nom :Rinaldi, hérité de son père. Cette famille dont elle a passé tant de temps, adolescente, à maudire la proximité, l'immensité, le caractère envahissant. Une tribu dont elle aurait aimé parfois pouvoir se détacher, le temps d'un instant, pour ne plus subir les dizaines de regards trop protecteurs à son égard. Mais ils sont ses repères, ils sont la personne qu'elle a été, celle qu'elle est, celle qu'elle voudrait être. Ils lui manquent, parfois, souvent, depuis qu'elle est partie. prénom :Lola. On pourrait croire à un diminutif, mais son acte de naissance porte bien la mention de ce prénom d'origine espagnole. Ses parents l'ont choisi en l'honneur de sa grand-mère paternelle, Dolores, qui était surnommée ainsi par toute sa grande famille. Petite, ce lien avec la vieille femme, qu'elle admirait tant, la rendait fière. Aujourd'hui, elle en regrette parfois les consonances enfantines, insouciantes, qui finalement lui ressemblent encore beaucoup plus qu'elle ne voudrait l'admettre. âge :25 ans, bientôt 26. Elle tente de considérer ça d'un oeil peu impressionné, mais la vérité est toute autre. lieu de naissance :Naples, Italie. Un 17 décembre. Depuis qu'elle est en âge de savoir ce que c'est, elle rêve d'avoir un jour de la neige pour son anniversaire. Ce souhait ne s'est encore jamais réalisé, mais cette année à Vancouver sera-t-elle différente? nationalité :Italienne. Et c'est plus forte qu'elle, tout l'y ramène. occupation : Depuis son retour à Vancouver, il y a quelques mois, elle a trouvé un petit boulot de serveuse dans un café-librairie. Elle s'était dit que c'était temporaire, mais plus le temps passe, plus ça lui plaît. statut civil :Célibataire. Elle tombe amoureuse, Lola, elle tombe même folle amoureuse parfois, mais toujours pour un ou deux mois, pour un ou deux soirs. Elle prend l'amour comme elle prend la vie, c'est dire le peu de sérieux qu'elle y accorde. orientation sexuelle :Hétérosexuelle. A vrai dire, Lola ne s'est jamais vraiment posé la question ; elle ne s'en pose déjà pas sur son futur imminent, alors pourquoi s'encombrer d'interrogations sur quelque chose d'aussi primaire que ses pulsions sexuelles ? Son passé amoureux ne comporte que des hommes, mais rien ne l'empêchera de suivre ses envies. passions : La cuisine. Sans doute l'une des seules choses qu'elle ne prend pas à la légère. Depuis les premiers gâteaux de sable et les soupes de feuilles mortes, jusqu'à assister son grand-père dans son petit restaurant de Naples. Haute comme trois pommes, elle tendait les ingrédients, les faisait tomber souvent, les rattrapait toujours à temps. C'est une histoire de famille, la cuisine, chez les Rinaldi, et elle elle est tombée là-dedans comme dans une marmite. Toujours à l'affût de nouvelles recettes, de nouvelles saveurs, elle teste, n'est pas souvent satisfaite du résultat mais recommence. Vancouver, c'est le miroir d'expériences culinaires inédites qu'elle a hâte d'expérimenter. Les langues C'est pas pour rien qu'elle s'y est sentie attirée dès lors qu'il a fallu choisir un domaine dans lequel poursuivre après le lycée. Elle adore ça, Lola, apprendre un nouveau langage, ses sonorités, ses nuances, ses termes bien à lui. En plus de l'italien, elle parle français, anglais, un petit peu le russe et un tout petit peu le bulgare aussi. Mais elle en a encore toute une liste qu'elle voudrait connaître.
— Les petits détails croustillants.
