Sparkaryn ◘ Like a virgin ... or not. Definitly not.

- Chad ?! J'vais chez Spark, j'y reste dormir, normalement on sort pas mais si c'est le cas j'te préviendrais ! Bisous, je t'aime ! Et je fais attention sur la route ! tu lances à la cantonade dans l'appartement. Tu entends le soupir teinté d'amusement et le rire discret de ta soeur aîné. Maintenant tu fais les questions réponses en solo. Vous vous disputez toujours toutes les deux mais votre relation semble plus ou moins se stabiliser. C'est lors du premier dîner "familial" avec Armolay que tu as compris combien ta soeur était importante à tes yeux et qu'elle était l'unique personne à ne t'avoir jamais rejetée malgré ton putain de caractère. La seule à ne t'avoir jamais abandonnée. Alors tu as décidé de faire quelques efforts avec elle. Bien sûr tu en fais toujours à ta tête parfois mais t'es comme ça.

Tu prends ta moto et tu files de Downtown jusqu'à la ville de Spark à Kitsilano. Habituellement tu mets dix minutes. Cinq ans tu as tous les verts et que tu mets un coup d'accélérateur. Et là, heure de pointe, tous les feux au rouge, tu as mis ... une demi-heure. La loose. Mettre une demi-heure à moto. Même les taxi mettent pas autant de temps ! Quel bordel cette ville parfois ! Tu sonnes et Spark t'ouvre avant que t'ai eu le temps de parler et tu entre en faisant vrombir le moto jusqu'à te garer devant l'entrée. - Hello la plus belle ! Ca va ? tu lances en enlevant ton casque quand elle ouvre la porte d'entrée. Pétillante, tu viens déposer un baiser sur sa joue. Hé chérie d'amour que j'aime, j'aurais genre un truc à te demander avant qu'on attaque notre soirée. J'ai envie d'un tattoo et je me suis dis que ma talentueuse jumelle pourrait me le faire même si techniquement j'ai pas pris rendez-vous ? tu lui demandes en lui faisant les yeux du chat potté de Schrek.

Fin de journée. Tu aimes arriver à ce moment où tu sais que tu ne feras plus rien d'autre d'important après. Comme une sorte de déconnexion. Tu te la coules douce ensuite. Dormir, manger, dessiner, fiester, c'est le moment de faire tout ce que t'adores faire en somme. Et ce soir serait encore plus amusant puisque Ryry passait la nuit chez toi. Une autre folle comme toi, dans le duo il y en a pas une pour rattraper l'autre. Tu l'adores ta jumelle, avec elle tu sais que tu ne t'ennuieras jamais. Vous vous ressemblez tellement ! La seule personne qui te suit dans tous tes délires, même les plus incroyables. Vous vous êtes trop bien trouvées toutes les deux. Et ce soir serait une autre soirée pour se le prouver.

Elle débarque alors que tu viens à peine de te servir ton verre de vin. En retard, mais excellent timing. Tu lui ouvres le portail et tu vas ouvrir la porte alors qu'elle descend de sa bombe de moto. Quand elle te salue, tu sens déjà qu'il y a quelque chose qui se cache derrière. Et ça se confirme quand elle te rejoint avec son regard craquant. Tu mets sur son visage pour ne pas la voir et tu te marres. Oh non bichette, tu m'auras pas avec ce tour là. Tu veux un tattoo, tu fais la queue comme tout le monde. J'ai fait un tattoo de douze heures aujourd'hui, j'y retourne pas, même pour tout l'or du monde. Bien sûr que tu la lui feras, son tatouage. Tu peux passer la journée à tatouer, ça ne te fatiguera jamais. Et puis depuis le temps que t'attends qu'elle se décide enfin. Mais bon, qu'elle te supplie encore un peu plus, t'aimes ça. Tu veux quoi comme dessin d'abord ? demandes tu, quand même curieuse.

T'es trop contente de passer un peu de temps avec ta jumelle. Toi et Spark avait une relation assez particulière. Extrêmement proches et fusionnelles comme des soeurs jumelles par votre ressemblance caractérielle assez flagrante - a défaut de la physique où vous êtes plutôt à l'opposée l'une de l'autre - et en même temps des amantes occasionnelles, incapable de réellement vous passer du corps de l'autre. Pourtant, Dieu sait que tu as quelqu'un dans la peau toi, la dernière fête chez Roméo au bout de la rue l'a assez prouvé comme ça. T'es amoureuse. Mais franchement pour le moment t'es pas capable d'être le genre de nana posée, en couple, fidèle et tutti cuanti. T'es pas comme ça. Cielo non plus. Vous savez que vous voyez d'autres personnes. Tant que vous étiez juste tous les deux quand vous vous voyez vous ça marche. Enfin tu l'espère.

