SPARYN ◘ Don't leave me please ...[-18]

- Kitsilano, tu lances au chauffeur. Dans le taxi qui roule dans les ville tu essayes de retenir tes larmes. L'homme n'essaye pas d'engager la conversation, il a l'air de voir que tu n'est pas bien. Le trajet est rapide. Tu arrives finalement dans le quartier résidentiel le plus chic et luxueux de Vancouver. A se demander comment Sparkles arrive à se payer une villa pareille. Mais franchement tu t'en fous. Tu payes le chauffeur et tu descends, ton sac sur l'épaule. Tu sonnes. - Spark c'est moi, tu fais à l'interphone. Le grillage s'ouvre et tu rentres. Tu traînes des pieds. La porte d'entrée s'ouvre et tu fixes ta meilleure amie. Il se met à neiger exactement à ce moment là. Tu lui fais un mince sourire. T'essayes. - Salut ... Et tu te mets à pleurer. J'suis désolée ... j'savais pas où aller ... j'voulais te voir et ... tu n'arrives plus à t'arrêter. La pression lâche, t'en as trop pris, t'as trop retenu, la dispute avec ta soeur ça a été la goutte d'eau. T'es en train de voler en éclats. Encore. Comme si à chaque fois que t'essayes de recoller les morceaux, quelque chose venait tout détruire de nouveau. Tu t'avances jusqu'à Spark et tu te blottis contre elle en pleurant.  

Tu t'étais réveillée depuis environ une heure mais étais retournée dans ton lit après avoir pris une douche et avalé quelque chose. T'avais rien de prévu avant la soirée, juste un client dont tu avais déjà le dessin et le calque prêts. Au lieu de rester là à te faire chier comme une conne, tu préfères mettre la télé qui sera en train de blablater dans le vide pendant que tu fais un croquis, tout ça vautrée dans ton lit avec un verre de vin à côté. Matinée idéale en somme.

Mais t'entends la sonnerie. C'est qui le con ? Ah non, c'est ta pétasse. T'appuies sur le bouton pour la laisser entrer dans la maison et tu sors l’accueillir. Avec sa voix, tu jurerais qu'il y avait un blem. Et tu avais raison. Elle s'écroule contre toi sur le pas de la porte, comme une masse molle. On dirait que ta tarée de sœur a encore frappé, tiens. Ryry avait une histoire de famille incroyable. Tu voulais même pas y penser, tant ça te sidère. Tu sais pas vraiment consoler les gens alors tu lui proposes la seule chose qui peut le faire à ta place. Tu veux un verre ? Vin ? Whisky ? Vodka ? tu lui demandes en la poussant dans la cuisine. T'es pas forcée mais... racontes.

Elle apparaît comme une jolie fée ou une déesse, avec ses beaux cheveux colorés. Elle comprend immédiatement en voyant ta tête. Tu éclates en sanglot. Ta soeur a beau dire mais toi, tu te sens en sécurité avec Spark. Elle te comprends si bien. Mieux que quiconque. Elle te serre un instant contre elle. Ta tarée de soeur. Spark aime autant ta soeur qu'elle. En gros, elles peuvent pas s'encadrer, se trouvant aussi tarées l'une que l'autre. C'est bien t'es au milieu. Tu géreras ça plus tard. Pour le moment tu acquiesce. Ouais, ta soeur est tarée, avec le coup des oeufs, c'est définitif. - J'sais pas ... vin ou vodka. Ce que t'as de sorti. Peut-être d'abord la vodka et ensuite le vin. Ou mélange les deux. Tu sors des conneries. T'essayes de décompresser, de t'arrêter de pleurer. Tu renifles un peu, pas très élégamment. Tu t'assois sur un des tabourets hauts de la cuisine. J'ai pas compris. Quand j'suis rentrée ce matin elle m'attendait. Elle a pété un boulon. Qu'elle s'était inquiétée. Que j'aurais pu prévenir. Qu'il fallait que j'arrête de sortir. On s'est disputées et j'ai voulu me barrer. Elle m'a attrapé par les cheveux en voyant que je voulais prendre la moto et m'a lancé des oeufs. Des oeufs Spark ! Tu regardes ta meilleure amie les yeux écarquillés tant tu n'y crois encore pas. Elle te file un shooter. T'attrapes carrément la bouteille. Tu tousses après une grosse gorgée et tu la reposes en grimaçant. J'en peux plus. Je comprends plus rien. Pourquoi essaye t-elle toujours de me mettre des limites et de me transformer en ce que je ne suis pas c'est à dire une gentille petite fille sage ? T'as l'air si perdue. Elle m'a traitée de dévergondée. Et du fait que si notre mère nous avez élevés je ne serais pas comme ça. Ca m'fait une belle jambe, cette garce a préféré se suicider que nous élever ! T'es amère. T'es en colère. Tellement en colère. Tu trembles. J'veux plus la voir ... tu murmures.  