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darling don't you ever grow up (1994) :
"Fais attention, Lola." Pas besoin de lui répéter cette consigne, la fillette est déjà entièrement concentrée par sa tâche, ses grands yeux bruns écarquillés par l'effort. Délicatement, elle serre le petit corps chaud contre elle, aussi minuscule qu'elle l'a un jour été, plus fragile qu'elle ne le sera jamais. La main de sa mère vient soulever la tête du nourrisson pour l'apposer doucement contre son épaule, et elle sent soudain les lèvres du bébé contre la peau nue de son cou, la faisant frissonner. Elle en a tellement rêvé, de cette petite soeur. Elle l'a quémandée à Noël dernier, et à son précédent anniversaire. Ce n'est pas qu'elle s'ennuie ou qu'elle manque de camarades de jeu, Lola, après tout ses cousins vivent tout près, et elle peut partager avec eux ses idées espiègles et ses bibelots. Mais elle voulait quelqu'un à protéger de toutes ses maigres forces, quelqu'un à qui raconter des histoires même si elle trébuche sur chaque mot, quelqu'un à qui apprendre le monde détail par détail. Elle voulait ce lien indéfectible qu'elle sent déjà se nouer entre elle et le petit être logé contre sa nuque, quelque chose qui la dépasse et qu'elle ne peut pas encore appréhender dans son entièreté. Elle ne sait pas encore l'amour qu'elle va lui porter au delà de toutes les tempêtes, le besoin ancré dans sa chair de la protéger jusqu'à la fin du monde, le fil invisible qui ne cessera jamais de la ramener vers elle, encore et toujours. Mais elle le perçoit, là, quelque part dans ses veines qui pulsent du même sang, dans ses prunelles identiques aux siennes. Elle contemple les paupières qui se ferment paisiblement, les petits doigts qui remuent dans l'atmosphère et se tendent vers elle. Lentement, elle penche son visage vers celui de sa petite soeur, attentive à ne faire aucun mouvement brusque, et tente d'énoncer son nom aussi clairement qu'elle le peut, faisant claquer chaque syllabe. "Valentina..." Il semble presque qu'à l'entente de son prénom, la petite incline encore davantage sa tête contre son épaule, en quête d'un support solide. Lola ne peut s'empêcher de rire doucement, fascinée par le moindre de ses mouvements. Elle relève des yeux pétillant vers sa mère, qui les regarde avec attendrissement. Sa peur d'être maladroite s'est presque envolée tant la posture de Valentina contre elle paraît naturelle.
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little monster (1997) :
Lola portait sa salopette verte le jour où elle avait rencontré Matteo. Bien entendu, elle ne s'en souvenait pas. Son père, en revanche, très bien. Le vendredi, dès lors que le vêtement refaisait son apparition dans l'armoire après avoir subi la procédure habituelle de la machine à laver, la fillette ne voyait plus que lui parmi les nombreux autres en vrac. Peu importe qu'elle ait un nouveau pantalon à étrenner ou qu'il fasse trop froid pour découvrir ses petites jambes. Un ultime coup d'oeil pour le dernier achat en date, un collant bien chaud imposé par Papa, et elle partait sans se retourner, son cartable et la fameuse salopette sur le dos, marchant jusqu'à l'école située à quelques pas. C'était comme ça qu'elle l'avait connu. Il avait un an de plus qu'elle, déjà quelques centimètres également, et il venait d'emménager dans la même petite rue tranquille, si près de leur établissement scolaire. Mais elle n'avait pas fait sa connaissance dans la cour de récréation ou sur l'une des structures de jeu, à travers un simple sourire échangé, comme savent si bien se lier d'amitié les enfants. A vrai dire, elle ne connaissait même pas encore son visage lorsque ce vendredi, alors que la sonnerie résonnait et qu'elle se