Un client inattendu (Sparkay #3)

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Fuck ! pensa Sparkles quand la douleur fulgurante lui traversa la nuque. Fuck, fuck, fuck ! pensa t-elle encore ne pouvant retenir la larme qui roula sur sa joue. La douleur avait été intense, très intense. Aussi bien du coup de tête de l'Indien que du coup qu'elle reçut en tombant sur le sol. Sa tête allait exploser, tellement les deux coups avaient été violents. Mais ce n'est pas tant cela qui la faisait rager. Ce n'est pas ça qui la mettait hors d'elle. Non, ce qui l'énervait, c'est qu'elle lui avait donné l'opportunité de lui donner ce coup. Elle avait baissé sa garde. Mais pourquoi ? Pourquoi avait-il fait ça ? Il y a encore une seconde, il l'embrassait passionnément. Et elle répondait à son baiser parce qu'elle le désirait autant que lui la désirait. Pendant quelques instants, ils avaient tous les deux enterrés la hache de guerre. Et puis, il lui faisait ce coup de bas.

Je vais le tuer, Dieu pardonne moi mais cette fois-ci, je le tuerai. Elle ne chercha pas à se débattre quand il se mit sur elle et l'embrassa de nouveau. Deux fois. Elle bouillait tellement qu'elle avait l'impression qu'elle exploserait tout de suite. Sa tête tambourinait, elle avait mal. Elle avait vraiment mal. Elle écouta ce qu'il lui reprochait et le regarda durement. A cet instant précis, elle pensa qu'elle n'avait encore jamais haï personne comme elle haïssait cet homme. Elle le haïssait de toutes ses forces, surtout qu'il l'accusait de quelque chose qu'elle n'avait pas fait. A aucun moment elle n'avait eu pitié de lui. La pitié était un sentiment qu'elle ne connaissait pas, qu'elle n'avait jamais en l'égard de quelqu'un. Qu'on la cogne maintenant parce qu'elle avait, parait-il, ressentie ça, l'énervait encore plus.

- Je ne crois pas, Jay, je sais que vous n'avez personne qui vous soignera ces bleus.

Elle avait parlé sans crier mais tout ce qu'elle ressentait comme rage ressortait à travers sa voix. Ce disant, elle le frappa de nouveau en pleine mâchoire et enfoui ses doigts dans ses cheveux en appuyant de toutes ses forces sur la blessure qu'il avait à la tempe. L'homme cria de douleur et elle profita de son instabilité pour le balancer de côté et se relever. Mais tout se déroula trop vite, trop rapidement. Elle n'était pas totalement relevée qu'elle tituba et tomba évanouie. Enfin, presque.

Elle était encore légèrement consciente. Mais c'était soudain comme si son corps ne pouvait plus lui obéir. L'esprit légèrement embrumé, elle pensa qu'elle serait encore tombée tête la première sur le sol dur si Jay ne l'avait pas rattrapé à temps.

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Jay la tenait contre lui, inconsciente. Elle respirait toujours, mais d'une respiration saccadée. Lui, se sentait étrangement mal, mais son esprit s'accrochait. Il soupira et, la tenant contre lui, se laissa aller sur le fauteuil, la tête rejetée en arrière pour tenter d'empêcher le sang qui affluait à sa blessure, coulant le long de sa tempe. Pourquoi l'avait-il empêché de tomber ? Elle aurait put souffrir suffisamment pour payer ce qu'elle lui avait fait, mais il n'y pouvait rien. Il avait tout au fond de sa noirceur, un fond qui l'attachait à cette femme.
Il resta un petit instant assit là avant de se relever lourdement en la portant. Il se sentait à bout de force, mais ce n'était pas la première fois que l'instinct de survie prenait le dessus sur la douleur. Il tituba jusqu'à cuisine et ouvrit le frigo pour prendre de quoi boire. Il se prit un verre, puis deux. Lorsque la douleur sembla lointaine, il retourna vers le salon et l'étendit sur le fauteuil. Il respira encore longuement et observa la plaie qui brillait à son front. Le double choc semblait l'avoir vidée. Jay se passa une main sur la nuque. Il avait depuis toujours l'habitude de presser le creux qu'il avait à la base de la nuque quand il, devait prendre une décision. Et là il devait en prendre une belle...la laisser là ? Ou...l'emmener à l'hôpital pour qu'elle reçoive les soins adéquats. Lui même était plutôt amoché mais sur le coup il s'en moqua. Elle était sa partenaire de jeu, celle qui le poussait dans ses derniers retranchements. Il s'installa sur un fauteuil individuel et lit à son oreille le téléphone qu'il avait prit dans l'entrée. Il composa lentement le numéro des urgences, redoutant de ne pas avoir la force d'aller jusqu'au bout. Puis, il attendit que quelqu'un décroche. Lorsque la voix de l'opératrice lui parvint, il parvint à peine à balbutier l'adresse de la maison. Il attendit d'entendre un "nous vous envoyons quelqu'un" avant de raccroché. Il poussa un long soupir et la regarda, un œil fermé par la douleur. Sa vue se brouillait doucement...mais il devait tenir. C'était un match nul...

Ce n'est que lorsque des coups retentirent sur la porte et que les hommes en blouse blanche entrèrent qu'il se laissa doucement sombrer.

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Quand elle se réveilla, la douleur à sa tête n'avait pas disparu. Seulement diminuée, mais elle sentait encore les tambours à l'intérieur. Mais ce n'est pas ça qui la sortit de son inconscience. Ce qui la fit revenir à la réalité, c'était plutôt cette odeur horrible, propre à tous les hôpitaux. Sparkles détestait cette odeur, elle lui donnait tout simplement envie de gerber.

Elle ouvrit les yeux, ignorant le mal de crâne qui ne voulait disparaître et essaya de s'habituer peu à peu à la lumière aveuglante. Es-ce-qu'ils savent au moins ces cons que quand une personne émerge de son sommeil, une trop forte lumière est néfaste pour ses yeux ? Tirer les stores ça s'apprend à deux ans, bordel ! Petit à petit, elle s'habitua à la pièce et confirma sa première impression: elle était bien dans une chambre d'hôpital. La poisse. Une infirmière était là, s'affairant autour de ce qui semblait être un sérum qui entrait dans son corps à elle. La totale. L'infirmière remarqua qu'elle s'était réveillée et lui sourit. - Bonsoir Mlle McSinn, vous êtes réveillée à ce que je vois.

Et elle avait découvert ça toute seule ? Wow, bravo Sherlock ! Pourquoi les infirmiers avait-ils toujours ce sourire forcé et niais sur le visage ? C'était très désagréable à regarder. Sparkles la toisa un instant avant de se relever pour s'asseoir, non sans mal. - Vous devriez rester allongée, vous avez reçu...

- Oh fermez-la svp, vous ne faites qu'en rajouter à ma migraine.

Et c'était vrai en plus. Elle leva les mains à ses tempes et les massa légèrement.

- Qu'est-ce qui s'est passé ? Pourquoi suis-je dans un hôpital ?

L'infirmière commença alors à lui répondre mais Sparkles ne l'écoutait déjà plus. Il a juste fallu qu'elle pose la question pour se rappeler de tout. La matinée. Le client substitué... Jay. Jay qu'elle avait frappé et qui l'avait frappé en retour. Elle a dû tomber évanouie après le double coup reçu à la tête. Et il l'avait emmené à l'hôpital ? Elle sourit, bizarrement heureuse à l'idée que le jeune homme se soit assez inquiéter pour elle pour appeler les urgences. Mais bon quoi, elle n'était pas faite en sucre non plus. Et l'idée qu'il avait pu la voir faible la dérangeait au plus haut point. Brusquement agacée, elle interrompit d'un geste de main impatient l'infirmière qui continuait de lui parler.

- C'est bon, ça suffit, j'en ai assez entendu. Appelez un médecin ou quelqu'un qui m'emmène les papiers à signer, je rentre chez moi.

Ce disant, elle retira l'aiguille qui était plantée dans sa veine et se leva. En descendant du lit, elle sentit comme un zoom, son regard se flouta trois secondes mais elle n'en avait que faire. Elle détestait les hôpitaux et voulait rentrer chez elle. Elle finissait de nouer ses Creepers quand le médecin entra dans la pièce. Une longue et épuisante conversation s'en suit donc où le médecin essaya de convaincre la jeune femme qu'elle avait subi un traumatisme crânien léger et devait se reposer mais autant parler à un mur. Sparkles était déterminée à rentrer mais rassura cependant le médecin en disant qu'elle se reposerait et reviendrait dans quelques jours pour refaire des radios. Vaincu, celui-ci annonça alors qu'il enverrait les papiers à signer pour qu'elle puisse s'en aller. Mais au moment même où il allait sortir, la jeune femme se rappela d'un léger détail.

- Eh, attendez ! Il est où, mon Indien ?

Elle venait brusquement de se rendre compte que soit Jay était partit avant que les secours n'arrivent, soit il était ici lui aussi.

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Jay était étendu sur son lit d'hôpital, encore inconscient. Il respirait difficilement et le pronostic était sans appel : trois côtés cassées et la mâchoire fracturée. Ses contusions était légères et sa blessure au crâné semblait bénigne. Une infirmière s'affairait à son côté, le lorgnant d'un regard qui n'avait rien de professionnel. Dans le couloir des bruits de pas retentirent. Le médecin emmenait' Sparkles dans la chambre de Jay. Il lui expliquait la nature de ses blessures et supposa qu'il avait dut être attaqué dans la rue par un quelconque loubard.

"Lorsque les infirmiers sont arrivés, il était encore conscient et a insisté pour qu'on s'occupe de vous. Mais nous n'avons pas saisi la nature de vos relations, êtes vous de la famille ou une proche ?"

Le médecin arquait un sourcil en regardant la jeune femme. Jay, de son côté, était plonge dans une sorte de demi-conscience, ayant l'impression d'être dans un monde lointain. Tout son corps lui semblait douloureux.

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- Le loubard en question c'est moi. Quand à la relation, nous sommes des amants passionnels. On aime se faire très mal, une sorte de sadomaso un peu plus poussée voyez-vous. A la place du fouet, on préfère les coups de poing...

Sparkles s'amusait à regarder le visage du médecin se décomposer au fur et à mesure qu'elle lui parlait. Elle se retenait carrément d'éclater de rire, tellement il semblait gober tout ce qu'elle disait, le pauvre. Ça lui apprendra à poser des questions qui ne le concernent pas, tiens.

Elle entra dans la chambre, s'approcha du lit du blessé et le détalla de la tête au pied. Elle l'avait amoché, ça c'est sûr. Ça devait être douloureux. Elle voulut d'abord le secouer pour le réveiller totalement, histoire de lui dire deux mots avant de partir. Mais elle décida finalement de le laisser tranquille. De toutes les façons, il savait où elle habitait maintenant. Et si jamais, elle savait que le destin finirait bien par les faire se recroiser un jour ou l'autre.

Elle s'éloigna du lit et sortit de la chambre, le médecin derrière lui.

- J'enverrai un chèque pour tous les soins qu'il recevra. Quand il sera réveillé, dites-lui que je lui revaudrai le coup de tête.

Elle allait partir mais un bruit la fit se retourner. Tiens donc, on dirait que monsieur s'était réveillé. Elle allait pouvoir lui passer le message elle-même.

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Jay ouvrit les yeux, brusquement. Il entendait des voix autour de lui, dont une familière. Il entendait des sons qui lui battaient aux tempes. Tout son corps lui semblait douloureux, mais en dépit de ça, il se redressa vivement, poussant un soupir de douleur. Il fixa d’abord les murs immaculés de la chambre, se rappelant peu à peu d’où il se trouve. L’hôpital, les urgences. Il rit et retombe en arrière, le regard tourné au plafond. Ses sens sont à présent tous en éveil, et il sent la présence de la jeune femme pas loin. Il sait qu’elle le voit, l’entend. Il se passe la langue sur les dents et lui répond avant qu’elle ne l’ai approché :

« Tu devrais te montrer reconnaissante, sans moi tu serais enfermée chez toi inconsciente et incapable de te relever. »

Il attendit qu’elle s’approche, le regard toujours aussi hautain. Elle ne le quittait pas des yeux, et ce contact lui plut. Lorsqu’elle fut assez près, elle ouvrit la bouche pour lui répondre mais il l’interrompit et la saisit par le poignet, la tirant vers lui. En douceur cette fois. Une fois son oreille près de sa bouche, il y susurra :

« Je devrais sans doute m’excuser de ce que j’ai fais mais ce n’était que partie remise. »

Il sourit, affaiblit, et siffle :

« Je tiens à prendre rendez-vous pour avoir un tatouage. Refuserais-tu un bon client ? »

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Elle rit presque à sa remarque. Marrant de penser qu'elle riait avec un homme qu'il y a deux heures elle frappait à mort.

- Sans vous, je serais en train de faire mon tatouage à l'heure qu'il est. A une personne qui le mérite vraiment.

Elle s'approcha du lit, surtout dans le but de le provoquer ou autre. Ils avaient beau s'être donnés des coups, c'était lui qui se retrouvait sur un lit d'hôpital au final. Elle avait gagné la bataille et se devait de lui montrer que cette victoire la satisfaisait très bien. Mais au moment où elle allait lancer une belle pique il lui saisit le poignet et l'attira vers lui.

- Excusez-vous si cela vous chante, moi je ne le ferai pas. Vous méritez bien ce qui vous arrive.

Elle le provoquait encore, c'était plus fort qu'elle, il fallait toujours qu'elle le pousse à bout. Leur manière de s'attirer et de se détester à la fois la faisait jubiler.

- Maintenant que vous le demandez gentiment, ça peut se considérer. Je vais... y réfléchir. Je ne sais pas encore si vous êtes assez bien pour que je pose ma marque sur vous, vous comprenez ?

Bien-sûr qu'elle lui ferait un tatouage. Le dessin qu'il voulait irait tellement bien sur son torse d'acier. Mais elle ne pouvait pas sauter de joie et lui montrer qu'elle était prête à lui en faire un. Non, ce serait trop facile.

- Je me demande quand même... vos faites quoi dans la vie déjà ? Faudrait que je sois sûre que vous pouvez payer mes services.

Oh que si il le pouvait. Ce gars était un escroc de première, elle le savait par son père. Il pouvait très bien s'offrir ce qu'il voulait. Mais il ne sait pas qu'elle le sait alors elle était curieuse de voir comment il répondrait à cette question. Quel mensonge il lui servira.

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Jay lui répondit d’un sourire douloureux. Décidément elle ne lâchant pas le morceau. Sa tête le lançait atrocement, mais il ne pouvait l’ignorer. Elle était trop curieuse, mais étrangement il s’y était fait. Etait-ce dû à sa nature d’indien aux tendances fatalistes ? Ou bien…Il avait envie de s’ouvrir un peu à cette femme qui avait su le coincer dans un lit d’hôpital. Il se redressa sur le coude pour la regarder dans les yeux et rit cette fois plus chaudement.

« Et si je vous disais que je travaillais dans la revente, la reprise de bien… »

Il la scruta et lui prit la main pour la poser sur son torse, sous la chemise d’hôpital blanche. Il la passa du côté gauche, sentant le contact frais de cette main sur son torse brûlant.

« Pour le tatouage, je me l’imagine bien par ici, qu’en pensez-vous, mademoiselle ? »

Il lui adressa alors son sourire d’ange, le genre de sourire dont on ne s’attend pas qu’il vient de quelqu’un comme lui.

« Et ne vous inquiétez pas pour l’argent, j’ai de quoi payer. Oh, largement…Après tout, les reventes marchent bien ici, mieux qu’en Inde du moins. Vous n’imaginez pas la galère pour trouver de bons « produits » à revendre. Les indiens sont tellement exigeants. »

Jay ponctua sa réponse d’un clin d’oeil et tourna son regard vers le médecin toujours posté dans l’entrebâillement de la porte.