T'as envie d'un tattoo. Cette idée te trotte dans la tête depuis un moment mais t'as jamais réellement osée te lancer. Et voilà que Spark, la meilleure tatoueuse du monde à tes yeux, te rétorque qu'il faut que tu fasses la queue comme tout le monde et que ce soir elle est épuisée. - Depuis quand t'es épuisée de faire des tattoo toi ? Je t'ai déjà vu en enchaîner deux de ce genre ! tu rétorques sceptique. Et tu utilises ton arme fatale, celle que tu fais trop bien : les yeux suppliants, larmoyants du chat potté dans le dessin animé schrek. Ce regard auquel elle ne résiste jamais. Elle essaye pourtant en te cachant le visage ce qui te fais rire puis elle cède en te demandant déjà ce que tu voudrais. - Heu ... j'ai trois idées j'sais pas laquelle est la meilleure. Peut être la dernière tu me diras. J'ai pensé à un triquetra. Tu sais comme le symbole de Charmed, qui signifie un trio fusionnel. Ou un papillon peut-être. Sinon j'ai eu l'idée d'une plume se désagrégeant pour former des oiseaux. J'sais pas si tu vois mon idée, tu grimaces. Elle semble résister encore mais tu sais ce qui la ferait craquer. Tu t'approches en passant tes bras autour de sa taille et en déposant des baisers dans son cou jusque sous le lobe de son oreille que tu mordilles. Point faible tu le sais. Alors ? Tu me le fais s'il te plaît, tu lui murmures suppliante.  

Tu l'écoutes t'exposer les dessins qu'elle veut et tu fais la moue avant d'avaler quelques gorgées de vin. Tout ça est d'une banalité, je m'attendais à mieux de ta part, jums. Tu lui tires la langue. Tu mets toujours un point d'honneur à faire des tatouages qui sortent du lot, tes dessins possèdent ta marque par leur originalité depuis le dessin jusqu'à la finition. Tu aimes les choses qui claquent et même tes tatouages les plus minimes suivent la règle. Alors, tu ne vas pas lui faire un vulgaire papillon, hors de question. Je tatoue pas des triquetras moi, pour ça il y a la boutique de tattoo de la ville. Je peux te prendre rendez-vous là-bas si veux, je connais le gérant, tu continues de l'embêter. Tu sais qu'elle ne te lâchera pas et tu es curieuse de voir jusqu'où elle pourrait aller pour te convaincre. Quand finalement elle s'approche de toi pour t'enlacer par la taille et déposer des millions de baisers dans ton cou, tu sais que tu ne vas pas résister longtemps. C'est bas ça, Ryry, même pour toi..., tu murmures tentant à peine de te dégager. Quand elle te mordille le lobe de l'oreille, tu fermes les yeux. Elle a gagné haut la main. Tu lui roules une pelle. Ok c'est bon, je te le fais ton tatouage. On y va. Pendant que vous vous dirigez vers ton salon située derrière la maison, tu lui expliques. Tu topes pour mélanger tes trois idées ? On va faire un triquetra dont les deux triangles de haut auront une légère forme d'ailes de papillons et on fera la plume qui s'enroule à moitié sur le triquetra et qui se désagrège en cours de route comme t'as dit. Ça te parle comme ça ? Tu ouvres la porte et allumes les lumières du salon. Ton sanctuaire. Tu l'as décoré toi-même. Il est grand pour un salon de tatouage mais tu t'en fous, t'aimes l'espace. L'intérieur est coloré et éclectique, comme toi et t'as des photos de tes plus belles œuvres qui recouvrent les murs. Cet endroit, c'est ta plus grande fierté. Tu le veux où au fait ? demandes-tu finalement, attrapant déjà papier et crayon.