précipitait vers sa mère qui l'attendait derrière le portail blanc du bâtiment, elle l'avait trouvé en train d'attendre à ses côtés. Elle avait d'abord froncé les sourcils, adoptant une mine boudeuse et geignant pour attirer l'attention de sa mère, en soudaine rivalité avec cette inconnu qui la lui disputait. Lorsqu'il lui avait été présenté comme le fils des nouveau voisins, qui fréquenterait à présent la même école qu'elle et avec qui elle pourrait donc faire le très court trajet quotidien qui les séparaient de leurs maisons, elle n'avait pas été ravie, Lola. Il n'avait même pas l'air drôle, avec ses grands yeux noirs et son air un peu supérieur et autoritaire, de cet air qu'ont les gosses dès lors qu'ils se retrouvent face à plus jeune qu'eux ne serait-ce que de quelques mois. Mais personne ne lui avait vraiment laissé le choix, et encore moins ses parents, soulagés qu'elle ne fasse plus le chemin toute seule lorsqu'ils ne pouvaient pas lui tenir compagnie. Ce qu'elle avait pu râler, les premiers jours. Elle essayait de le semer du haut de ses petites jambes et de ses six ans, mais il la rattrapait toujours au bout de quelques secondes ; alors, elle boudait et se mettait à ralentir brusquement pour le laisser partir devant, mais il s'en rendait toujours compte à temps. Mais au fur et à mesure, les courses-poursuites étaient devenues un jeu plus qu'autre chose : le premier qui arrive jusqu'à l'école (ils avaient voulu faire le dernier, mais leurs parents avaient beaucoup moins apprécié cette idée). Lola gagnait, parfois. Souvent le vendredi, quand elle portait sa salopette verte. Et même si elle ne voulait pas l'admettre, le brun était devenu la personne qu'elle aimait le plus embêter.
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lust is just a child game (2009):
"Lola..." Son prénom résonne à la fois comme une interrogation et une supplication, se heurtant à tous les non-dits présents dans l'atmosphère. Mais elle refuse de succomber à cette interrogation muette. Elle veut continuer de se noyer contre lui, entièrement sobre mais enivrée par la douceur de sa peau et ses muscles qu'elle sent se dessiner sous ses lèvres habiles. Elle veut continuer de le voir se débattre contre les coups qu'elle lui porte, à contre coeur, à deux doigts de s'abandonner sous ses mains entreprenantes. Elle ne veut pas s'arrêter, pas maintenant. Elle a dix-sept ans, elle découvre son corps dans les bras des hommes, entre ses mains à elle. Elle apprend à l'écouter, connaître ses désirs et suivre ses pulsions. Et là, tout de suite, son corps ne voit que lui. Lui et ses prunelles sombres hantées par le désir qu'il réprime, lui et ses boucles noires qui n'attendent que ses doigts pour les ébouriffer, lui et sa peau brûlante qui réchauffe la sienne. Ce soir, Matteo n'est plus son meilleur ami. Ce soir, il n'est plus celui qui la connaît jusqu'aux plus infimes recoins de son âme ; ce soir, il est celui qu'elle a choisi pour connaître chaque parcelle de son corps. Et Lola le voit lutter, tenter de s'échapper de l'étreinte qu'elle lui offre, essayer de maintenir l'amitié qu'il pense sans doute gâcher s'il succombe. Alors elle susurre, ses lèvres tout contre son oreille, en profitant pour frôler la peau délicate de son cou au cas où ses arguments ne seraient pas assez convaincants. "Juste pour ce soir. Ca changera rien entre nous, Matt. Promis." Et Lola le voit céder à ses envies, sa bouche venant heurter la sienne avec une force qu'elle ne lui connaissait pas avec elle, ses doigts avides venant à la rencontre de ses courbes, son corps la propulsant contre le mur avec l'énergie du désespoir. Elle sait qu'elle a gagné, mais elle n'a pas le temps d'y réfléchir avant que ses pensées ne se troublent.
