Rencontre fortuite et annonce importante - SYLAI

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J'étais planté devant mon frigo depuis maintenant cinq minutes à me demander ce que j'allais me faire à manger aujourd'hui. Mais comme d'habitude, j'avais attendu que le frigo soit vide pour le remplir. Et étrangement, aujourd'hui ne dérogeait pas à la règle. Comme à chaque fois et comme les prochaines. Je m'étais donc décidé à aller faire un tour au centre commercial, au centre-ville. Ce qui me déprimais déjà à l'avance.

Je me retrouvais donc ici parce que j'avais trop traîné à faire mes courses. C'était une corvée pour moi et à chaque fois que je venais, j'espérais toujours tomber sur une caisse de disponible. Parce que je n'aimais pas passer du temps ici et encore moins attendre pour payer. Donc plus vite passé, plus vite rentré. Et puis, je n'avais jamais compris comment les gens pouvaient passer deux heures ici. Bon après, ils font ce qu'ils font, c'est vrai mais quand même. Mais deux heures, fallait le faire.

Enfin dans le magasin, je zigzaguais entre les rayons pour récupérer ce qu'il me fallait et j'étais heureux de voir qu'il n'y avait pas tant de monde que ça. Tant mieux, je n'allais pas attendre trop longtemps en caisse. Et puis, au détour d'un rayon, ce que je vis me souris. La personne qui me faisait face était une personne avec qui je discutais assez souvent, ces derniers temps. Enfin, on s'envoyait quelques textos de temps en temps et j'appréciais énormément nos échanges.

- Salut, lançais-je, tout sourire. C'est Syl, c'est ça ? Demandais-je, alors que je savais pertinemment qui elle était. Je plaisante, ok, je plaisante finis-je, en levant les mains avant de lui faire la bise.

On ne s'était pas vu depuis la dernière fois où on était bloqué dans ce fast-food à cause de la tempête de neige. J'étais heureux de la revoir parce qu'on avait bien accroché tous les deux et que j'aimais aussi discuter avec elle. Mais quelque chose attira mon regard dans le caddy de cette demoiselle que je connaissais à peine. Un bébé dans son cosy.

- Tu joues au baby-sitter ? Je ne savais pas.

Je n'étais pas spécialement fan des enfants. Pourquoi ? Parce que ça crie, ça pue et c'est chiant. C'est peut-être caricaturale et assez dure comme image mais c'était quand même un peu ça l'idée, non ? Et puis, quand ils grandissent, ils te posent des milliers de questions impossibles à répondre pour certaines. Donc, je restais plutôt éloigné de ces bambins que tout le monde adorait. Et je ne savais même pas comment ils pouvaient adorer ça.

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- Merci beaucoup ! A demain ! tu lances. Tu dis à demain Zaé ? Le bébé remue son poing en faisant rire tout le monde. Tu viens d'aller la chercher à la crèche après une journée bien rempli. Le Hibou Qui Lit marche très bien et tu es vraiment contente, ton boulot est génial, ta fille grandit bien, tu as des amis, tu commences à bien t'intégrer. Tu oublie peu à peu ta peur. T'es toujours sur le qui vive mais tu te dis que peut-être on t'a oublié, qu'on va te laisser tranquille. En installant ta fille dans son siège auto tu la regarde avec ses grands yeux caramel si semblables aux tiens. Mate de peau comme toi et Matéo. Elle a plus prit de ton côté pour autant. D'un côté tu es soulagée, tu aurais eu beaucoup de mal à la voir grandir et ressembler à son père en sachant qu'il était mort par ta faute. Et en même temps, d'un autre côté tu es un peu triste parce que tu aurais voulu plus de lui en elle. Tu te dis qu'elle aura peut-être hérité de son caractère. Tu souris en l'imaginant et tu déposes un baiser sur le front de ton bébé. Allez mon amour ! Direction les courses ! tu souris. D'habitude les mamans évitent de faire leurs courses avec leurs progénitures au milieu mais toi ça ne te dérange pas. Pour le moment, Zaé est du genre très sage, pas à casser les pieds. Sa sucette, son doudou, un hochet et tout est parfait.