Tu le sais que tes idées sont banales. C'est bien pour ça que tu les lui a dites et que t'es venue la voir. Parce qu'elle, elle a toujours de supers idées ! Ses tattoos sont absolument magnifiques ! Si tu avais eu envie d'un tattoo banal tu serais effectivement allée chez le tatoueur du coin. Tu lui fais une moue boudeuse quand elle te balance ça dans la figure et tu décide de te venger en la prenant par les sentiments. Comme le fait de la prendre par la taille et de déposer des baisers légers dans son cou jusqu'à mordiller son lobe d'oreille. Tu sais qu'elle adore ça. Et toi tu en profites pour t'imprégner de son parfum que tu adores. Frais et épicé à la fois, exactement comme elle. Mais finalement elle cède et te conduit dans son studio d'art. Tu la suis en sautillant presque de plaisir. Mais tu le fais pas ça l'agacerait. Alors tu restes sage et elle t'explique ce qu'elle va faire de tes idées. Tu as les yeux qui brillent si fort que ça pourrait illuminer la pièce. - Oh mon dieu ! Ton idée est juste une tuerie ! Tu regardes autour de toi dans ta pièce. J'adore ce que tu as fais de cet endroit. Elle te demande où tu veux le faire. Dans le bas du dos ! tu lances. Tu lui fais un sourire adorable et tu commences à enlever ton haut. Tu la regarde en arquant un sourcil. Avoue que tu adores quand j'enlève le haut, tu lui lances d'un air taquin en l'allumant. Tu t'installes quand elle te le demande. Alors ce tatouage de douze heures il ressemblait à quoi ? tu t'enquiers curieuse.  

Tu as une confiance absolue en ton talent, ça c'est un fait. Mais tu aimes quand tu ponds une idée et ça fait plaisir à ton client. Tu peux pas t'empêcher de leur rendre le sourire en retour. Ça te reboost totalement mais te mets aussi la pression parce qu'une chose est d'avoir l'idée et l'autre est de la matérialiser. Entre les deux, le chemin est long et quand on ne fait pas attention, une très bonne idée de tattoo peut devenir un cauchemar sur la peau. Tu jettes un coup d’œil dans la pièce quand elle la complimente. Ouais, toi aussi tu aimes, penses-tu avec un sourire fière. Va pour le bas du dos, alors. Elle enlève son haut de manière coquette et tu ne peux pas t'empêcher de mater sa poitrine. C'est une bombe ta jums. Si tu t'écoutais, ce n'est pas un tatouage que tu lui ferais là tout de suite. Oh que oui, j'adore. Mais crois-moi, c'est toi qui ne va pas adorer là, tu glousses. Le premier tatouage, aussi petit qu'il soit, ça fait mal. Elle s'installe et t'essaies de transposer visuellement le dessin à l'endroit choisi avant de t'emparer de calque et crayon pour te mettre à le dessiner à proprement dit. Un motif tribo-polynésien extrêmement complexe. Sur toooout le torse. J'adore tatouer mais là j'ai morflé je t'assure. Dieu merci, c'était un vétéran, il a même pas bougé d'un pouce durant tout le tatouage. Il doit revenir demain pour que Milan fasse des photos, je te montrerai. Il avait été vraiment difficile mais le résultat était exceptionnel. Pendant que tu papotes, tu peaufines le dessin de ta jums. D'habitude, tu te tais quand tu dessines mais là ce n'était pas trop compliqué donc tu gérais. Une demi-heure plus tard, tu l'avais terminé. Alors, t'en dis quoi ? On mettra des traces de couleurs dans les ailes du papillon et quelques oiseaux seront colorés aussi. T'auras un beau tatouage, chérie. Tu lui donnes un baiser avant de reprendre le dessin, poser le stencil et quinze minutes plus tard, allumer ta machine. Les bonnes choses vont commencer. T'es prête ? Tu serres les dents et tu supportes comme une guerrière, d'accord ? Et hésites pas à m'arrêter si ça va pas. T'essaieras de lui faire le moins de mal possible mais tu peux pas faire des miracles, un tatouage, surtout le premier... c'est toujours chaud. Tu lui fais un bisou dans le dos et tu plantes l'aiguille.