Elle a l'air complètement déboussolée. Ce sont pas des choses que t'aimes voir d'habitude. Aimer, souffrir, chialer... C'est pas pour toi, ces histoires. Toi tu es sans cœur. T'as pas de sentiments.  T'as pas le temps pour les drames. Mais avec Ryry, c'est différent. Vous vous êtes connues il y a pas longtemps et pourtant tu es liée à elle comme avec personne auparavant. Tu as beau ne pas le vouloir, tu ne peux pas rester insensible à ses ressentis. Et on doit dire que t'aimes pas trop ça d'ailleurs.

Tu la regardes boire et raconter ses malheurs pendant que tu t'installes assis en tailleur sur la table même de la cuisine. Tu sais, les gens quand ils ont passé beaucoup de temps à rêver de quelque chose, ils ont tendance à prendre leurs rêves pour des réalités. Ta sis imaginait retrouver la petite gamine de trois ans qui a été adoptée. Elle s'est pas encore fourrée que le temps a passé depuis. C'était pas dans l'intention de défendre ladite sœur au départ mais la phrase a tourné comme ça d'elle-même. Osef de toutes les façons. J'ai pas encore saisi en fait pourquoi tu dois rester avec elle si vous ne vous entendez pas ? T'as les moyens de te prendre ton propre appart, meuf. C'est peut-être parce que toi t'as pas de frères ou que tu refuses de te lier à quelqu'un, mais tu ne comprends pas cette décision. Il y a longtemps que tu aurais débarrassé le plancher si tu étais à sa place. T'as faim ? J'ai des œufs, demandes-tu en riant.

Elle défend ta soeur. Tu voudrais l'envoyer chier. Mais tu réfléchis à ce qu'elle te dis, la tête embrumé par les sanglots et l'alcool. T'as bu toute la nuit. T'as pas mangé. T'as pas dormi. Ca va monter vite. Tu la regarde l'air conne. T'avais pas vu ça sous cet angle. Mais en fait c'est vrai, ta soeur te vois encore comme le bébé de trois ans qu'elle a du quitter. La merde. - Non mais elle me lâchera jamais si c'est ça ! tu geignis en buvant une nouvelle lampée de vodka. Merde ! C'est dégueulasse à neuf heures du mat. Bon tu repousses la bouteille. Et tu soupires. Ton propre appart ? Ouais t'en as largement les moyens. - J'sais pas. J'aime pas vivre solo. Puis quand j'me suis barrée de chez les De Noailles elle m'a accueillie, et c'était cool de la retrouver, d'être avec ma soeur tout ça ... Tu hausses les épaules. En vrai tu sais surtout pas vivre seule. Déjà tu sais pas cuisiner. Puis la paperasse tout ça franchement ça t'passe au dessus de la tête. Et tu t'ennuies quand t'es seule. T'y serais jamais à ton appart ça sert à rien. Spark te sors de tes pensées en te proposant ... des oeufs. - Aha, marre toi pétasse ! N'empêche que je crève quand même la dalle, t'as pas autre chose à bouffer ? tu lances. Voilà, dès que t'es avec Spark tout va mieux, elle t'apaise, te calme si facilement. Elle est la seule a avoir cette influence sur toi. Tu sautes du tabouret pour ouvrir son frigo, déposant un rapide baiser sur ses lèvres au passage comme à ton habitude. - Tu veux des pâtes ? J'sais faire que ça ! tu lances en t'marrant. Ouais, t'es nulle en cuisine, t'assumes totalement. Ah nan j'sais faire les pancakes aussi ! tu rattrapes derrière.   

Je te confirme qu'elle ne te lâchera jamais et c'est ça le plus chiant, tu lances, résignée. Ton père à toi t'appelles tous les jours que le bon Dieu malgré son emploi de temps très chargé et tes nombreux râlements par rapport à cette surveillance non-stop. Ils sont comme ça ceux qui nous aiment. Ils nous lâchent jamais. La plaie. Parfois, c'est mignon. Parfois, comme dans le cas de Ryry, on a juste envie de les noyer et d'être enfin libres. Bah, tu l'aimes et tu veux rester avec. Alors tu supportes avantages et inconvénients. Au lieu de vous lancer des œufs à chaque fois, pourquoi ne pas essayer une bonne discussion cool et véridique ? Toi personnellement t'es pas du genre à discuter. Mais dans son cas, c'est l'une des seules choses qui pourraient les aider elle et sa sœur, avant que l'une et l'autre deviennent complètement folles.