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big jet plane (2012) :
Lola regarde sa valise disparaître, emportée par le tapis roulant, et pivote sur ses talons pour faire face à ceux qui l'accompagnaient. "Vérifie que tu as tes billets", lui ordonne son père pour la troisième fois. Elle ne peut s'empêcher de lever les yeux au ciel en souriant, mais s'exécute tout de même, au cas où les précieux bouts de papier auraient trouvé le moyen de s'échapper de son sac depuis la dernière fois qu'elle a regardé. Elle le connait à force, elle sait que son ton bourru et sa préoccupation pour l'organisation masquent son émotion à l'idée de voir sa fille aînée partir. A côté d'elle, sa mère lui serre le bras d'une poigne ferme, lui transmettant la chaleur des Italiennes à travers ce simple contact. Elle ferme un instant les yeux, s'autorisant à penser à ce qu'elle laisse derrière pour un an. Mais au fond, elle ne se sent pas triste. Pas alors qu'elle a toujours voulu voyager, partir à la rencontre des cultures qu'elle découvre à travers ses cours et les livres qu'elle dévore. Depuis son entrée à l'université, en langues, elle lorgne sur les cursus à l'étranger d'un oeil envieux, attendant le moment pour poser sa candidature mais incapable de forcer le destin. Jusqu'à la mort de son grand-père, la fermeture du restaurant dans lequel elle a passé toute son enfance... elle a vécu ces derniers mois comme autant d'électrochocs l'enjoignant à franchir le pas, partir se réinventer ailleurs. Alors non, elle n'est pas triste. Elle ressent dans tout son corps que c'est la bonne chose à faire ; que son processus de deuil ne s'achèvera qu'en quittant l'Italie. Elle n'a aucun doute sur le fait qu'elle reviendra. Parce que c'est l'Italie, que le sang brûlant qui pulse au creux de ses veines coulera toujours en direction de Naples et qu'elle n'effacera jamais sa terre natale de sa peau. Mais de l'autre côté du monde, il y a Vancouver et ses lumières, comme autant de chances de se découvrir là-bas. Elle a déjà dit au revoir à sa vie ici, la veille au soir, lors de sa fête de départ. Mais elle a besoin des quelques personnes qui l'entourent à présent, parce que sur leurs visages, elle lit tout ce qu'elle est, tout ce qu'elle ne doit pas perdre lorsqu'elle sera loin de chez elle. Elle vient enlacer ses parents, aussi fort qu'elle le peut. Elle sait qu'au fond, ils sont étonnés que cette scène ne se soit pas produit plus tôt ; à vrai dire, elle l'est aussi. "J'espère que je pourrais venir à Noël", leur murmure-t-elle. Elle a beau se plaindre sans cesse de son immense famille si intrusive, des repas toujours bordéliques et des réunions toujours fréquentes et plus désorganisées les unes que les autres, elle n'est pas sûre que le 25 décembre ait la même saveur sans eux. Elle s'approche de Matteo. Elle ne sait pas ce qui lui manquera le plus, durant tous ces mois loin de lui. Son ami, son amant? Elle n'a jamais eu aucun mal à dissocier les deux. Le Matteo pour qui parfois, une fois tous les deux ou trois semaines, elle ressent un désir qui la mène tout droit dans ses draps, et le Matteo de tous les jours, celui qu'elle a vu dans tous ses états, celui présent dans tous ses souvenirs les plus marquants. Pourtant, lorsqu'il l'étreint, elle est incapable de mettre des mots sur celui qu'il est, à cet instant-là, entre ses bras. Tout ce qu'elle peut dire, c'est qu'il va lui manquer. Ca l'ennuie un peu, elle qui se considère comme si indépendante, de savoir qu'elle va souffrir de l'absence quotidienne de quelqu'un ; mais c'est Matteo, alors ça compte pas. Elle sait qu'elle ne le perdra jamais, de toute manière. C'est la seule certitude dans sa vie. Finalement, elle se tourne vers Valentina, qui l'observe d'un air qu'elle ne parvint pas à déchiffrer. Un instant, elle hésite face à sa soeur, face à ces traits si semblables au sien qui la reflètent en silence. Elles sont devenues si différentes en grandissant que parfois, Lola a l'impression que Valentina s'est construite en la prenant comme contre-exemple. Pour la millième fois, elle se demande à quel moment le fossé s'est creusé au point qu'elle doive questionner tous ses actes face à la brune. Pourquoi cela paraît si peu naturel de la prendre dans ses bras, pourquoi cela fait des années qu'elle n'a pas effectué ce geste. Mais elle le fait quand même, et elle sent que sa soeur l'imite, retrouvant de manière instinctive des positions anciennes mais familières. Elle se détend un peu, évitant tout de même de croiser les yeux sombres de sa cadette. Parce que même si elle ne l'admettra jamais, s'il y a une chose face à laquelle Lola se sent toute petite, vulnérable, c'est bien le regard perçant de sa petite soeur. Et elle refuse d'emporter cette faiblesse avec elle. "Prends soin de toi Val".
