faut pas respirer la compote, ça fait tousser

◊ L'essentiel en quelques mots.

■ Nom : Zhang ■ Prénom : Daiyu ■ Âge : 19 ans ■ Lieu de Naissance : Toronto, Ontario, Canada. Comme le pancake en avion. ■ Nationalité : Sino-canadienne, je sais pas si c'est les yeux bridés, les cheveux noirs ou la peau citronnée, mais y a toujours quelque chose qui la trahi. ■ Occupation : Survivre, déjà, c'est un boulot à plein temps (et c'est pas aussi inné que respirer qu'on se le dise) et puis serveuse de nuit dans un restaurant chinois H24, on joue sur l'authenticité ethnique de sa tronche ■ Statut Civil : célibataire ■ Orientation Sexuelle : je t'explique les critères de base: humain, vivant, sain d'esprit, majeur et consentant, après c'est chipoter sérieusement. Vu que tu veux vraiment un mot, disons pansexuelle.

◊ Les petits détails croustillants.

■ Les Anecdotes.

の Monsieur Zhang, digne héritier d'une famille sans le sous d'expatriés chinois qui ne parlent encore que le chinois, a vécu dans la rancœur futile, mais permanente d'un pays qui lui promettait tout et ne lui donnait rien si ce n'est des ordures à ramasser. En même temps lorsqu'on est d'origine asiatique et qu'on glande rien à l'école, faut pas s'étonner, on est loin du cliché de hacker de génie qui va aller mettre des photos de courgettes sur le site du FBI. Alors, forcément, lorsqu'il rencontre une superbe canadienne à la carrière prestigieuse d'avocate et qu'elle est bête assez pour tomber amoureuse de son accent maladroit et de ses yeux en amande, il se dit que c'est bon, la chance va tourner, il a son ticket pour une vie meilleure. Te fous pas trop de sa gueule, on fait tous des erreurs dans la vie. Comme tout le monde, ils connaissent les trois années lune de miel. Tout est rose, tout est beau et dans la foulée on va pondre un môme, ça ne fera que consolider notre amour, troubadour et saxophone de sortie. Sauf que si on passait vraiment de looser à roi du monde en trouvant LA bonne personne, ça se saurait. A force de sous estimer les forces mystérieuses de notre cosmos, on finit par se prendre son coup de pied dans les castagnes. Métaphoriquement bien sur. Sa bien aimée meurt en couche, enfin elle a eu le temps de dégager le bébé et puis elle est mourute. Coup dur pour cet amoureux transit qui trouvera refuge dans la belle somme d'argent que sa douce lui laisse ou plutôt dans l'alcool que cet argent lui permet de se procurer. Qu'est ce que vous voulez qu'elle fasse avec une famille pareille la gamine ? Elle a même pas 8 ans qu'elle se prend régulièrement des roustes pour un oui ou pour un non. Enfin quand il arrive encore à viser, ça va sans dire.  

の Virée de l'école parce que son père a finalement bu les quantités de vodka suffisantes à financer sa scolarité, Daiyu commence sa nouvelle vie à l'âge de 14 ans et, par ce que tout commencement digne de ce nom à besoin d'une action qui restera figée dans les annales, part en volant la seule guitare qu'il y a en salle de musique. (Bon ça restera gravé dans les annales de l'école, tout au plus, mais c'est un accomplissement en soi). Il lui faut bien un souvenir de ses plus belles années. Puis c'est utile pour gratter quelques pièces aux passants lorsqu'elle se fait virer de la bibliothèque parce que c'est l'heure de fermeture. Pièces qu'elle utilise justement pour financer son abonnement à la dite bibliothèque comme ça la boucle est bouclée et elle, elle a un endroit où passer l'entièreté de sa journée à apprendre, par elle-même. Quand y a pas le choix, y a pas le choix. Plus il est tard lorsqu'elle rentre chez elle, plus il est probable que le paternel ait échoué dans son vomi sur le sol du salon et demeure inconscient suffisamment longtemps pour qu'elle puisse partir de bon matin sans être vue. S'il se rappelle encore qu'il a une fille, c'est parce qu'il a besoin de quelqu'un pour aller lui acheter sa binouze, on va pas se leurrer.

