L'hôpital, c'était quelque chose de froid à ses yeux. C'était le genre d'endroit qui ne lui évoquait que la mort. La mort des gens qu'il aimait. C'était dans cet hôpital qu'il les avait tous perdus, quasiment. Tous les gens de sa famille qu'il avait vu mourir, avaient fini leur vie dans ce endroit stéril, froid, morbide. Taylor ne se sentait pas très à l'aise, et était pris de frisson. Trudy, sa femme était en train de faire des examens, avec le médecin, qui quelques années auparavant, leur avait fait les analyses pour dépister le sida. Et l'angoisse était tout aussi palpable, bien qu'ils aient quelques années de plus. Il les avait prévenus qu'une fois les examens faits, ils allaient devoir s'installer tous les deux, et attendre encore un peu, pour vérifier. Le couple essayait d'avoir des enfants. Alors, il était question de vérifier que Trudy puisse les accueillir sans problème dans son ventre. Ils avaient déjà vérifié la semaine d'avant si pour lui, tout allait. Et c'était le cas, tout était en ordre. Il ne manquait plus qu'on lui dise la même chose pour qu'ils aient l'espoir de petits bouts qui courraient dans leur maison.
Sa femme venait de sortir, et avec un sourire tiré, il lui avait tendu la main, pour qu'elle vienne avec lui. Il l'avait serrée dans ses bras. Taylor ne savait pas quels examens ils avaient du lui faire, et par mesure de sécurité, il ne le demanderait pas. Ils s'étaient assis, et Taylor avait regardé sa femme, avec ses yeux d'adolescent amoureux. C'était un regard qu'il n'avait jamais perdu avec elle. Il l'aimait encore plus qu'au premier jour. Plus encore que lorsque les papillons commencent à jouer des tours à son estomac. C'était bête, fleur bleue, même un peu niais, mais c'était comme ça. Il l'aimait. Il posa sa main sur son genou, et passa son autre main dans son cou, qu'il caressa. Ca va mon amour ? Tu veux que j'aille te chercher quelque chose à manger ? Un café ? Comme il ne savait pas vraiment ce qu'il s'était passé, et qu'il l'imaginait autant angoissée que lui. Il était évident que pour les femmes et les hommes, les tests n'étaient pas pareils. Pour lui, ça avait été simple. Mais il imaginait toujours que pour elle, c'était plus dur. Parce qu'il ne voulait pas la voir souffrir, il essayait, niaisement, de tout faire pour elle.