I'm Coming for you (Weilixte #1)

Je commence à croire que je tiens le bon bout de plusieurs semaines d’investigation, d’enquête. J’ai beau être sur le banc de touche à cause de ma jambe défectueuse, je n’ai rien perdu de mon flair. Mes années en tant que militaire me servent encore aujourd’hui. La preuve je venais de retrouver la trace du dealer par lequel ma soeur jumelle se fournissait. Ce n’était pas aisé mais j’étais parvenu à remonter la trace à partir d’un simple texto. Maintenant commencer la partie la plus dure. C’était d’approcher ce dealer sans lui éveiller les soupçons ni la méfiance. Ce ne serait pas aisé mais j’étais déterminé comme jamais à venger ma soeur. Elle me manquait terriblement et rien ne pourrait la ramener. Pourtant cette idée de vengeance ne quitte jamais ma tête, même pas m’espace d’une seconde. Celui qui a fourni la drogue n’est qu’une première étape avant de trouver celui qui a fourni la drogue en premier lieu. Mais tout le monde tombera c’en est une certitude, je ne laisserais personne s’en sortir indemne, car ils sont tous responsables de la mort de ma soeur, tous autant qu’ils sont et peu importe leur implication. Je ne faisais aucune exception. Pourtant je savais aussi qu’elle était en partie responsable de ce sort tragique. Je devais également l’être, je n’ai pas su être ce frère jumeau qu’elle devait espérer tant. La culpabilité me ronge et me rend encore plus acerbe et revanchard.

J’étais comme un chien qui cherche un os, il n’arrête pas avant de l’avoir trouvé. Je faisais exactement la même chose. J’avais réussi donc à joindre ce fameux dealer qui m’avait donné rendez-vous dans le quartier chinois, vers une devanture de restaurant. Je m’étais bien gardé de lui donner des détails, je voulais déjà jauger qui il était, pour frapper là où ça fait mal. J’arrive dix minutes avant l’heure prévue, ma jambe blessée me tiraille, alors un peu de répit avant ne me ferait pas de mal. Et, j’appréhendais quand même de me retrouver en face d’un des meurtriers. Je ne sais absolument comment je vais réellement réagir. Je suis parfois un peu trop impulsif, même si mon expérience militaire a su canaliser ce trait de caractère qui me fait défaut.

Wei n’avait qu’une hâte, rentrer chez lui et retrouver sa petite sœur, après avoir passé de nombreuses heures dans les cuisines du restaurant dans lequel il travaillait. Le service avait été particulièrement long et intensif, et il devait avouer qu’il était épuisé. Mais, au moins, il avait la chance de pouvoir ramener tous les soirs à manger chez lui, ce qui l’arrangeait certainement, n’ayant pas l’envie de cuisiner ni l’argent pour vivre convenablement. Même si ses activités en dehors de son travail lui permettraient véritablement de vivre de manière plus sereine, mais il préférait économiser cet argent pour le futur, pour permettre à sa sœur de réaliser ses études lorsqu’elle le pourrait.  D’ailleurs, il avait fixé un rendez-vous à un potentiel nouveau client, un ami d’une de ses nombreuses clientes qui l’avait contacté et qui souhaitait lui acheter de la drogue. Rien n’habituel pour lui qui alternait ses journées entre son métier de commis de cuisine et son rôle de dealer dans les rues de Vancouver.

Ainsi, il se retrouvait à présent à arpenter la devanture de l’un des restaurants du quartier, son sac dans le dos, se dirigeant vers le lieu de rendez-vous. Attrapant son téléphone, il indiqua à son futur client qu’il venait d’arriver, qu’il l’attendait simplement, avec quelques détails de sa personne, surveillant les alentours et les passants, à la recherche du potentiel client. La silhouette d’un homme plus âgé s’approcha et il n’eut pas eu grand mal à deviner que c’était lui, ne faisant pas spécialement attention à sa démarche, étant habitué à rencontrer des personnes très singulières depuis son entrée dans le milieu de la drogue. « Salut. T’es James ? Tu peux me suivre, on sera plus tranquille plus loin », dit-il simplement se dirigeant vers un coin un peu plus discret de la rue, indiquant à James à le suivre un peu plus loin. Avec de la chance, il se ferait un peu d’argent avant de rentrer chez lui, ce qui rendrait sa journée gratifiante.« Normalement, j'ai tout ce qu'il te faut. »