の Un jour se fut le coup de trop et surtout la cuite de trop. En voyant le sol du salon jonché par les bouteilles vides, en respirant la puanteur d'un endroit où macère transpiration, mégots de cigarette et vomi, en essuyant une nouvelle crise d'un ivrogne pour lequel elle n'existe que lorsqu'il a besoin de déverser sa rage et son ébriété, Daiyu se barre. Purement et simplement. Elle se fait un sac, vole tout objet de valeur et le peu d'argent qu'il reste dans les fonds de tiroir, emporte sous son bras le bébé chien qu'elle a recueilli en secret quelques semaines plus tôt et elle se casse de là avant que l'autre n'ai émergé d'un nouveau coma. A 17ans, Daiyu lève le pouce et se laisse emporter loin, très loin de là. Vivant de maigres repas volés ou gagnés de petites chansons bien exécutées ou, plus rarement d'un peu de compassion, elle n'est plus personne pour qui que ce soit. Et, même si les hivers sont rudes, ça l'arrange bien comme ça. Arrivée à Vancouver, elle décide de ne pas aller plus loin et les rues de la ville seront désormais sa nouvelle maison. Presque mieux que là d'où elle vient.

の Sa première douche chaude, elle n'y goûte que trois mois après être arrivée à Vancouver. L'hiver est mordant, bien installé et dormir dans la rue devient un peu plus pénible chaque jour alors, un beau soir qu'elle passe devant un motel miteux qui semble calme et surtout très peu surveillé, elle met en pratique les nouvelles compétences que la rue lui aura offert: le crochetage de serrure. Un sport dans lequel elle excelle tellement que si c'était un sport olympique, elle serait hors compétition, même dans la catégorie poids lourds. S'offre à elle une chambre vide et ce Graal des temps modernes que nous appelons salle de bain. Enfin vide... toutes les bonnes choses ont une fin, elle a à peine le temps de se rhabiller qu'un mec fait irruption dans l'endroit et qu'une odeur familière assaille notre pauvre donzelle aux cheveux propres et aux joues rosées. L'alcool. Le type est aussi plein qu'une cuve à pétrole en Arabie Saoudite et, peu importe qu'elle se soit ébouillantée juste deux minutes auparavant, Daiyu est prise de sueurs froides. Heureusement qu'Odin est bien dressé et habitué à grogner dès qu'un étranger s'approche un peu trop d'elle car le bon chien chien à sa maman gardera l'intrus à l'écart juste assez longtemps pour que la jolie clodo rassemble toutes ses affaires et foutent le camp à la vitesse de la lumière. Malgré cette mauvaise expérience, Daiyu prend, à partir de ce moment là, l'habitude de squatter les chambres de motels qui semblent vides lorsqu'il fait trop rude dehors. L'été elle préférera le cimetière ferroviaire où on trouve tout un tas de vieux wagons abandonnés qui font un endroit parfait pour quelqu'un que personne ne veut voir. C'est à l'écart, c'est discret et c'est abandonné, je sais je me répète mais c'est un facteur clé l'abandon, parce que là-bas personne ne vient trop la faire chier et elle peut même stocker des couvertures et un vieux matelas trouvé aux poubelles. C'est presque une maison potable. Bon faut pas faire la fine bouche non plus hein.

の Malgré qu'elle soit payée une misère (dans l'hypothèse ou elle est payée) pour les heures qu'elle preste au restaurant chinois où elle travaille de nuit, c'est un boulot qui lui apporte beaucoup trop d'avantages pour qu'elle ne se permette d'être difficile. La tenue de travaille est fournie et il y a des douches (avec de l'eau chaude) dans le vestiaire des employés. Travaillant de nuit, elle subit un peu moins les chutes de température qui arrivent à ce moment de la journée. Ça lui laisse un temps considérable en journée pour squatter la plus grosse bibliothèque de Vancouver et y continuer son auto-instruction. Et puis surtout, ça lui permet de bouffer à l'oeil quatre fois semaine (si on ne compte pas ce qu'elle arrive à chaparder en douce bien entendu). Puis Odin aime se balader dans le quartier en l'attendant.  

■ Les Tocs & Manies.