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better strangers (2014) :
Ils envahissent son champ de vision et elle n'a qu'une envie : vomir. Elle ne pourrait pas mieux décrire la sensation de nausée qui l'étreint dès qu'elle pose le regard sur eux ou la boule qui se forme dans sa gorge dès qu'elle respire. Elle sait que cela ne provient pas seulement de l'alcool qu'elle ingurgite en douce depuis qu'ils sont arrivés. Et puis, il y a une raison pour laquelle elle ne peut pas s'empêcher de prendre de petites gorgées à intervalles réguliers et remplir de nouveau son verre dès qu'elle le peut. Cette fête est supposée célébrer son retour, ses retrouvailles avec le monde qui l'a vu grandir. Elle devrait être au centre de la pièce à valser de groupe en groupe, attirant toute l'attention sur elle en riant aux éclats, toute à sa joie de retrouver sa famille et ses amis. Et au lieu de cela, voilà qu'elle s'accroche comme une forcenée à une pauvre chaise, ses doigts crispés autour du dossier ou de son verre, incapable de bouger tout de suite. Déjà plusieurs minutes qu'elle essaye de digérer ce qui lui reste en travers de la gorge. Le moins qu'on puisse dire, c'est que l'effet de surprise est bien présent. Il lui est même arrivé en pleine poire, la propulsant au sol d'un coup de réalité bien placé. Elle ne s'attendait certainement pas au spectacle qui s'offre devant ses yeux comme cadeau d'arrivée. Ni comme cadeau tout court d'ailleurs, sinon empoisonné. Il faut qu'elle se reprenne, qu'elle parvienne à retrouver le sourire de façade qu'elle a réussi à afficher, par pur réflexe, lorsque sa "surprise" a fait son entrée. Son talent de comédienne et de manipulatrice lui a permis d'éviter de faire voler en éclats sa dignité et même d'avoir l'air sincèrement heureuse, prête à porter un toast. Puis les regards se sont détournés d'elle, elle a croisé le sien, et depuis, elle n'arrive pas à recomposer cette façade de circonstance. Lola n'est pas sûre de ce qui l'étonne le plus. La découverte en elle-même, ou le fait que sa soeur puisse encore l'atteindre, et de la meilleure manière possible qui plus est. Elle n'est pas sûre non plus de ce qui fait le plus mal. L'apprendre, ou ne l'apprendre que maintenant, alors que cette mascarade dure depuis trois mois. "Beau couple, n'est-ce pas?" Elle tourne un regard assassin vers la personne qui s'est installée à ses côtés, l'une de ses nombreuses tantes, avant d'adopter une expression mielleuse pour ne rien laisser paraître. "A-do-rable", réplique-t-elle avec un sourire hypocrite. "Ca me fait plaisir de les voir ensemble." "Et nous, ça nous fait plaisir d'enfin te revoir, ma Lolita!" Personne ne pensait qu'elle reviendrait. Elle le sait, bien que personne n'ait osé le lui dire en face. Tous ses proches pensaient qu'elle finirait par faire sa vie au delà de l'Atlantique, ne revenant que de temps en temps pour se rappeler ses racines. Et c'est vrai qu'elle a été tentée de le faire. Vancouver l'a