Tenue de Wei

Si ce n’était pas pour défendre ma soeur, morte d’une overdose, je ne serais pas à cet endroit. En train d’attendre un dealer. Moi qui était droit dans mes bottes, cela ressemblait presque à une forme de torture. Ca aurait été un beau test pour entrer dans l’armée, savoir ce que l’on était capable de faire pour sauver sa peau, jusqu’à où l’on peut dépasser ses propres préjugés, et sa propre morale. J’étais tellement différent de ma soeur de ce côté-là. comme le yin et le yan on se complétait parfaitement. J’étais en train de découvrir, avec effarement, son monde. Tellement loin de mon monde où régnait la discipline la plus stricte. Je me posais cette éternelle question du comment elle avait pu tomber dans ce monde. L’incompréhension régnait. Peut-être que notre enfance y est pour quelque chose. Car je n’ai pas été un enfant facile, je dois bien l’avouer. J’étais plutôt turbulent, mais en prenant de l’âge je me suis calmé. Alors qu’elle c’était tout le contraire. Peut-être avait-elle besoin de plus de soutien qu’on ne lui en a procuré. Nous n’aurons malheureusement jamais la réponse.

J’attendais avec impatience ce rendez-vous. D’un côté j’en avais hâte d’en finir, de voir ma vengeance accomplie. Même si une petite voix au fond de moi me dit que jamais je ne serais complètement apaisé par la mort de ma jumelle, que j’allais devoir apprendre à vivre avec ce vide. J’avais omis de donner mon nom de famille et donné un faux prénom. J’aperçois une silhouette qui semblait sur ses gardes et qui finit par s’approcher de moi. Ca devait être lui. Je finis par me rapprocher de lui avant de hocher la tête en guise de salut. « C’est moi. » Je suis laconique, mais moins j’en dis et moins il y a de risque que je fasse une bourde, risquant de révéler qui je suis réellement. Il me semblait bien trop jeune pour être ce genre de dealer expérimenté, et prêt à tout et n’importe quoi. Mais il fallait toujours se méfier des apparences, il peut très bien tromper son monde. Je te suis dans la rue avant de simplement hocher la tête. « D’accord. » Je te détaille du regard, essayant de te jauger et de savoir ce que tu vaux.

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Wei était toujours ravi de rencontrer de nouveaux clients, signe qu’il allait potentiellement gagner un peu plus d’argent. Cela ne faisait pas nécessairement beaucoup de temps qu’il était rentré dans le réseau, comparé à ses collègues, mais un certain nombre de clients lui étaient fidèles et il devait avouer qu’il en était heureux. Même s’il n’aimait pas nécessairement son second emploi, au moins cela lui permettait d’obtenir plus d’argent et vivre un peu plus convenablement, sans craindre de recevoir un énième appel de la banque pour lui signifier qu’il était dans le rouge. C’était bien le seul avantage qu’il trouvait à son métier, n’aimant résolument pas toucher à la drogue, cette dernière étant en partie l’une des raisons de l’abandon de leur père. C’est pourquoi, il passait le moins de temps possible en compagnie de ses clients, non par peur, mais pour fuir rapidement ce métier qu’il avait honte de faire, même s’il était nécessaire à sa survie.

C’est pourquoi, après avoir identifié son nouveau client, il le saluait avant de l’emmener dans une rue plus isolée, là où ils pourraient simplement échanger, sans craindre d’être trop observés par les passants. Son client ne semblait pas bavard, ce qui l’arrangeait pour le coup, étant pressé de disparaitre et de rejoindre sa sœur dans leur appartement. A présent seul et assuré de n’être pas surveillé ou suivi par une quelconque personne, il se posa contre l’un des murs, attrapant son sac à dos prêt à l’ouvrir, à la demande de ce que voulait son client, qui avait été relativement flou par message. « Dis-moi, qu’est-ce qui t’intéresse, t’as as été flou par SMS. J’ai le minimum nécessaire sous la main : des amphétamines, du cannabis, de la coke, de l’héroïne… niveau qualité, il n’y a aucun problème. Enfin, tu ne dois pas en douter, si on t’a refilé mon numéro… ». Bien évidemment, Wei avait pris soin de ne pas emmener trop de matériel, ne venant pas directement de chez lui, mais de son travail, même s’il se fournissait déjà via un de ses collègues. Mais, Wei n’aimait pas particulièrement se promener avec trop de produits sur lui, au risque de trop attirer l’attention sur lui. Relevant son regard, il détailla son client, l’analysant tout en attendant sa réponse.

