◊ Les petits détails croustillants.■ Les Anecdotes.の Ma famille, comme beaucoup d'autres, n'a rien d'extraordinaire. Je veux dire que derrière elle, il n'y a pas d'histoire tordue de drogués, de pervers ou d'assassin comme on peut en voir de temps en temps, par souci d'originalité. En fait, j'ai juste eu une mère pendant les dix premières minutes de ma vie, puis un père pendant les innombrables suivantes. Avoir une mère morte en couche ne fait pas de vous un être exceptionnel ou torturé. Certes, la culpabilité est présente mais est-ce pour autant une réelle excuse pour se conduire comme une salope par la suite ? Non.
の Je n'ai jamais eu aucun secret pour mon père et n'en aurais sûrement jamais. Nous avons une relation très fusionnelle. C'est lui qui m'a offert ce prénom, Olivia et celui de ma mère, Victoria, alors qu'il pleurait encore sa perte. C'est lui qui m'a donné le biberon, aidé à faire mes lacets et conduit à tous mes premiers jours de rentrée, même quand je lui disais de ne pas le faire. Mon père, c'est en quelque sorte mon héros. Je suis d'accord, ces propos sont d'un cliché affligeant mais que voulez-vous... Je ne lui en ai jamais voulu quand il a enfin ouvert son cœur à une autre femme, tout comme il m'a pardonné mes erreurs du passé et ne m''en a pas voulu, d'ailleurs, d'éprouver des sentiments pour l'homme d'une autre. On est un peu pareils, lui et moi, même s'il continu de soutenir que je ressemble plus à ma mère qu'à lui.
の Je me souviens de mon premier jour de maternelle comme si c'était hier. Un énième lacet défait que mon père s'acharnait à vouloir m'apprendre à refaire correctement. C'était de cette façon que j'avais franchi mes premiers pas vers la "maturité", si on peut appeler cela ainsi. J'allais apprendre à me sociabiliser avec des petits camarades et à me familiariser avec le sexe opposé. Petite fille un peu revêche et tordue, je n'eus aucun mal à me faire des amis mais ma meilleure rencontre jusqu'à ce jour fut celle d'Ivy. Il n'y a rien de plus bateau qu'une amitié de bac à sable qui dure toute la vie, à croire que j'ai une vie plus que cliché.
の J'ai passé les quatorze premières années de ma vie collée à Ivy, cette petite emmerdeuse qui me laissait être moi-même sans me juger. Nous étions pratiquement inséparables et avons fait notre scolarité côte à côte. Si Ivy n'a eu qu'un grand amour pendant cette période, pour ma part j'enchaînais les petits copains sans me soucier de trouver le grand amour. Très féministe et indépendante (bon ok, pas tant que ça avec Ivy), je ne m'attachais que rarement à ces petites gueules d'ange généralement brunes qui passaient leur temps à reluquer le peu de seins que me permettait mon bonnet B. Mais si nos visions de l'amour étaient différentes, Ivy et moi ne nous cachions rien quand à nos sentiments. De cette façon, la première informée de son béguin pour Colin, ce fut moi. Je n'étais pas contre, je n'étais pas pour non plus et cela, ma meilleure amie le savait bien. Mais si elle avait conscience que j'étais assez coquine pour draguer son frangin bien plus âgé que nous, elle ne semblait pas apercevoir que son pote était plus un danger qu'une bénédiction.
の Chaque parcours de vie est semé d'erreurs et j'ai laissé Ivy faire le sien à ses quinze ans. Sortir avec Colin fut, à mes yeux s'entend, la plus grosse erreur de sa vie et elle en fut détruite lorsqu'il la quitta, sans aucune raison. Bien évidemment, le bon cliché veut que j'ai été la première personne à la consoler et à insulter ce mec de porc et de
#censuré. Je n'en ai jamais eu honte. J'ai tout fait pour qu'elle s'en sorte, quitte à mettre de côtés mes propres amourettes pour revoir un beau sourire sur son visage. Moi qui ne laissais jamais les autres m'atteindre, je fus touchée par la faiblesse et la souffrance de ma meilleure amie. Pour elle, les garçons, c'était terminé et j'allais y veiller.
の Un an avant d'obtenir mon diplôme, il m'arriva la plus grosse souffrance de mon existence. Si vous imaginez qu'avoir fait mourir sa mère en venant au monde provoque une immense culpabilité, ce qui arriva à mes dix-sept ans cassa toutes mes croyances. S'il y avait bien une personne qu'il était hors de question que je fasse souffrir, c'était bien Ivy - en dehors de mon père bien évidemment. Le sort - et un p*tain de cliché adolescent - voulu que nous flashions sur le même type : Andrew. Et quand je dis flasher, ce n'est pas le petit béguin comme ça qui vous passe au bout de trois semaines d'acharnement mental : non. C'est le genre de truc qui vous prend à la gorge et ne vous lâche pas pendant... Bah dix ans. Il me semblait que ce "coup de foudre" comme on pourrait le nommer était bien plus important pour moi que pour Ivy. J'étais celle de nous deux dont l'histoire amoureuse restait en arrière plan et je me sentais enfin l'audace de passer sous les projecteurs. Mais la vie est d'un moche et si Andrew choisit l'élu de son cœur, ce ne fut pas moi.
