— Les petits détails croustillants.◊ Jusqu'au moment de son accouchement mes parents n'avaient pas souhaité savoir le sexe de l'enfant qu'ils avaient conçu. Mon père, Viktor Pretovic, ne s'était pas caché auprès de son épouse, Natalya Petrovic, qu'il souhaitait un petit homme pour qu'un jour il prenne la tête des "affaires" familiales. Imaginer donc son choc en apprenant par les médecins de l'hôpital que sa femme avait accouché d'une fille. C'était ce qu'il ne voulait absolument pas entendre. Mais bon au fond de lui il gardait l'espoir d'avoir par la suite un second enfant qui cette fois-ci pourrait être un petit garçon. Le pire fut donc le moment ou l'obstétricien annonça à mon père que lors de l'accouchement sa femme avait eu des complications. En me mettant au monde ma mère a fait ensuite une hémorragie utérine, qu'ils ont réussi à stopper, mais les médecins ont finalement donc pris la décision de ligaturer les trompes de ma mère pour éviter un éventuel nouveau problème lors de futures grossesses. Ce qui signifiait donc que ma mère ne pourrait donc plus donner de petit héritier à mon père. L'un des plus beaux jours de la vie de mon père se transforma alors en l'un de ses pires cauchemars. Les années qui ont suivi ma naissance celui qui était censé être mon père ne s'occupait absolument pas de moi, il préférait se jeter corps et âme dans son business de malfrat. En réalité pour lui je n'existais pas, il n'avait aucune descendance alors que j'étais pourtant son seul et unique enfant. Mais non une fille ce n'était pas de son goût, ça faisait tâche. Heureusement que ma mère était là, je faisais au moins le bonheur d'un de mes deux parents. C'est d'ailleurs de ma tendre maman que j'ai hérité ma passion pour l'art, à présent cette passion est tout ce qui me reste d'elle.
◊ Ma mère est décédée et m'a donc laissé seule en compagnie de mon père alors que j'étais à peine âgée de 10 ans. Le jour de son enterrement j'ai pleuré toutes les larmes que mon petit corps d'enfant pouvait contenir. Je savais que sans elle à mes côtés j'allais être une petite fille des plus seules et que je n'aurais aucun amour ou compassion de mon père en retour. C'était en compagnie de ma défunte mère que j'avais connu les moments les plus magiques de mon enfance. Elle m'avait appris beaucoup de choses comme à me coiffer, à m'habiller, à me maquiller même. J'étais sa petite princesse qu'elle chérissait plus que tout au monde et surtout plus que son propre mari. Suite à la perte de ma mère, je n'avais donc plus de modèle et je finis de grandir sans faire de vagues pour ne pas attiser les foudres de mon père à mon égard. Je me faisais la plus sage et la plus discrète possible, je me débrouillais également seule par la même occasion. Évidemment j'avais beau tout faire pour ne pas attirer l'attention sur moi, je gâchais tout de même le paysage de mon père qui n'hésitait pas à me faire comprendre que je n'étais qu'une moins que rien, que je ne méritais pas d'exister et suite à son discours je finissais par me prendre une gifle mémorable. Au début c'était la fessée, c'est vrai, ce n'est qu'ensuite que sont venus les gifles puis les bleus sur le corps. Oui lorsque j'avais été extrêmement désobéissante suivant mon père ce dernier levait la main sur moi. Et je subissais sans rien dire, qu'est-ce que je pouvais faire. Ces violences paternelles resteront à jamais gravées dans mon esprit mais également sur moi, car j'en garde une légère cicatrice au-dessus de la lèvre.