J’avais honte de moi-même. Tomber aussi bas rien que pour venger ma soeur jumelle. Mais la rage me consumait, et il fallait absolument que je trouve un exutoire à cette douleur. Et je ne voyais que la vengeance. Je n’aime pas la violence gratuite, même si enfant j’étais plutôt ce garçon terrible, je n’avais jamais usé de violence sans aucune raison. Et après je l’avais utilisé pour devenir militaire. Ma carrière s’était achevée prématurément à cause d’un accident dont je garde de nombreux cauchemars qui font que mes nuits sont très courtes. J4aurais pu jouer la simplicité et tomber dans le même engrenage que ma soeur pour oublier le sang, la mort que j’ai contemplé d’on ne peut plus près. Mais je n’avais jamais fumé ni touché à quoi que ce soit d’addictif. J’avais gardé de ma vie de militaire une hygiène de vie irréprochable. Et pourtant Dieu seul sait combien la tentation était grande de sombrer. Je ne parvenais toujours pas à comprendre comment ma soeur avait pu tomber dans ce monde qui n’était que dépravation.

J’aperçois une silhouette inconnue qui s’approche de moi. Au début j’étais assez perplexe avant que l’objet de ce rendez-vous nocturne ne se rappelle à moi. J’ai le coeur qui se met de nouveau à palpiter à toute vitesse. J’évitais d’ouvrir la bouche, par crainte que mon appréhension s’entende si je parle. Je voulais simplement le rencontrer une première fois pour gagner un semblant de confiance. Et peut-être que je parviendrais à remonter à la source. Je ne suis pas idiot, je sais que je n’ai qu’un petit dealer de rue devant moi, et qu’il n’est probablement pas celui qui est à la base du réseau. Pourtant cela ne m’empêche pas de le détester, de le haïr rien qu’à l’idée de savoir que ma soeur a eu de la drogue de ses mains. Je détestais tout ceux qui ont oeuvré pour la déchéance de ma soeur, qui a inévitablement conduit à sa mort. Pourtant j’allais devoir faire illusion, faire croire que j’étais véritablement intéressé. Je secoue la tête. « Ce que tu as pour m’aider à oublier, ce serait déjà pas mal. » Je croise les bras contre mon torse. Je veux paraître intouchable, mais je l’observais curieusement. Il semblait vraiment jeune. Je lui donnais une petite vingtaine d’année, tout au plus. En tout cas moins de trente.

Aux premiers abords, il lui semblait que son nouveau client n’était pas un habitué du milieu de la drogue, ce qui l’arrangeait certainement, pouvant espérer le revoir un jour comme tel, afin d’arrondir plus aisément ses revenus. Une partie de ses ventes revenait rapidement à son fournisseur, mais il réussissait tout de même à récolter assez d’argent pour prendre le risque de s’impliquer dans ce réseau de drogue, avec le risque de se faire arrêter à tout moment. Cela, il essayait de ne jamais y penser,, préférant songer à sa petite sœur qui l’attendait sagement chez lui. Tout comme au bienfait que pouvait accorder la drogue, même si l’addiction y était très souvent mêlée. Heureusement pour lui, il ne consommait que très rarement de la drogue et espérait ne jamais tomber dans le cercle vicieux de cette dernière, au risque de rendre sa situation personnelle encore plus complexe. En attendant, il préférait vendre ces drogues à ces clients, qui étaient tout aussi responsables et conscients que lui des effets néfastes et bénéfiques de la drogue.  