Tu aimes les idées folles, délirantes et magnifiques de ta jumelle. Elles proviennent de ce regard qu'elle porte sur le monde et qui t'émerveille chaque fois qu'elle te permet de participer à ce qu'elle fait, qu'elle te montre son univers, la manière dont elle perçoit les gens, le monde qui vous entoure. - Je sais, tu grimaces d'un air amusé quoique un peu flippé quand elle te dit que c'est toi qui va pas aimer pour le coup. Tu sais bien que c'est douloureux les tatouages, surtout quand tu n'as pas l'habitude. Pendant qu'elle dessine son idée mixée aux tiennes tu lui en demandes plus sur le tatoo qui lui a prit toute sa journée. Elle te parle d'un tatouage tribal de polynésie pour un vétéran. Tu l'imagines un peu avec ce même esprit d'artiste qu'elle que tu possèdes même si tu l'exprime d'une manière différente. Elle sur le corps toi sur les vêtements. - Oui ça me plairait beaucoup de voir ça ! tu réponds quand elle te proposes de te montrer la photo que Milan fera demain. Vous discutez un peu pendant la demi-heure suivante jusqu'à ce qu'elle te montre le dessin qu'elle venait de faire. Tu ouvres de grands yeux émerveillés. Il est absolument sublime ! Je n'en doutais pas d'avoir un beau tatouage, je suis venue voir la meilleure dans ce domaine ! Elle t'embrasse, baiser que tu lui rend. Tu sais que tu vas douiller dans pas longtemps et tu te prépares mentalement. Tu te rappelle alors que la douleur physique n'est jamais que temporaire et tu te rappelles les blessures qui font mal, celles qui sont invisibles et qui durent longtemps. Elle te préviens qu'elle va commencer et tu hoches la tête. Ouais, une vraie guerrière ... elle dépose un baiser dans ton dos puis commence. Tu siffles de douleur quand l'aiguille te transperce et tu serres les dents. Tu t'accroches à ce que tu t'es dis précédemment. Tu fermes les yeux sous la douleur mais tu bronches pas. Ca dure longtemps. A un moment, alors qu'elle a relevé l'aiguille de ta peau pour changer d'encre tu lui balances la bombe qui te déchire le coeur. - J'suis amoureuse babe. Et c'est une merde pas croyable, tu souffles. Un peu parce que la douleur t'as essoufflée, épuisée, un peu aussi parce que t'oses pas le dire à voix haute comme si ça rendait les choses pires qu'elles ne le sont en réalité. Ouais t'es amoureuse, ce mec tu l'as dans la peau et c'est douloureux. Ca te déchire de l'intérieur, parce que vous ne savez pas aimer, que vous vous faites plus de mal que de bien, que la violence de vos émotions te déséquilibre totalement et que t'avais pas envie de tout ça. C'est pour ça que t'accumulais les coups d'un soir. Mais lui c'est pas un coup d'un soir. C'est ce qui rend les choses encore plus difficiles à encaisser. Tu sens la surprise de ta jumelle alors qu'elle reprend ton tatouage. C'est Cielo ... et en ce moment je sais pas ce qui fait le plus mal ... l'aimer ou ta putain d'aiguille plantée dans ma peau, tu lances. T'essayes vaguement de faire de l'humour mais c'est assez mauvais. T'as les larmes aux yeux sous la douleur et connement, si ta blague est aussi mauvaise c'est peut être parce que tu plaisantes pas totalement. T'es déjà tombée amoureuse jum's ? Amoureuse au point de vouloir crever pour et à cause de lui, au point de vouloir tuer les autres qui s'approchent, d'en être possessive à en dégueuler en sachant que lorsque vous n'êtes pas ensemble, chacun à le droit d'aller se perdre dans d'autres bras. Au point d'avoir envie de claquer la porte et de ne plus le revoir, juste pour savoir si la douleur peut cesser et ton amour avec. Alors que c'est pas l'cas. Et ce que tu sais aussi c'est que ce que tu viens de dire prouve que votre amour n'est pas normal. Etre amoureuse signifie avoir des papillons dans le ventre, la tête dans les nuages, un sourire niais sur le visage et tout voir en rose. Toi c'est l'inverse. Violence, destruction, possessivité, douleur. De l'amour ça oui. Beaucoup. Trop. A en crever. 