◊ Les années continuèrent donc à passer dans cette ambiance pesante qui régnait dans la demeure Petrovic. J'arrivais en pleine période de l'adolescence, l'âge le plus ingrat à passer dans une vie. Enfin quand on regarde le début de ma vie on se demande qu'est-ce qui peut être pire que ça. Mais c'est à cette période là que le regard de mon père commença à changer à mon égard. Il voyait que la petite fille qui était la sienne commençait à se transformer physiquement et devenir une jeune femme. Il commença alors à enfin nouer un contact avec moi, mais bien sûr ce n'était pas sans arrière pensée. C'était uniquement pour sa réussite professionnelle et son business en fin de compte. Mon père n'a pas hésité une seule seconde à utiliser sa propre fille et l'embarquer dans ses affaires plus que véreuses. Oui, car vous ne le saviez peut-être pas encore, mais le grand monsieur Viktor Petrovic - mon paternel - est un cador de la mafia croate, c'est le roi du trafic en tout genre: armes, drogues, filles et j'en passe. Ayant des marchés importants à conclure avec d'autres petits partis mafieux qui pouvait tout de même rapporter gros et bien mon très cher père a eu la brillante idée d'utiliser comme appât sa fille, c'est-à-dire moi. Etant encore toute jeune, frêle et insouciante à cette époque là j'ai joué ce mauvais jeu ne sachant absolument pas dans quoi je m'embarquais. Je devais, dans un premier temps, servir de belle plante verte lors des transactions de mon père, en gros c'était soit belle et tais toi. Enfin je devais être un minimum prévenante en apportant les verres de vodka et autres boissons alcoolisées pour ces messieurs. En parallèle j'arrivais plutôt bien à gérer ma vie d'adolescente, mes études. J'avais un peu de liberté je pouvais faire ce que je voulais, j'ai fait mes premières découvertes et expériences vers l'âge de 16 ans. Je jonglais entre ma vie d'adolescente et ce que je devais faire de temps à autre pour mon paternel. Lorsque j'ai fêté mes 21 ans, mon père m'a donné de nouvelles directives lorsqu'il faisait son business. Je devais à présent jouer de mes charmes auprès de ses grands amis mafieux. En gros mon père me convertissait en prostituée de luxe car s'il y avait besoin je devais assouvir les moindres désirs de ces messieurs Je couchais avec les personnes qui étaient donc en affaire avec mon patriarche. Et si jamais j'osais refuser ou rechigner et bien mon père me frappait. Combien de fois j'ai voulue m'enfuir de cet univers empoisonné, mais comment faire. Mon père enverrait ces hommes de mains et je ne donnais pas cher de ma peau par la suite.
◊ C'est à cette même période que mon père me présenta à un de ses "bras droits" : Aleksander Ivanovitch, qui un jour succédera à mon père à la tête des affaires, en attendant c'était juste un petit mafieux spécialisé dans le proxénétisme et le deal de drogues. Mon patriarche me poussa alors dans les bras de cet homme qui lui ressemblait en tout point. On ne me donnait pas le choix de toute manière. Certes je n'étais pas des plus heureuse dans cette relation forcée ou je n'avais pas eu mon mot à dire, tout c'était fait dans mon dos. Mais bon pour tout dire l'homme qui m'avait été imposé n'était pas non plus des plus dégueulasses, il était assez facile du coup à surmonter les premiers a priori. Même si la vie avec Aleks n'était pas des plus simples, à vrai dire notre relation a toujours était des plus tumultueuses du "je t'aime moi non plus" à longueur de semaines à s'attirer comme des aimants et ensuite se rejeter comme des chiffonniers. D'ailleurs il était comme mon père, lorsqu'il était trop énervé il était du genre à lever la main sur moi et je n'avait pas intérêt à dire quoi que se soit dans ces moments-là. Aleks n'était pas non plus du genre fidèle, il aimait bien prendre du bon temps avec certaines de ses employées chose qui avait le don de me déplaire au plus haut point. Car même si au début je n'avais pas apprécié la manière dont notre relation c'était mise en marche, j'avais finit par ne plus être indifférente à cet homme. Notre relation avait commencé alors que je n'avais que vingt-deux ans et dura comme ça environ trois années.
