l'inspiration (avi)

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Cigarette au bec, elle était posée au milieu de l'herbe. Cette herbe où l'on avait pas le droit d'y mettre le cul dessus. Et pourtant, elle enfreignait les règles. A quoi bon laisser un brin d'herbe sans qu'on ne puisse pas mettre le pied dessus ? Babi savait qu'elle n'allait pas tarder à se faire reprendre pour la énième fois dans sa vie, par le gardien du parc lassé de devoir lui répéter la même chose. Non, cela ne lui rentrait pas dans le crane. Il fallait qu'elle s'installe là-dessus. Pourquoi ? Parce qu'elle avait une vue imprenable sur les gens. Elle fixait cette femme en train de faire son jogging. Cet homme en train de laisser pisser son chien contre la poubelle. Cette gamine en train de courir pour faire voler son cerf-volant. Ces vieux qui se bécotaient sur un banc. C'était parfait pour son carnet à dessin et elle le savait. Elle gribouillait dessus, fixant plusieurs endroits à la fois comme si elle était possédée. De son crayon, sortait une femme en train de se faire courser par un chien... Une flaque de pisse pas loin. Oui, Babi c'était la reine de la mise en situation. Ajustant ses lunettes, elle tirait sur sa clope frénétiquement tout en continuant ce petit coup de crayon. Qui sait, cette flaque de pisse aurait peut être sa place dans le journal du lendemain.

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Cette après-midi, tu te baladais dans le parc, voulant un peu oublier tout ce qui t'arrive, marcher pour oublier, ce qui est bien plus saint que de boire, d'ailleurs ce n'étais pas dans tes habitudes de faire ça, non, toi t'as une fierté et si tu veux oublier, tu le fais de façon naturelle. Là, tu n'as plus qu'une seule envie, te poser, mais la pelouse la plus proche est cette fameuse pelouse interdite, une pelouse où tu t'y es déjà posé plusieurs fois et à chaque fois, tu t'es fait refouler par le concierge des lieux, ce vielle homme aigris. Une fois de plus ou de moins, tu y vas, sans réfléchir bien plus longtemps, une image de cette jolie blonde aux yeux bleus en tête, cette fille que tu connais, cette Française qui habite à Bordeaux, que t'aimes de plus en plus en faite, c'est plus fort que toi, pourtant d'habitude tu ne t'attaches pas autant, non, toi tu les jettes ces femmes, pour attirer ton attention faut faire comme elle le fait si bien, te fuir, être dur, ne pas montrer ce qu'elle ressent à ton égard, avant de te poser tu y vois Babi, une jeune femme que tu connais un peu mais sans plus, te disant que c'est peut-être le moment d'apprendre à la connaît,e tu passes par derrière, attrapant sa cigarette que tu jetais un peu plus loin car des fois tu pouvais êtres chiant. Salut. T'espères ne pas te tromper, que ce soit bien elle, car tu n'as pas encore vu son visage et t'insistes. Tu te souviens de moi? Au pire tu te prends une gifle, mais t'aimes le risque, t'aime tout ça, toi, t'es comme ça, Avi.

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Elle passait son temps à caricaturer les gens. Pour elle, la vie était une simple mascarade. Un connard était peut-être un mec qui souffrait. Un gentil avait forcément un côté sombre. Babi aurait beaucoup à philosopher sur sa passion pour la caricature mais elle se contentait de son coup de crayon. C'était suffisant. Elle ne savait pas si son dessin allait finir dans le journal ou brûlé par son briquet. Tout était à l'humeur très changeante de la demoiselle. La concentration était parfaite, jusqu'à ce qu'elle voit sa clope voler dans les airs. Surprise, elle levait la tête en direction de la main qui venait de prendre l'une des seules sources de plaisir qu'elle avait. Babi fronçait les sourcils. Je me souviendrai de l'attitude d'un connard pareil. Ouais, ta tête me dit quelque chose. Mais j'sais plus d'où. Elle tentait de détailler les traits du jeune homme sans succès. Tout ce qu'elle finissait par faire, c'était se sortir une nouvelle cigarette de son paquet. Touche y et je te jure que tes parties ne seront plus qu'un lointain souvenir. Elle terminait par un sourire sarcastique, avant d'allumer une énième machine à cancer.