Ainsi, il venait tout simplement lui demander quel type de drogues l’intéressait, n’ayant pas été très précis sur son besoin par sms. Ce dernier ne semblait pas très connaisseur à ses mots, ne demandant rien d’autre qu’une drogue qui l’aiderait à oublier. Wei plissa les yeux un instant, songeant qu’étant donné qu’il semblait novice, il valait mieux commencer par quelque chose de simple, sans tomber sur une drogue trop dure. Attrapant l’une des poches de son pantalon, il prononça simplement : « T’as pas l’air d’être un habitué, je me trompe ? Si c’est le cas, autant commencer sur une drogue douce. Je peux te proposer des amphétamines et/ou du cannabis, ça apporte un sentiment de joie et de confiance et ça permet de se sentir beaucoup mieux. Les amphétamines ont des effets plus puissants, et sont plus discrètes à prendre, si tu sens le besoin d’en reprendre à tout moment de la journée. ». A ses mots il sortit deux petits sachets de son sac, chacun contenant une des deux drogues, lui laissant ainsi le choix du produit. Cet homme était un nouveau client, alors il ne devait certainement pas trop lui forcer la main. « Le cannabis, tu dois savoir comment ça fonctionne et comment on le consomme, je suppose. ». Le cannabis circulait suffisamment dans les rues pour que toute personne sur terre sache comment le consommer. Dans le cas contraire, Wei était prêt à l’expliciter de manière plus simple. Tant qu’il réussissait à vendre sa drogue, tous les moyens étaient bons. Wei releva son regard, observant son client.

Je n’avais jamais touché à une quelconque substance illicite. J’avais toujours eu une hygiène de vie irréprochable. Alors tout ce dans quoi ma sœur jumelle a trempé reste incompréhensible. J’étais parfois un peu rigide dans mes jugements, je veux bien le concevoir, mais nous avions tous deux été élevés dans une éducation ni trop stricte ni trop lâche, alors que j’étais pourtant un gamin difficile, je ne peux pas m’en cacher. Mais je n’avais jamais été du genre à mettre en jeu ma santé. J’avais toujours eu une jouxte verbale quelque peu enflammée, qui méritait parfois un recadrage. Mais ça n’allait guère plus loin, sauf si on me cherchait, là je pouvais me montrer un peu bagarreur. Il m’était arrivé une ou deux fois de rentrer avec un œil au beurre noir. Je préférais me défouler physiquement plutôt que d’envahir mon corps de substances qui le détruit à petit feu. Je ne buvais presque jamais d’alcool, sauf pour les grandes occasions, et je faisais du sport, avant mon accident, au minimum pendant une heure chaque jour. Maintenant je traînais ma jambe raide un peu partout où je pouvais. Parfois sortir dehors m’épuisait à peine au bout d’une demie-heure.

Je dois bien avouer que je devais avoir l’air totalement idiot au vu de mon peu de connaissance. Alors je m’en remettais totalement à tes connaissances. Après tout tu étais en partie là pour ça, en apparence. Même si moi ce n’était pas la drogue que je cherchais, mais les responsables du crime. La drogue en elle-même ne m’intéressait pas du tout, c’est bien pour ça que j’y portais un intérêt feint pour ne pas éveiller tes soupçons, enfin, je me fais un mémo dans la tête pour que je pense à e renseigner mieux la prochaine fois. Je secoue négativement la tête. « Non pas du tout, mais on va dire que j’en ai bien besoin dans ma vie en ce moment. » Je mets les mains dans les poches de mon pantalon. Je t’observe attentivement, tu semblais assez jeune, ce qui n’était guère étonnant, mais je me pose toujours la question de comment quelqu’un d’aussi jeune a pu tomber dans un tel milieu. « Alors va pour les cachets, ça me va parfaitement. » je prends le sachet qui contient les sachets d’amphétamines. « Je te dois combien… ? » Je hausse un sourcil, le premier contact était vraiment timide, mais je ne pouvais pas mettre les pieds dans le plat au risque que tu te doutes de quelque chose. Je devais la jouer fine pour gagner ta confiance. Après je pourrais t’interroger sur le reste de la filiale, sans que tu perçoives ma méfiance et surtout mon animosité envers ce monde dont tu fais partie. J’allais devoir jouer un double jeu et te faire croire que je t’apprécier, alors que c’est tout le contraire.

Wei était devenu depuis de nombreux mois dealer dans les rues de Vancouver, sans plaisir particulier, mais cela lui permettait en partie de finir ses fins de mois, ce qui le convenait en partie. Vendre de la drogue alors que sa propre famille avait été un très fidèle consommateur était résolument particulier, mais ses états d’âme n’avaient pas lieu d’être en ce jour. Il ne répondait qu’à la demande d’un nouveau client, comme tout vendeur, ce qui ne posait pas aucun problème de conscience. Un client qui n’était pas un habitué, mais qui en avait besoin dans sa vie en ce moment. Wei se contenta simplement d’hocher la tête, attendant la réponse de son client à propos des différents produits qu’il lui avait proposés. Tout en prenant le sachet entre ses mains, il lui demandait d’un air presque timide combien cela lui coûtait. Une réaction qui le fit sourire, trouvant presque mignonnes les premières réactions de nouveaux consommateurs. Il ne connaissait vraiment rien à la drogue, il aurait même pu l’arnaque s’il le voulait à première vue, mais s’il souhaitait le revoir dans son réseau, il valait mieux être relativement honnête. « Ca fera 160 dollars, comme dit, c’est de la bonne qualité. ». Les amphétamines n’étaient certainement pas la drogue la moins chère, mais s’il voulait le meilleur, c’était le produit idéal. Pour la dizaine de grammes qu’il avait, il ne pouvait pas espérer non plus tomber accro, sans doute ce qu’il demandait. Wei l’observa alors, attendant sa réaction, se demandant simplement mentalement ce qui avait emmené cet homme à perdre partiellement l’usage de sa jambe, sans doute un accident de la route ou un accident de travail. L’homme n’était pas beaucoup plus âgé que lui, ce qui rendait la situation particulière, ne souhaitant pas être blessé à son tour, la vie est déjà assez difficile tel qu’elle était à ses yeux. « Sinon, c’est 90 dollars le cannabis. Je ne sais pas combien t’as porté, mais pas de faveur, tout en cash. ». Wei avait son bizness à tenir, il ne faisait de faveur à aucun de ses clients, même les plus fidèles.

Je ne comprenais vraiment pas comment, on pouvait vendre ce genre de substance, en sachant pertinemment que ça nuit à la santé et surtout que ça a des dommages irréversibles sur le cerveau. Enfin c’était certainement mon avis un peu trop tranché. J’avais le don de toujours tout voir en noir ou en blanc, jamais de gris chez moi. On me l’avait souvent reproché pendant mon enfance et mon adolescence. Mais cela m’avait également bien servi le temps que j’avais été militaire. Alors je me faisais sacrément violence pour venir te voir, moi qui détestait ce milieu. Mais la vengeance m’aveuglait, et faisait de moi un tout autre homme. Je tentais de ne pas faire de vague, de ne pas te rendre méfiant. alors à jouer le consommateur ignorant semblait marcher plutôt bien. Mon premier objectif étant d’obtenir ta confiance, j’allais probablement devoir jouer la carte de l’ami. J’espérais simplement ne pas le faire prendre à mon propre jeu, ce qui est certainement le plus grand risque, vu que je ne risque pas l’addiction, car je ne pense pas en consommer. Je hoche la tête tout en sortant mon portefeuille. Je ne discute pas le prix, ce n’est pas vraiment ce qui m’intéresse. Malheureusement ce que je souhaite savoir je ne pourrais pas l’aborder maintenant, sinon tu risques de te braquer. Je prends le sachet et te tends ensuite la somme convenue. « Voilà ». Je souris légèrement. J’évite de te regarder en face, car tu avais quelque chose de profondément troublant quand je te regardais. Je voulais rester quelque peu mystérieux et ne pas laisser apparaître qui je suis réellement. Je tentais même de ne pas me montrer très curieux. Même si l’envie me tiraillait de savoir comment tu étais tombé dedans. Et surtout quel rôle avais-tu à jouer dans la chute de ma sœur. La situation était extrêmement étrange. Le marché était conclu, alors je pouvais délibérément partir, mais je ne le faisais pas. J’essayais de connaître ce monde dont j’étais totalement ignorant.