Quand vous arrivez au supermarché tu prends un cadi dans lequel du cases le cosy de Zaé. Elle se tient très bien debout toute seule, assez pour la mettre dans le siège du cadi mais tu sais qu'elle va s'endormir dans pas très longtemps parce que même si tout s'est très bien passé à la crèche, Mademoiselle n'a pas voulu dormir plus d'une demi-heure cette après-midi. Donc tu sais qu'elle va sombrer dans pas longtemps. Tu laisses faire. Elle est calée, vous êtes parées. Dans les rayons, tout en prenant ce qu'il faut pour ravitailler un peu, Zaé et toi vous amusez à faire des mimiques, des grimaces en riant. Ou plutôt tu fais l'andouille et ta fille rit et sourit en montrant fièrement ses quelques quenottes blanches. C'est alors que quelqu'un t'interpelle. Tu te retournes. - Tiens ! Ne serais-ce pas le héros mythologique de Vancouver ? tu le taquines. Tu as rencontré Armolay quelques semaines auparavant lors d'une tempête de neige qui vous a bloqué au fast food. Vous avez bien discuté et gardé contact par quelques textos. Mais tu ne l'avais pas encore revu. Il aperçoit soudain Zaé qui le regarde avec curiosité. - Ouais du baby-sitting H24 et 7 jours sur 7 ! tu réponds en riant. Armolay je te présente ma fille, Zaé. Le bébé lui fait un grand sourire édenté avant de repartir dans son hochet, décidant que c'était plus intéressant que les adultes. Tu souris tendrement à ton bébé avant de regarder Armolay. Courses de la semaine ? tu lui demandes en souriant. Tu jettes un coup d'oeil à son cadi et ton regard se fait pétillant. T'as décidé que les hamburgers maison étaient meilleurs que ceux du fast-food ? tu t'enquiers en riant doucement.

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Je souris face à sa remarque, tout en levant les yeux. Héros mythologique ? Dans mes rêves les plus fous, peut-être. Et encore. Je ne peux pas m'empêcher de la trouver jolie quand elle me lances quelques petites piques. Cela m'amuse de voir que c'est si facile entre nous et qu'il n'y a aucune barrière nous empêchant d'être nous-mêmes.

- A votre service, madame, dis-je, d'une voix assez étrange mais quelque peu chevaleresque.

J'avais fait une révérence digne des grands rois. Je ne savais pas ce qu'il se passait mais mon corps réagissait différemment face à cette sublime femme devant moi. Elle était très attirante mais c'était tout autre chose qui me captivait. Elle avait ce je-ne-sais-quoi de simple mais attrayant. Un petit plus qui l'élevait au-dessus de toutes les femmes que j'avais pu connaître jusqu'ici. Mais je repris conscience quand elle me présenta sa fille. Sa fille ? Étonnement le plus total et en ce moment même, je n'avais plus qu'une envie : partir. Pourquoi ? Parce que je fuyais les femmes qui avaient des enfants. J'étais tout d'un coup stoïque face à cette nouvelle qui me terrifiait. J'étais déjà bien loin de vouloir m'engager mais un enfant, c'était une telle responsabilité à gérer que je ne pouvais pas me résoudre à m'y aventurer. Et puis, quand je vois comment mes parents ont gérer leurs vies et accessoirement les nôtres, je me disais, à chaque seconde, que je serai un très mauvais père.

- Euh salut ! Dis-je tout simplement, en restant bien loin du bébé.

Je la regardais me sourire et je me demandais comment un bébé pouvait rendre heureux les gens. Ou alors, je devais êtres très spécial pour ne pas aimer les enfants et ne pas en vouloir. Je la regardais encore un peu tandis qu'elle jouait avec son hochet. Ces petits êtres humains s'amusaient avec un rien et je me demandais si nous étions pareils à leur âge. Sûrement, pensais-je.

- Hum ? Demandais-je, alors qu'elle regardait mon caddy. Ouais, si on peut dire. Mon frigo est totalement vide alors avant de mourir de faim, je viens chercher de quoi le remplir un minimum.

Les courses, c'est pas fait pour moi, je le sais, mais il faut bien se nourrir quand même. Au moins, un minimum. Je posais de nouveau mon regard sur elle, tout en essayant de faire abstraction de sa fille dans le caddy. Mais le bruit incessant du hochet m'agaçait au plus haut point. J'aurai voulu lui retirer mais cela aurait été mal venu de ma part de le faire alors que je connaissais à peine Syl. Elle me prendrait pour un fou furieux.

- Rien n'est meilleur que les hamburgers maison et d'ailleurs, je suis un expert en hamburgers maison. Un de ces quatre, tu viendras à la maison. Tu n'en reviendras pas, souriais-je, après l'avoir vu regarder le contenu de mon caddy. Mais en général, je ne m'en fais pas. En manger tout seul, c'est pas génial.

J'étais pas un grand cuisinier mais je me débrouillais plutôt pas mal. Alors à côté de ça, j'avais pris de quoi me faire plaisir tout en restant sobre.

- Et toi alors? j'imagine que tes courses ne se résument pas en pots bébé ni en couches culottes. Enfin, j'espère pour toi parce que tu ne risque pas tenir longtemps avec tout ça.

Je jetais une nouvelle fois un regard vers Zaé – enfin, si c'est bien comme ça qu'elle s'appelle (faut dire que tu n'as pas retenu son prénom la petite) – et elle s'était enfin endormie. Génial ! Plus de bruits incessants et plus de gazouillis. J'étais plus que content.

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Tu ris doucement quand Armolay te salue après que tu l'ai appelé le "héros mythologique". Il a des prénoms originaux, t'aime bien. Ca aurait pu bien coller avec ton véritable prénom, Artémis, elle même Déesse Grecque. En attendant tu lui présentes Zaé qui gazouille dans son cosy et Armolay semble se figer. Un homme allergique aux bébés, que d'originalité. Ok c'est un peu ironique mais en même temps ce n'est pas le premier à avoir cette réaction. Sans savoir pourquoi tu es un peu déçue et en même temps tu comprends. Enfin de toute manière t'as rien prévu avec lui c'est juste une connaissance. Pas vrai ? Tu soupires discrètement. Même toi tu ne sais même plus qui tu cherches à convaincre. Ton esprit, ton coeur, toi même en entier ? Tu changes de sujet pour en revenir à son caddy faisant référence à cette fois où vous aviez mangé au fast food pendant la tempête de neige. Votre première rencontre. - Un de ces quatre oui peut-être, tu réponds vaguement mais avec un sourire. Tu ne dois pas t'attacher tu le sais. Tu ne veux pas que ce qui s'est passé avec Matéo recommence ici. Armolay mérite mieux que ce que tu peux lui offrir. Tu te sens déjà assez coupable d'offrir une vie comme ça à ta fille, pas besoin non plus que tu y rajoute un homme. Pas si tu devais fuir à tout moment. Mais tu ris doucement à sa dernière phrase en secouant la tête. - Nope dieu merci ! Tu remarques au silence soudain que Zaé s'est endormie. Elle était fatiguée ta petite chérie. Tu remonte la couverture sur elle et cale son doudou contre sa tête en lui retirant délicatement le hochet. J'aime bien cuisiner, même si pour moi toute seule c'est parfois un peu dur, alors j'achète de tout. Et rarement des pots de bébé en fait. Vous avancez dans l'allée. Au fait, tu as retrouvé ta soeur ? La dernière fois, tu m'as dit que tu l'a recherchait et que tu avais peut-être une piste ? tu t'enquiers, réellement intéressée par sa réponse. Tu sais que c'est que de perdre quelqu'un, tu ne le souhaites à personne alors si Lay pouvait retrouver sa soeur et qu'ils aient une seconde chance, tu en serais ravie pour lui.

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