◊ Après avoir passée encore une autre années environ à galérer au service de mon père et de mon compagnon. Le jour de mes vingt-six ans, j'ai fais mes valises et je suis partie de la demeure familiale en douce. Bien sûr j'avais assurée mes arrières et j'avais pris quelques billets pour ne pas me retrouver sans rien et je suis allée voir un petit escroc pour avoir le droit à une nouvelle identité pour quitter la Croatie incognito. Voilà qu'à présent je me faisais appeler Mila Petrov. De cette manière là je pouvais tout recommencer, écrire de nouvelles pages de ma vie et oublier l'ancienne. Et quitte à avoir du changement j'ai aussi changer ma coloration capillaire je suis devenue blonde durant ces dernières années. Pour mettre un maximum de distance j'ai pris la décision de choisir comme terre d'exile le Canada. Malgré tout j'avais une peur c'était de devoir faire face à des policiers, c'était ma hantise, je savais pertinemment que j'étais rentrée avec une fausse identité, pas si fausse que ça, sur cette terre et si je me faisais contrôler et remarquée je risquais gros. Or je ne voulais absolument pas remettre les pieds dans mon pays natale, ma vie à présent en dépendait grandement. J'ai alors posé mes bagages du côté de la belle ville de Vancouver en décembre 2015. Je devais me reconstruire intégralement, même si j'avais piqué de l'argent à mon paternel avant de partir je ne devais pas me reposer sur mes lauriers. Il fallait que je subvienne à mes besoins.
◊ Cela faisait un an que je m'étais installée et que je commençais à avoir une certaine stabilité du côté de cette terre canadienne qui était des plus chaleureuses et accueillante. Certes j'étais toujours méfiante du point de vue de ma situation, mais je ne faisais rien paraître. Malheureusement un soir tout se mit à déraper alors que j'étais sortie boire un verre dans un bar, une bagarre c'est mise à éclater et le départ de ce branle bat de combat fut en réalité qu'un sale pervers ivre c'est mis à me tripoté, je ne me suis pas laissé faire et je lui en ai retourné une. Ce geste eut pour effet d'agacer cet homme, heureusement qu'un beau brun présent à ce moment-là c'est mêlé à l'affaire pour prendre ma défense et c'est interposé. De là est partie cette fameuse bagarre. Quelques minutes plus tard, on pouvait entendre au loin les sirènes des policiers arrivaient, en entendant ce son j'ai pris peur et j'ai commencé à prendre la fuite de manière discrète me souhaitant pas faire face aux forces de l'ordre suite à ma situation quelque peu irrégulière ici. Mais je me suis faite suivre par ce fameux jeune homme brun qui était venu quelques instants plus tôt me prêter main forte face à cette situation. Je l'avais intrigué et il ne voulait pas me laisser partir comme une voleuse. Je lui ai alors brièvement expliquer ma situation pas très légale, je ne pouvais pas me permettre de dire toute la vérité alors j'ai menti sur certains points. J'aurais pu m'en mordre les doigts de révéler des choses comme ça à cet inconnu mais quelque chose en lui me donner confiance. J'aurais pu me retrouvé expulser en direction de la Croatie, mais ce fut loin d'être le cas, ce beau brun m'a plutôt bien aidé, voilà que quelques mois plus tard je me retrouve être l'épouse de canadien, qui l'eut crut. Ce qui régularisa d'une certaine manière ma situation et me permit d'être moins sur la défensive vis-à-vis des forces de l'ordre. J'étais à présent une expatriée croate devenue femme d'un canadien.
◊ Voilà à présent cinq mois que je suis l'épouse de ce canadien. La vie de couple est assez particulière, face aux gens nous devons faire croire à une vraie et réelle histoire d'amour entre lui et moi. Un coup de foudre qui nous est tombé dessus et qui nous a fait nous unir. Il ne faudrait pas que les gens sachent ce qui se cache derrière notre mariage, cela pourrait avoir de terribles conséquences pour mon époux comme pour moi. Lorsque nous sommes uniquement tous les deux nous apprenons à mieux nous connaitre. Qui sait donc ce qu'il pourrait se passer par la suite, nous sommes censé être mariés, nous vivons sous le même toit et je dois bien avouer que ce jeune homme qui est censé être mon mari est loin d'être repoussant. Je suis loin d'être insensible à ses charmes. Je continue de mener mon petit bout de chemin dans la grande ville canadienne. D'ailleurs j'ai également fini par retrouver ma teinte de cheveux naturelle c'est à dire le brun. Advienne que pourra par la suite.