séduite et charmée plus que n'importe quel homme, lui donnant l'envie d'en faire davantage qu'un coup d'un soir. Elle a failli trahir l'Italie plus d'une fois en décidant de s'établir définitivement là-bas. Mais elle n'a pas pu, du moins pas tout de suite. Le fait de s'engager à un territoire lui fait encore un peu peur ; elle a beau aimer le Canada, il lui en reste encore tant d'autres à découvrir. Et puis, qu'elle le veuille ou non, son point d'ancrage sera sans doute toujours Naples. Mais manifestement, elle n'est pas la seule à avoir surestimé sa capacité à s'en détacher, vu la stupéfaction qu'a généré l'annonce de son retour. Ils pensaient qu'elle ne reviendrait pas. Est-ce pour ça qu'ils ne lui avaient rien dit? Evitant soigneusement le sujet, espérant qu'elle ne l'apprendrait pas avant longtemps. Et elle se déçoit elle-même de ne pas avoir su le comprendre. La dernière fois qu'il est venu lui rendre visite à Vancouver remonte à un mois. Elle aurait du être capable de le lire dans ses yeux. Elle savait toujours ce qu'il ne lui disait pas. D'un autre côté, rien n'aurait pu la mener à cette conclusion. Et surtout, rien n'aurait pu la préparer à la rage qu'elle ressent face à ce dénouement inattendu. Elle a toujours connu les copines de Matteo. Elle les a vu défiler, toutes ces années. Ca ne signifiait rien pour elle, hormis le fait que pendant les quelques mois que durerait leur relation, elle ne pourrait pas se taper son meilleur ami. Mais le voir avec ces filles, enlacés, amoureux, s'embrassant, ça ne lui a jamais fait ni chaud ni froid. Peut-être parce qu'elle retrouvait toujours un petit quelque chose d'elle dans leurs manières de parler, leur façon de le toucher, leurs yeux rieurs. Sa confirmation que malgré tout, il y aurait toujours un peu de Lola dans le coeur de Matteo. Valentina est son exact opposé. Elle s'approche doucement du couple qui lui tourne le dos, avec la démarche féline d'une prédatrice rendue encore plus dangereuse par l'alcool qui commence à peser lourd dans ses veines. Valentina enserre sa main droite de la sienne mais elle n'a pas posé la paume au creux de ses reins, en un geste à la fois possessif et provocant, comme Lola le faisait toujours lorsque lui prenait l'envie de le torturer un peu. Elle se contente de lier ses doigts aux siens, et ça lui suffit. Lola sourit en se disant que ça ne suffit certainement pas à Matteo. Puis elle les frôle, aventurant ses propres doigts dans cet espace qui lui sera toujours réservé. Elle imprime sa marque brûlante dans le bas de son dos, assez longtemps pour qu'il sache que c'est elle, assez brièvement pour qu'il soit le seul. Elle le sent frissonner sous son toucher, mais il ne lâche pas pour autant la main de Valentina, alors ça ne lui suffit pas. Qui ne serait pas heureux de voir sa petite soeur et son meilleur ami heureux ensemble? Lola. Lola n'est pas heureuse, elle ne peut pas l'être quand Matteo n'est pas à elle et encore moins quand il est à Valentina.