の Je pourrais y consacrer cinq cent pages d'un foutu bouquin pour exprimer à quel point j'ai été blessé durant tout ce temps. Se faire carrément rejeter pour votre meilleure pote, c'est juste l'enfer sur terre car il est impossible de lui en vouloir. Ce n'est probablement pas la faute d'Ivy, mais qu'est-ce que j'ai pu la détester parfois, en la voyant dans ses bras ! Mon père a été le premier - et le seul - à me dire que le temps guérit les douleurs du passé et ce dicton, il est juste à foutre aux toilettes avant de tirer la chasse d'eau. Car non, le temps ne guérit pas. J'ai eu beau tout faire pour oublier, effacer la rancœur et les sentiments, tout me ramenait à ce jour fatidique où Andrew proposa à Ivy de l'épouser. Et bien sûr, quelle confidente eut la lourde tâche d'être heureuse pour sa meilleure amie ? Bibi.
Je n'ai jamais voulu faire souffrir Ivy pour ça. Je n'ai jamais compris d'ailleurs pourquoi ils mettaient autant de temps à préparer leur cérémonie. Le fait est qu'aujourd'hui encore, quand je les vois ensemble ou qu'Ivy me parle de son fiancé, je ressens comme un couteau dans ma poitrine qui tourne sur lui-même, et je me contente de sourire comme si cela ne m'atteignait pas, que j'étais heureuse pour elle. L'amour, ça craint.
の Oublions un peu les histoires d'amourettes. L'une des seules façons que j'eus de passer outre cette douleur fut de me consacrer pleinement à mon futur job - et de pimenter un peu ma vie par des petites aventures très courtes. Soucieuse de ne plus paraître sous les feux des projecteurs, je guidais mon instinct vers un métier qui ne me demanderait pas de m'afficher publiquement, tout en restant proche des gens que j'aime et en imposant ma petite loi. Agent de star, n'est-ce pas un pur métier de l'ombre ? C'est, par ailleurs, le job idéal pour rencontrer du monde et s'amuser lors de party. Je ne suis pas la plus connue dans le métier ni la plus prisée et tant mieux. Je ne cherche pas la célébrité et encore moins à me taper des starlettes refaites des pieds à la tête qui pensent que papa pourra assurer le coup si ça merde. De toute manière, je préfère m'occuper de jolis garçons qui manquent un peu de confiance en eux. C'est plus croustillant...
の Parlons peu parlons bien. La petite nouvelle du jour, c'est le retour de Colin dans les parages, en tant que co-acteur dans la série d'Ivy. Autant dire qu'en entendant cela, j'ai sauté au plafond. Bonne ou mauvaise nouvelle ? C'est l'un et l'autre et vous comprendrez vite pourquoi. Si pour moi Colin est un conn*rd - et je suis encore gentille - il est le seul en mesure d'éloigner Ivy d'Andrew, afin que ce dernier réalise enfin que moi, je suis là et qu'il est le seul mec pour qui je suis autant attachée (encore une fois, sans compter mon paternel). Qu'on ne se méprenne pas, j'aime Ivy. Je décrocherais la Lune pour cette meuf si elle me le demandait. Je me tondrais les cheveux ! Alors je ne veux que son bonheur... mais si celui-ci peut se faire auprès de Colin, n'est-ce pas faire d'une pierre deux coups ?
■ Les Tocs & Manies.Lors de mes premiers rapides rencards, j'affirme toujours que je ne fume pas. La réalité, c'est que je m'en grille toujours une en situation de stress. Ou après avoir fait l'amour. Ou avant et après le boulot. Ou quand Ivy me parle d'Andrew. En gros, je suis une fumeuse.
の Je suis la plus grosse manipulatrice menteuse de tous les temps et pourtant, je déteste qu'on me raconte des bobards. S'il y a bien une chose que je ne supporte pas, c'est de devoir chercher après une vérité quand j'ai autre chose de mieux à faire.
の J'adore faire des grimaces. Elles font toujours soit rire, soit énerver les gens et ce sont mes deux passe-temps préférés.
の Dans une vie antérieure, j'aurais aimé me réincarner en Mulan. Cette meuf casse des briques, sérieusement...
の Quand je suis devant la télé, je ne reste jamais longtemps sur le même programme. Zapper, c'est mon pêché mignon. Ainsi que gueuler sur les candidats de TVR.
の Je fais tout pour être classe mais je ne le suis pas vraiment. Quand je m'emporte, je passe pour une campagnarde qui jure et se plaint. Je dois retravailler ça, c'est un fait...
の Je ne fête jamais mon anniversaire, je pense que c'est évident de comprendre pourquoi ? La seule chose que j'accepte ce jour-là, c'est un cupcake avec un glaçage bizarre.
の Je suis une experte en dénichage de bons plans. Pendant les soldes, mieux vaut m'avoir à ses côtés qu'en adversaire !
の Je mange comme quatre, surtout du chocolat. Noir de préférence. J'ai par contre une sainte horreur des quenelles, champignons et autres trucs visqueux. Et qu'on n'essaye même pas de me faire avaler une huître !
の Le secret que j'ai pour Ivy est le seul à ma connaissance et il me détruit de jour en jour. C'est la raison pour laquelle je suis constamment attentive aux besoins de ma meilleure amie, pour compenser cette... culpabilité de vouloir empiéter sur son terrain amoureux.
の Je ne m'en vante pas, mais je tiens incroyablement bien l'alcool. J'ai déjà fait un ou deux petits challenges avec dix shots à boire d'affilée. Croyez-moi, cette petite tête brune n'est pas aussi faible qu'on peut le penser...
の J'ai une peur bleue des cotons-tiges. Je ne sais pas pourquoi, mais ça a une forme bizarre et ça rentre dans les oreilles... C'est Satan en personne ce truc, sérieusement.
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