as peut-être raison mais si c'est ça, ils ne me l'on jamais dit. Et encore moins depuis que maman est décédée. Ça a jeté quelque peu un froid dans la famille.
Je me souviens encore des disputes avec ton père sur l'arrêt de mes études, sur le choix de devenir mannequin à temps complet et aussi par rapport aux choix que je laissais à mes sœurs quant à leur avenir professionnel. Et puis, le père n'acceptait pas que je l'aide au niveau financier alors effectivement, c'était pas vraiment la joie à ce moment-là. Et puis là, c'est le choc. Elle m'explique qu'elle a besoin de temps pour accepter toutes ses infos. Un choc mais je la comprend. Même moi, à sa place, j'aurai fait pareil.
- T'inquiète pas. Je comprend parfaitement. Je … Je te laisserai tout le temps qu'il te faudra pour accuser le coup. Je veux te forcer en rien.
Je suis content de voir qu'elle ne me ferme pas totalement la porte. Je sais que c'est qu'il me faut dans ma vie. Douze ans que je ne l'ai pas oublié. Douze ans que je l'ai dans la peau.
- Je te laisse mon numéro de téléphone. Tu m'appelles quand tu veux ou tu ne m'appelles pas. C'est comme tu veux, fis-je, en cherchant un bout de papier et un stylo.
Je me dépêche à tout écrire et je luis tend le papier.
- C'est toi qui choisis, finis-je par dire.
Tout d'un coup, je me sentais mieux. Plus libéré d'avoir pu lui expliquer tout ça. Je sais que tout ce que j'ai pu lui dire était brouillon – même moi, je m'y perdais quelques fois – mais elle savait tout. Et notre avenir, si tant est qu'il y en avait un, était entre ses mains.
Invité Invité
Sujet: Re: Ce jour-là, j'ai cru voir un fantôme Jeu 12 Jan - 6:08
Ce jour-là, j'ai cru voir un fantôme
Han A. Convert & Alyson Everghton
Je pensais que ma génitrice m’avait tout fait mais ce n’était pas le cas. Non, aujourd’hui encore je venais d’apprendre que cette dernière avait fait la pire des choses qu’une mère puisse faire à sa fille. En payant les parents de Han pour que ces derniers partent à l’autre bout du monde le plus tôt possible, afin d’éloigner mon petit ami de moi, elle ne se doutait peut-être pas qu’elle n’avait fait que me déclarer la guerre. Si pendant des mois j’avais pris sur moi, en refusant d’aller au conflit avec elle, il était évident qu’une fois sortie de ce bar, je reprendrais contact avec elle pour lui dire une fois pour toutes tout ce que je lui reprochais et surtout lui faire savoir que Han était de retour dans ma vie et qu’il m’avait tout dit. Pas question que je ne la laisse s’en tirer comme ça. Han m’expliquant qu’il ne savait pas pourquoi ses parents avaient cédé au chantage de ma mère, si ce n’est que pour eux c’était une bonne occasion de se faire un peu plus d’argent, j’avais soupiré légèrement avant de reprendre la parole :
- Tu parles de parents… si vraiment ils s’étaient préoccupés de nous, jamais ils n’auraient fait une telle chose. Si mon père savait ce qu’ils ont fait, je suis prête à parier qu’il irait voir cette femme qui m’a mise au monde pour lui régler son compte…
Ce dernier m’ayant ensuite fait part du fait qu’il ne m’avait pas oublié et qu’il n’avait jamais aimé une autre fille comme il m’avait aimé, je n’avais rien trouvé de mieux que de fuir, alors que je ne l’avais pas oublié non plus et que mes sentiments pour lui n’avait pas disparu, malgré toutes ces années passées. Même en le détestant pour m’avoir abandonnée comme ça il y a quelques années de ça, je n’avais pas cessé de l’aimer. Bien sûr que j’aurai aimé lui dire tout ça, mais au lieu de ça, j’avais simplement dit à mon ex qu’il me faudrait du temps pour encaisser tout ça et mettre toute cette histoire derrière moi pour de bon. Heureusement ce dernier avait l’air de comprendre ce que j’avais voulu dire et quand il m’avait donné son numéro en me disant de faire ce que je voulais avec, j’avais esquissé un léger sourire avant de lui répondre, tout en prenant le papier que Han me tendait :
- Merci. Merci pour ton numéro, pour tes excuses, mais aussi et surtout pour ta compréhension. Je ne peux pas te promettre à l’heure où je te parle que tout redeviendra comme avant entre nous un jour, mais en tout cas, je te promet de te rappeler, une fois que j’y verrais plus clair, d’accord ?
En lui disant ces mots j’étais plus que sincère avec lui. J’avais bien l’intention de rappeler et de ne pas le laisser partir loin de moi. Pas question que je ne sois séparée de lui une fois de plus. Ah ça non.