Odin est un énorme husky qu'elle a recueilli lorsqu'il était encore tout bébé et qu'elle habitait encore à Toronto. C'est une bête imposante, extrêmement loyale, répondant au doigt et à l'oeil et surtout son plus gros atout dans la vie qu'elle mène. Si elle peut se vanter de n'avoir encore jamais été volée ou violentée ou violée (et autres adjectif en "ée") malgré les deux années pleines à vivre dans la rue, c'est bien grâce à lui. Ils se tiennent chaud en hiver aussi et quand il voit qu'elle est trop fatiguée, il lui porte même son sac. T'as plus parfait  toi comme compagnon d'infortune ? J'en doute. の Elle sait crocheter un peu près n'importe quelle serrure en moins de temps qu'il ne faut pour commander une pizza mise en numéro préférentiel. Elle sait désactiver pas mal d'alarmes aussi et, malgré qu'elle n'ait pas son permis, faire démarrer une voiture sans les clés. Faut ce qu'il faut msieurs dames. の Elle a une mémoire purement exceptionnelle ! De ces gens qui vous lisent le plus assommant des bouquins de droits et qui savent vous en réciter le contenue des mois après. Elle était d'ailleurs une excellente élève à l'époque bénie où elle pouvait encore aller à l'école et si elle en avait eu l'opportunité, elle aurait aimé devenir médecin. C'est compromis, t'en conviendras. の Lorsque ça devient vraiment difficile et que l'argent vient à manquer plus cruellement que d'habitude, il lui arrive de penser au racolage. Elle se sait jolie (malgré que son train de vie ne soit pas ce qu'il y ait de plus sain pour le corps et l'esprit) et elle n'a pas de problème avec le sexe. Malgré tout, elle s'est toujours résolue jusqu'ici à ne pas tomber dans ce train de vie encore plus dangereux que le sien ne l'est déjà. Cela dit, elle n'a aucun scrupule à montrer chez ceux qui lui témoignent de l'intérêt, se faire plaisir et puis partir comme une voleuse. Oui oui, avec le contenu du portefeuille et l'un ou l'autre objet revendable. Mais discret hein, si tu piques l'écran plat, il faudra pas très longtemps avant que le propriétaire ne s'en rende compte. Puis c'est subtile caché sous un pull en pleine rue... En fait il lui faudrait un sugar daddy. Avec sa bouille d'enfant, elle devrait pas avoir trop de mal à se trouver un vieux perturbé un peu riche si ? T'en connaitrais pas, par hasard ? の C'est une louve déguisée en agneau. Derrière son visage de bébé, elle est d'une grande douceur, jusqu'à ce qu'on l'oblige à montrer les crocs. Au premier abord, on a du mal à croire qu'elle ait pu survivre dans la rue aussi longtemps, elle ne semble ni avoir la carrure, ni avoir le caractère pour. の Elle est capable de négliger sa santé si les liquidités viennent à manquer, par contre si Odin à le moindre petit soucis, c'est direction la clinique vétérinaire direct. D'ailleurs si tu veux une anecdote: elle se rend toujours à la même clinique vétérinaire pour Odin et un jour c'est elle qui a fait un malaise et est tombée dans les pommes. Intelligent comme pas deux le clebs, il l'a tant bien que mal transportée sur son dos jusqu'à cette même clinique en espérant qu'on puisse l'y aider. Bon il a fallut lui expliquer qu'ils font pas les humains là-bas, mais il n'empêche que ça lui aura peut-être bien sauvé la vie. Encore une fois. の Elle joue de la guitare depuis qu'elle a 10 ans et est du genre vachement douée. En même temps mis à part squatter la bibliothèque pour étudier, elle a longtemps pas eu grand chose d'autre à faire, elle en a des heures d'entrainements sous la ceinture. Elle compose énormément ces propres chansons et les chante plus souvent encore au détour des rues de Vancouver. Particulièrement les rues touristiques, les touristes sont les plus généreux. L'un des projets qui lui tient le plus à cœur, si elle avait un endroit où le planquer, c'est de retaper un vieux piano et apprendre à en jouer. の Si vous voyez passer une gonzesse, les cheveux aux vents, sur un skateboard et tiré par un énorme chien, c'est pas mère Noël qui est en retard au meeting des nains, c'est juste Daiyu. Pas d'inquiétude. の Même si elle ne dirait pas non à vivre une vie plus facile et plus confortable, il ne faut pas t'attendre à ce qu'elle accepte l'aide des autres aussi facilement. La fierté on s'assoit dessus hein c'est juste qu'elle est que trop habituée à être laissée à elle-même qu'elle ne conçoit pas qu'on s'intéresse réellement assez à elle pour la sortir d'où elle est. Sa vie, aussi difficile soit elle, a aussi un goût de liberté qui lui plait dans les bons jours et l'idée de se retrouver à dépendre de quelqu'un d'autre qu'elle-même ça lui file des cauchemars. の Elle n'achète jamais rien les rares fois où elle se rend dans des magasins de cosmétique et, je te vois venir, elle ne vole rien non plus. En fait elle utilise les échantillons testeurs pour se maquiller les jours où elle veut paraitre un peu plus présentable. Fais pas ta mijaurée, on l'a toutes déjà fait. Tiens il me faudrait un petit coup de rouge à lèvre, aller hop c'est gratuit. の Elle aimerait se faire tatouer, elle trouve cet art fascinant, mais elle n'a pas les moyens. Par contre, elle a un piercing au téton droit grâce à une fille, perceuse de métier, qu'elle a mit dans son lit... ou plutôt la fille à mis Daiyu dans son lit. Enfin tu piges quoi. の Son degré de respect pour un être humain chute drastiquement à l'instant même où cet être humain se met à boire de l'alcool devant elle. C'est viscéral. の