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chaos (2017) :
Vancouver se déploie sous les ailes de l'avion, si proche malgré le hublot de verre qui la sépare encore de sa terre d'adoption. Elle a fait plusieurs fois le trajet, ces trois dernières années, et pourtant, cette fois-ci, ses mains tremblent et tout est différent. Elle n'a prévu aucune date de retour. Lorsqu'elle a du choisir un vol, sur l'écran de son ordinateur, ses doigts se sont immédiatement déplacés vers ceux en partance pour Vancouver et l'ont sélectionné instinctivement, comme une vieille habitude qui retrouvait ses marques. Elle aurait pu opter pour n'importe quelle destination, partir à la découverte de territoires encore inconnus, mais elle en revenait à la ville canadienne. Aurait-elle vraiment pu s'installer ailleurs? C'est la fuite qui la pousse dans les bras de son ancien chez-soi, la ramenant vers des rues cent fois parcourues, labyrinthe qu'elle connaissait par coeur avant et dont il lui semble avoir tout oublié. Et malgré les raisons de ce retour, elle ne peut s'empêcher d'avoir hâte de tout réapprendre. Et de se réinventer. Lola frissonne alors que l'engin amorce l'atterrissage, se demandant quelle version d'elle foulera le béton de la piste dans un instant. Qui a-t-elle envie d'être, maintenant? N'importe qui d'autre qu'elle-même. Ses doigts se tordent en un mouvement nerveux alors que des souvenirs indésirables se rappellent à sa mémoire, refusant de quitter son esprit sur un simple claquement de doigts. Elle ne veut pas y penser, et pourtant, c'est là ; pulsant dans chaque veine, présent dans la plus infime de ses cellules, comme un poison qui se répand sournoisement. N'était-ce pas ce qu'elle voulait, pourtant? Savoir que quelque part derrière leurs mains enlacés et la bague à son doigt, il lui appartenait toujours un peu. Elle a récupéré ce qui était à elle, son Matteo. Alors pourquoi est-ce qu'elle se sent si coupable? Et surtout, si puérile, prise dans un jeu d'enfant dont elle n'est pas sûre d'encore comprendre les règles? En un éclair, alors que les roues de l'avion touchent enfin le sol, elle décide qu'elle ne sera plus jamais la gamine insouciante qu'il réveille en elle.
pseudo/prénom : jade. âge : 18 ans. pays : france. double compte : pas encore. Comment as-tu connu le forum ? : bazzart. Un dernier mot : tout a l'air génial et désolée par avance de la longueur de ma fiche aha, pour le coup j'avais envie de détailler ce perso
Dernière édition par Lola Rinaldi le Jeu 7 Déc - 20:00, édité 19 fois
Invité Invité
Sujet: Re: (lola) you laugh like you've never been lonely Dim 3 Déc - 11:43
Bienvenue parmi nous et bon courage pour ta fiche
Invité Invité
Sujet: Re: (lola) you laugh like you've never been lonely Dim 3 Déc - 12:08
Bienvenue par ici demoiselle Bon courage pour ta fiche, hâte d'en lire plus
Invité Invité
Sujet: Re: (lola) you laugh like you've never been lonely Dim 3 Déc - 13:03
Bienvenueeeee à la maison et bon courage pour la suite de ta fiche !
N'oublie pas d'aller te recenser ici et si tu as besoin du staff, n'hésites pas
Invité Invité
Sujet: Re: (lola) you laugh like you've never been lonely Dim 3 Déc - 13:37
merci beaucoup à vous 3 et merci de me prévenir pour le recensement, j'y vais de ce pas
Invité Invité
Sujet: Re: (lola) you laugh like you've never been lonely Dim 3 Déc - 17:13
Bienvenue parmi nous sur REVO Bon courage pour ta fiche
Invité Invité
Sujet: Re: (lola) you laugh like you've never been lonely Lun 4 Déc - 15:24
Welcoooooooome parmi nous :)
Invité Invité
Sujet: Re: (lola) you laugh like you've never been lonely Lun 4 Déc - 19:01
merci beaucouuuup
Invité Invité
Sujet: Re: (lola) you laugh like you've never been lonely Mar 5 Déc - 21:53
Ta fiche est super, j'adore le caractère de Lola et toutes ses relations compliquées, ça me plait grave et je ne dis pas du tout que j'ai hâte de voir les pré-liens car je suis potentiellement intéressée par Valentina, nah
Bref, je n'attends pas plus pour te dire que tu es VALIDÉE, bon jeu avec cette merveille une admine te mettra ta couleur, mais évidemment tu peux déjà commencer à rp, à poster tes fiches etc
Invité Invité
Sujet: Re: (lola) you laugh like you've never been lonely Mar 5 Déc - 22:15
oh mon dieu tu ne pouvais pas me faire plus plaisir, moi qui avais peur qu'ils ne trouvent pas preneurs ça me rassure qu'ils te plaisent un peu ce serait un plaisir potentielle future petite soeur merci beaucoup, j'y vais de ce pas
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Sujet: Re: (lola) you laugh like you've never been lonely