Tu suis les lignes du stencil d'une main ferme. Tu sens ses muscles raidir sous la douleur mais elle ne bronche pas. C'est pour ça que tu l'aimes. Elle a mal mais elle supporte. Peu de personnes peuvent se vanter d'en être capable. Pour un premier tatouage, elle s'en sortait admirablement bien. D'habitude, tu papotes avec le client pour faire passer le temps mais tu décides de te taire cette fois, te concentrer et vite la libérer. T'aimes pas savoir que tu lui fais du mal. Quarante-cinq minutes après, tu lui donnes une petite pause pour changer d'aiguille. Alors, ça va ? Il ne restait plus qu'un trentaine de minutes de travail et ce sera bouclé. Tu décides de t'y remettre immédiatement pour qu'elle ne perde pas l'endurance. Mais alors que tu t'attendais à une réponse banale à ta question, elle te sort quelque chose que t'avais pas vu venir. Tu gardes ton aiguille en l'air un moment, complètement abasourdie. Elle, amoureuse ? Elle partage tous tes principes en matière d'amour, comment ça a pu lui arriver ? Tu es sonnée mais tu reprends rapidement tes idées pour te remettre à ton tattoo. T'as envie qu'elle arrête de te parler de ça. T'es pas douée pour jouer la copinette qui remonte le moral après les histoires de cœur, tu détestes l'amour et tout ce qui tourne autour. Le sentimentalisme ? Non merci, plutôt boire du venin de scorpion. Elle le sait pourtant. Mais bizarrement, elle ne s'arrête pas et a l'air de vouloir déverser ce qu'elle a sur le cœur. Tu serres les dents. Ça va être long ce tatouage, finalement. Tu ne vas pas la rembarrer bien sûr, tu vas l'écouter mais putain, tu détestes qu'elle te fasse ce coup là ! Puis elle te balance le nom du mec. Cielo, bien-sûr, t'aurais dû t'en douter. Combien de fois t'as pas entendu ce nom dans sa bouche. Tu le connais, le jumeau sociable du duo Bai. Ils étaient sex-friends si tu as bonne mémoire ? Qu'est ce qui a changé pour que quelques parties de jambes en l'air se transforment en tout ce qu'elle décrit là ? Beurk. T'es pathétique, Ryry. Quoi ? T'as dit que tu parles pas amour, oui ou oui ? Pourtant sa première question te fait chavirer un moment. Oui, tu as été amoureuse toi aussi. T'as connu ce qu'elle raconte là. En plus explosif et plus sadique encore. Une seule fois, il y a quelques années. Et si t'es devenue aussi anti-romantique aujourd'hui, c'est en partie à cause de lui. T'y as pas repensé depuis des années. Pourquoi vous ne sortez pas simplement ensemble comme un couple normal ? demandes-tu d'un air mi-intéressée, mi-blasée. C'est bon, elle est ta jums, elle a apparemment besoin de se défouler. T'allais pas lui claquer la porte au nez. Mais ta question est un peu réthorique parce que tu connais ce genre d'amour dévastateur et se mettre "en couple" est loin d'être la solution. Tu soupires. T'es mal barrée, jums.

Tu sais pas pourquoi tu lui balances ça. Spark n'est franchement pas la bonne personne à qui parler de tes problèmes de coeur le problème, c'est que t'as personne d'autres. A qui peux-tu donc en parler ? A ta soeur ? Elle déteste Cielo presque encore plus que Spark, refusant de voir que sous ses airs de bad boys c'est un mec bien. A Armolay peut-être ? Ou pas. En apprenant la relation tordue, violence et douloureuse qui vous lie, il irait jouer direct les grands frères pour faire cesser le jeu. Et en regardant autour de toi tu constates qu'il n'y a personne d'assez proches de toi, personne à qui tu puisses réellement faire confiance pour en parler. Pas de mère. Pas d'autre soeur. Juste Spark. Et pourtant sa seule réaction fut de te balancer que tu étais pathétique. Ta vue se brouille de larmes et pas à cause de la douleur physique du tatouage. Juste parce que tu viens de te rendre compte qu'au final, tu seras toute seule pour gérer ce déluge d'émotions qui te broient et que tu n'arrives pas à gérer. - Ouais ... t'as raison, tu murmures plus pour toi même. T'es pathétique en effet. Pathétique de croire que tu pouvais compter sur quelqu'un d'autre que sur toi même pour une fois. Tu te secoue la tête pour reprendre contenance. Sortir ensemble ? - Parce qu'on en a pas envie, tu réponds simplement. C'était plus que par envie. C'est juste que vous en êtes incapables. Jouer les jolis couples d'amoureux ? Les sorties au parc, les bécotages au ciné, la présentation officielle à la famille. Beurk. Pas pour vous. Vous c'est autre chose qui vous fait vibrer. Mais t'en parles pas. T'en parles plus. Hé babe ? T'as bientôt fini ? tu lances. Parce que je te promet que je veux bien être une guerrière mais là, ma guerri'attitud' se fait la malle, j'en peux vraiment plus j'ai envie de mourir ! tu lui fais d'un ton mi-implorant mi-amusé pour tenter d'alléger l'atmosphère. Elle t'engueule et te rassure en même temps. Ouais c'est bientôt fini. Mais il te manque au moins vingt minutes de torture encore. Tu la laisses faire, tu serres les dents, les larmes coulent et tu laisses à penser que c'est la douleur de l'aiguille. Y a de ça. Finalement elle termine et tu pousses un gros soupir de soulagement. Les mecs qui s'en font faire partout sont des masochistes terminés ! tu lances en te marrant. Tu regardes ta jumelle d'un air excité. Alors ? Ca donne quoi ? J'peux voir ? tu demandes comme une gosse un matin de Noël. 