Beurk, des pâtes ! Tu sais quoi, j'ai un livre de cuisine. On va se faire un super repas pour le déjeuner, on va mettre la cuisine sans dessus dessous, manger, boire de l'eau et aller dormir comme des marmottes. Suis sûre que t'auras oublié ta fausse rousse d'ici là. Tu sautes de la table, sort ledit livre de cuisine d'un tiroir et le balance sur la table dans un grand bruit et un sourire de quelqu'un qui vient de dénicher un trésor. Puis tu cours vers le moniteur le plus proche et allume une musique que tu mets à une volume raisonnable, pas trop haute pour empêcher la discussion et pas trop basse non plus. Get free, parfait. Tu reviens vers ta jumelle qui était déjà en train de farfouiller dans le livre. Alors Gordon, on mange quoi ? Tu chantes et danses autour d'elle en faisant ta folle et en riant. ♫ Look at me, I just can't believe, what they've done to me, we could never get free, I just wanna be ♪ Major a écrit celle-là pour toi, honey.

- Elle est pas capable d'avoir une conversation "cool et véridique", tu rétorques. Elle veut juste avoir raison. Elle veut aussi me boucler à l'appart pour m'empêcher de sortir et de profiter de la vie tout ça parce qu'elle est asociale et pas moi ! T'es de très mauvaise foi quand t'es agacée après une personne. T'es souvent la première à te braquer et à gueuler dans le duo mais en même temps t'as pas tord sur le fait que ta soeur aimerait que tu sortes moins. En même temps, qu'est ce que t'y peux toi si t'as envie de sortir t'amuser au lieu de moisir dans votre appartement et qu'elle, elle préfère l'inverse ? Qu'elle fasse sa vie et te lâche les basques.

- Sérieux ? tu gémis quand elle te fait dire que vous allez cuisiner. Nan mais meuf, tu t'enquilles un verre de vin en pleine matinée et tu viens me faire chier pour un plat de nouilles ? J'veux pas cuisiner la ! tu gémis. Mais ta jumelle est intraitable. Et en plus elle enlève la bouteille de vodka c'te garce. Non mais sérieux tu vas pas te mettre à faire comme ma soeur ! J'suis pas v'nue ici pour ça ! tu chouines. Comme une gosse. Mais c'est surtout parce que mine de rien t'es épuisée. Avant toutes ces conneries t'avais envisagé de dormir la moitié de la journée vu que t'avais pas cours, vu que ça faisait au moins deux jours que tu tenais sur quatre heures de sommeil à tout péter. Spark met de la musique pendant que tu feuillettes le livre à contre coeur et sans aucun enthousiasme. - Aucune idée, j'suis pas inspirée, tu rétorques. T'aimes pas cuisiner. Mais t'adores la chanson qu'elle met. Tu fermes les yeux et tu chantonnes avec elle. Ouais probablement ... tu souris et tu ne peux t'empêcher de te mettre à danser, comme chaque fois que tu entends cette chanson. ♫ Look at me I just can't believe. What they've done to me we could never get free. I just wanna be I just wanna dream ♫ tu chantes en dansant de manière assez sensuelle et douce. Tu fermes les yeux, tu te laisses porter. Tu rejoins Spark qui a prit le livre pour regarder et tu passes tes bras autour de sa taille, déposant un baiser sur son épaule. ♫ I just wanna dream, Baby, you know me, I just wanna dream ♫ La musique se termine doucement. T'as trouvé bébé ? tu lui demandes en se dirigeant vers la chaîne hi-fi pour mettre Hymn For The Weekend de Coldplay. Celle là aussi est faite pour vous. Tu rejoins ta best qui a commencé a sortir les ingrédients. J'fais quoi ? tu demandes, résignée à devoir cuisiner. 

Tu te marres bien toute seule de ta petite blague. Non, mais elle pensait sérieusement que tu cuisinerais en pleine matinée ? Toi, Sparkles ? A moins que tu en aies vraiment envie, il n'y avait rien qui pouvait te convaincre à faire ça. Quand tu te retournes avec les ingrédients, elle a l'air si dépitée que tu ne peux plus continuer à la martyriser ainsi. Tu éclates de rire. Mais regarde la tronche que tu tires, oh mon Dieu. Tu ris tellement que tu es pliée en deux. Cette meuf allait te tuer. Tu te redresses, essoufflée, les larmes aux yeux d'avoir autant rit. Puis tu t'approches d'elle et l'embrasse sur la bouche. Je me foutais de toi, chérie. Et ça a eu l'effet voulu, tu vois, t'as complètement oublié ta dingue de frangine. Même si je pense que tu devrais engager la conversation. Si ça ne donne rien, au moins tu pourras clamer plus tard que t'as essayé. Mais en attendant... Tu la ré-entraînes vers le frigo. J'ai de la pâte à gaufres, du bacon, des saucisses, chantilly aussi si tu veux, jus de n'importe quel fruit qui te tente ou alors t'accompagnes tout ça au vin comme moi. Ça t'intéresse ? Tu la laisses la réfléchir et tu vas reprendre ton verre de vin. Ou alors, va pour les pâtes si c'est vraiment ce que tu préfères... En fait pétasse, fais ce que tu veux. Après on ira se coucher. Ou piquer une tête dans la piscine avant. Ce n'est pas ton truc de t'occuper des gens. La sociabilité, les petites attentions, tu détestes ça. Alors forcément, même avec toute la volonté du monde, tu rames un peu. Tout ce que tu sais c'est qu'elle est apparemment affamée et morte. Donc qu'elle avale un truc rapido et vous continuerez dans la chambre.