« Doc, apportez moi de quoi écrire, que je vous donne le numéro de mon banquier. Il payera tous les frais. Et si vous m’apportez une double dose de morphine, je vous rajouterais peut être de quoi vous payer un nouveau bureau. Ca vous changera de celui que vous avez, tout en vieil acier et couvert de babioles sans interêt. »

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Elle commença à rire très franchement à sa dernière remarque au médecin. C'était tellement elle de balancer des vacheries pareilles aux gens qu'entendre ça de la bouche d'une autre personne la faisait marrer. Le pauvre médecin doit se demander sur quelle bande de tarés il est tombé. Il doit être un peu vexé aussi quand même mais on s'en fout quoi, il n'a qu'à songer à renouveler son meuble de temps à autre s'il ne voulait plus entendre des remarques aussi cyniques.

Sparkles retira sa main du torse de jeune homme et commença à faire les cent pas dans la pièce en réfléchissant à ce qu'il lui avait dit. De la revente de produits hein ? Belle manière de présenter la chose. Très intelligent même, faut l'avouer. Il ne ment pas ouvertement mais il déguise la vérité d'une manière très habile. Mais elle n'en avait pas fini. Elle attendait simplement son heure.

- Vous avez laissé tomber le tutoiement ? Vous me décevez là, je croyais que vous tiendrez un peu plus face à mon refus de vous tutoyer. Je vous croyais plus tenace, mon cher.

Encore une petite bataille qu'elle avait gagné face à lui. Peut-être que maintenant il devait commencer à se rendre compte qu'elle n'était pas un animal qu'on dompte.

- Vous savez quoi ? J'ai envie de me faire plaisir avec un nouveau jouet. N'importe quoi, pourvu que son prix dépasse les cinq zéros. Qu'est-ce que vous avez en stock à me proposer, monsieur le... revendeur ?

Elle allait s'amuser un peu, tiens. Voyons voir s'il serait prêt à l'escroquer elle comme il faisait avec ses autres clients.

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Se passant les bras derrière la tête, Jay se mit à fixer le plafond d’un air pensif, les lèvres justes relevées d’un côté en un rictus d’expert.

« Quand il s’agit de transaction, chère demoiselle, il n’y a plus de familiarité. Vous êtes cliente non ? »

Il rit et voyant que le médecin est encore là, bouche bée, il fronce les sourcils. Il a l’air d’un voyeur en manque d’action ce vieil imbécile. Lorsque Jay est irrité ou perd patience, sa voix prend un ton grave à la limite du menaçant. Son changement de ton avait aidé à construire sa réputation d’homme à craindre en Inde. Il rétorqua froidement :

« Vous n’avez rien de mieux à foutre, vieil homme ? Peut être que je devrais acheter ce trou à rats pour en faire une boîte de strip-tease, vous gagneriez mieux votre vie à vous foutre à poil plutôt qu’à soigner les gens. »

Le voyant pâlir, il poursuivit sur sa lancée, la langue acérée :

« Fichez-moi le camp. Allez guérir ceux que vous pouvez et au passage envoyez moi votre meilleure infirmière. J’ai besoin de guérir un besoin que votre vieux cul ne pourrait pas soulager. »

Le voyant déguerpir à toute vitesse, Jay se ragaillardit. Il aimait faire jouer son autorité. Il était un homme puissant, même si il n’en montrait rien. Il se tourna ensuite vers Sparkles, une lueur de malice brillant dans ses yeux noirs.

« Un prix à cinq chiffres dites-vous ? Hmm…Que pourrais-je proposer à votre amusement ? »

Il réfléchit quelques secondes avant de siffler de contentement.

« Quels besoins avez-vous ? Matériels ? Chimiques ? -le sourire du jeune indien s’élargit et la lueur dans ses yeux brille de plus belle- Peut être des besoins humains ? »