Tu t'arrêtes un instant pour la regarder. Trois secondes. C'est toi où...? Tu reprends ton travail, te disant qu'il s'agissait simplement d'une mauvaise sensation. Mais quand elle te répond Parce qu'on en a pas envie, sans rien derrière, tu te rends comptes que ce n'était pas une mauvaise sensation. Non, sérieux ? Elle te fait la gueule ? Ryry te fait la gueule à toi ? T'as sûrement manqué un épisode. Tu te concentres un instant, essayant de trouver ce qui se passe. Ça peut pas être la question, elle n'a rien et est totalement légitime ta question. Tu sais que t'es pas douée mais n'importe qui aurait posé cette question à ta place. Non, ça devait être chose. Tu remontes encore loin. Beurk. T'es pathétique, Ryry. Non plus à priori, tu lui as déjà balancé pire vacherie, elle peut pas se fâcher pour ça. Mais à part ça et la question, t'as rien dit d'autres. Alors c'était ça ? Elle te fait la gueule parce que tu lui as dit qu'elle était pathétique ? T'as du mal à le croire mais ça ne pouvait pas être autre chose. Elle te relance, te demandant si t'as fini sur un ton trop enjoué et tu la regardes, grognant quelques encouragements puis tu retournes à ton tatouage. Wow.  Tu l'as mauvaise, là. Plus que de la colère, c'est plutôt de la déception que tu ressens. Elle est sensée être ta jumelle, tu dis quelque chose qu'elle a pas aimé et elle choisis de se fermer à toi plutôt que de te dire clairement ce qu'elle ressent ? Depuis quand la franchise a t-elle déserté votre duo ? Et d'abord, depuis quand est-elle devenue aussi susceptible ? Elle sait comment tu fonctionnes, elle sait que t'aimes pas les histoires d'amour. T'aurais pu réellement lui claquer la porte au nez, l'arrêter dans son élan, lui dire que tu voulais rien savoir de ses problèmes de cœur. Pourtant tu l'as écouté, parce que tu sais que si elle en arrive à t'en parler c'est que sa doit lui peser. T'as essayé d'être une bonne amie, mettre tes principes de côté et être là pour elle. A ta manière mais tu l'as fait. Et c'est comme ça qu'elle le prend. Juste parce que tu lui as balancé qu'elle était pathétique, elle se ferme à toi et change de sujet. T'as les boules. Tu croyais qu'elle te connaissait mais tu te rends compte qu'en fait, ce n'était pas le cas. Quiconque te connais c'est que t'es la reine des vacheries et que tu réserves les pires aux gens que t'aimes le plus. T'es pas sentimentale. C'est ta manière à toi de leur montrer que tu les aimes. Elle est sensée le savoir. Mais elle t'en veut. Faut croire que tu t'es trompée. Staryn ne supporte pas ou plus tes piques. Et elle n'a même pas les couilles de te le dire franchement. Si t'avais pas remarqué là, t'aurais rien su. Et tu te demandes maintenant quelles sont toutes les autres fois que t'as dit quelque chose qu'elle a pas aimé et qu'elle a préféré garder pour elle. Ce n'est pas ça l'amitié. En tout cas, c'est loin d'être ta conception de la chose. Mais t'as retenu la leçon maintenant. Prochainement, tu la fermeras. T'as fini ton tatouage. Tu te lèves pour ranger le matériel, ignorant sa remarque sur les masochistes. T'as plus envie de parler. Va falloir pourtant. Miroirs sur le mur, réponds-tu simplement, sortant une cigarette de ta poche pour l'allumer. T'en avais besoin. Alors, ça te va ? demandes-tu, te dirigeant vers la petite commode pour te servir un verre de whisky. Il va en falloir plus pour faire passer le mauvais goût que t'as dans la bouche. En temps normal, tu lui en parlerais mais vu que la mode était au "je me referme et je change de sujet", t'allais faire pareil. Ça doit avoir son efficacité. Ça finira par passer. Après tu t'excuseras pour ce que t'as dit. Et tu feras désormais très attention à ce que tu lui sors.