Quand elle se fou de toi tu lui tires la langue d'un air très mature. T'as même pas marché à ce stade, ta couru. C'est débile. Tu sais bien en plus que Spark, c'pas le genre à cuisiner comme ça. T'es limite étonnée qu'elle est un bouquin de cuisine pareil en plus. Elle vient près de toi et t'embrasse avant de te dire qu'elle essayait de te changer les idées. - Salope, tu rétorques en la gardant quand même près de toi pour lui mordre la lèvre inférieure histoire de te venger un peu. Ca se paiera, tu le sais, mais chez toi, la vengeance est un plat qui se mange froid. T'attendra qu'elle baisse ses défenses avant de lui jouer un joli tour. Elle te propose des gaufres, des saucisses, de tout. Ou des pâtes. Tu réfléchis. Finalement tu lances un café puis tu vas ouvrir l'un des placards - ouais tu connais par coeur ici c'est un peu ton QG - et t'attrapes le paquet de granola avant d'attraper ton café et d'y mettre du sucre. Puis tu te tournes vers ta chérie. - C'est bon j'suis parée. Ca suffira pour le moment on verra plus tard pour autre chose. Tu te poses la question, lit ou piscine. T'hésites. Mais t'es trop crevée. On va squatter ton lit ? On ira dans la piscine plus tard, j'avoue faut que j'me pose un peu. Vous vous rendez alors dans sa chambre, les draps sont défaits, y a des croquis dessus. Je t'ai dérangée en débarquant ? tu t'enquiers en posant ton café et tes gâteaux. Tu te déshabilles alors qu'elle te répond, finissant en culotte et débardeur sur son lit, les cheveux attachés rapidement en un chignon lâche. Tu la regarde. Désolée. J'peux t'aider ? tu lui proposes en mangeant un gâteau.  

En sirotant ton vin, tu te balances doucement sur la musique en la regardant hésiter devant le frigo. Quand elle décide finalement que ce sera granola et café, tu ne peux t'empêcher de sourire. Toujours aussi imprévisible, la nana. Il y a encore une minute, elle parlait de pâtes et de pancakes. Tu es un peu tentée de prendre le café quand même, mais tu décides finalement que le vin ira. Si tu en abuses bien, avec un peu de chances, tu pourras dormir aussi quand la pétasse sombrera enfin. J'ai beau l'avoir déjà vu mille fois, je dois dire que ton cul m'excite à chaque fois que je le vois hors d'un vêtement, tu déclares en empoignant ses fesses à pleines mains. Elle avait un joli petit cul, quasi parfait. Quasi parce que le tien était encore mieux. Ouais, tu m'as grave dérangé même si tu veux savoir, je m'amusais toute seule à faire un croquis relou. C'était bizarre quand même mais le fait d'être seule dans ta grande demeure, à dessiner des choses sans sens, ne t'ennuyait pas du tout, bien au contraire, t'adore être seule. Tu sais que je déteste quand on s'excuse à tout va, je vais pas hésiter à te balancer par la fenêtre si ça continue. Je pourrais maquiller ça comme un suicide tu sais. Tu t'installes à côté d'elle dans le grand lit et lui chope le gâteau qu'elle allait mettre dans la bouche. Ouais tu peux, dessine mon cul stp, dis-tu en te mettant à genoux sur le lit, tête en bas et fessier en haut.


Les heures passent vite, vous restez à parler de tout et de rien et riez comme des folles. Une super matinée entre girls. L'ambiance était parfaite mais le téléphone de Ryry sonna soudain. Crève, connard ! cries-tu en attrapant le phone et en jetant un rapide coup d’œil à l'écran. C'est ta fausse rousse. T'as envie de lui parler ou tu veux que je le fasse ? Je pourrais lui dire que tu t'es faite coincée par un flic. Ou que tu baises avec mon frère. Tu ris de ta propre stupidité. Mais c'est surtout pour essayer de faire diversion. Elle aurait pas dû appeler cette tarée, c'était encore trop tôt.

HRP: